Carnets de notes - Documents

Capitulation de Stenay (5 août 1654)

Articles accordés par le marquis de Fabert, général de l’armée du Roi au colonel Colbrant, conseiller de Guerre de S.M. catholique, gouverneur de Stenay.

Article I

« La ville et la citadelle seront demain remise au Roi, avec tout le canon, les munitions de guerre, de bouche et autres choses quelconques qui sont présentement dans les magasins ; et la garnison qui en sortira, de quelle qualité et nation qu’elle puisse être, tant de la ville que de la citadelle, sera conduite à Montmédy, par le plus court et droit chemin, avec escorte suffisante, armes et bagages, balle en bouche, mèche allumée des deux bouts, enseignes déployées et tambour battant. » 

Article II

« Inventaire sera fait des magasins par une personne envoyée par le marquis de Fabert, conjointement avec une autre nommée par le colonel Colbrant. »

Article III

« Tous les prisonniers, de part et d’autre, qui auront été fait pendant le siège, seront remis en liberté. »

Article IV

« Il sera permis au sieur Mellon [1], comme aussi aux sieurs Saint-Germain, de la Pierre, Vernoble, Bigot, Dubic, La Prime, et Saint Jean, capitaine, d’Ottigny, Lormay et La Tour, lieutenants de la vieille garnison, leurs femmes, enfants et familles, de demeurer dans la ville de Stenay ou autres lieux qu’ils aviseront, et d’y jouir de leurs biens meubles et immeubles ainsi qu’ils faisaient ci-devant, en prestant par eux serments de fidélité. »

Article V

« Il sera donné par ledit colonel Colbrant, outre les deux otages de la présente capitulation, quatre autres pour sûreté de la reddition de la place à Sa Majesté. »

Article VI

« Il sera permis au comte de Chamilly et à son fils de se retirer dans ses terres, ou tel autre lieu que bon lui semblera, et de jouir de tous les biens, conjointement avec son dit fils, en prestant le serment de fidélité à Sa Majesté. »

Article VII

« Ceux qui voudront sortir de Stenay avec leurs femmes, enfants et familles, le pourront faire pendant quinze jours et disposer de leurs biens durant six mois. »

Article VIII

« Aucunes personnes, de quelle qualité et condition qu’elles puissent être, n’y pourront être inquiétées, non pas même en leurs biens, pour quelque prétexte que ce soit, depuis que la ville et la citadelle de Stenay ont été soustraite à l’obéissance de Sa Majesté. »

Article IX

« Tous blessés qui ne pourront suivre, auront liberté de demeurer dans la ville, sans qu’il leur soit fait aucun tort jusqu’à leur entière guérison, pour s’en aller où leur plaira. »

Article X

« Aucun officier, cavalier ou fantassin, de quelle qualité ou condition qu’il puisse être, qui aura changé de parti, ne pourra être inquiété sous quel prétexte que ce soit.

Toutes lesquelles choses ci-dessus, avec la vie, liberté, biens et honneurs de susnommés, seront gardés et observés inviolablement de part e d’autre, sans dol ni fraude.

Fait ce mercredi, cinquième août 1644. »

Signés : Fabert ; Colbrant


Bibliographie

  1. GILBERT André, Le siège de Stenay en 1654 d’après les correspondances des contemporains Dans Mémoires de la société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, troisième série, tome 2, Bar-le-Duc, Contant-Laguerre, 1893, p. 117-119

Notes

[1] Mr de Melun, major de la place.