Les généalogies
Cadrage
Dans Des âmes et des saisons, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik écrit « La descendance raconte une biologie imaginaire. [i] »
« Mater semper certa, pater incertum » (La mère est toujours certaine, le père incertain (Droit romain))
Il existe trois formes de parenté : Légale, anthropologique et biologique.
Une généalogie ascendante ou descendante est une représentation des liens juridiques unissant des parents à leurs enfants. Elle s’établit sur base des actes d’état civil ou équivalents en leur absence (registres paroissiaux d’ancien régime) dont les actes de reconnaissances de paternités et les actes réécrits après une adoption plénière. C’est le principe de la parenté légale.
La parenté anthropologique est la plus belle et noble d’entre toute. Est père et mère, l’adulte qui prend la main d’un enfant, le protège, lui donne de l’affection, l’éduque, et en fait un adulte libre et autonome que ce soit son enfant biologique ou non. En cas de défaillance des parents biologiques et légaux, les grands-parents peuvent devenir les père et mère de substitution de l’enfant placé chez eux. Cela s’applique à l’homme qui reconnaît un enfant qui n’est pas le sien par amour de sa femme. Cela s’applique à l’homme et ou la femme qui adopte un enfant.
La parenté biologique trop mise en exergue c’est dernier temps, est une simple règle scientifique qui dit que j’hérite de la moitié de l’ADN de ma mère et de la moitié de celle de mon père. Qui dit que j’ai un quart de l’ADN de chacun de mes grands-parents ainsi qu’un quart de celui de mes neveux et nièces et oncles et tantes. Si d’un point de vue intellectuel, la lecture partielle de nos chromosomes pour déterminer à quelles populations génétiques nous nous rattachons est une démarche intéressante, il faut savoir garder ses distances car ce qui a forgé notre identifiée, ce sont les personnes qui nous ont élevés et le milieu « écologique » dans lequel nous avons grandi.
Dans le même ouvrage Boris Cyrulnik nous dit « Le dosage ADN révèlent que beaucoup d’enfants inscrits dans l’arbre généalogique ne peuvent être du père désigné par la mère. [ii] » Le terme beaucoup devient une légende urbaine néanmoins les statistiques issues des grandes base de donnée laissent penser que ce taux serait d’environ 1 % [iii] ce qui sur une population mondiale de plus de 7 milliards d’habitant est signifiant.
Dans mon travail, la filiation s'établit uniquement par le lien juridique et non sanguin qui unit les parents à leurs enfants. Les enfants légitimes, naturels, reconnus, adoptés (adoption plénière) sont sur le même pied d'égalité. Je considère que le lien qui les unit à leurs parents est plus fort qu'un lien de sang. Comme ultime argument, il ne faut pas oublier que pendant des millénaires il n'existait pas de test de paternité par l'ADN. Un enfant légitime peut être un enfant adultérin.
1912 : RGPD, vie privée et vérifiabilité
Le règlement UE 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, dit règlement général sur la protection des données a défini ce que l’on peut faire et ne pas faire. Le respect de la vie privée s’en trouve simplifié.
La France et la Belgique ont réduit – pas de la même manière – les délais de consultation de leur état-civil, néanmoins les CNIL sont plus réticentes sur le chapitre publication des données sur Internet. La règle de « 100 ans » est toujours d’actualité si l’on ne fait pas de demande préalable auprès de ces organismes.
Les archives en lignes nous permettent de nombreuses vérifications. L’état-civil de la province du Luxembourg belge est numérisés jusqu’à l’année 1912. Les années 1913 à 1920 doivent être consultée dans les administrions communales et je ne les ai pas vérifiées. Malheureusement, pour cette province, j’ai encodé, il y vingt-cinq ans, des travaux de médiocres qualités et je ne tiens pas à publier une poubelle généalogique.
En conséquence, je publie uniquement les données des personnes nées avant 1913.
Base de données généalogies
Ma base de données généalogique est consultable sur le site Internet Geneanet qui permet de publier gratuitement ses arbres.
Les principales familles étudiées sont : Authelet, Bradfer, Bonbled, Damoiseaux, Joannes, Lavallée, Raty, Simonet, Saint-Mard, Stasser, Vilaine.
La zone géographique dominante couvre le sud de la province de Luxembourg, et le nord des départements des Ardennes, Meuse et Meurthe-et-Moselle.
Lien : https://gw.geneanet.org/saintmard2_w?lp=0
Ascendants de Thierry Saint-Mard (l'auteur)
Liste généalogique, dénombrement et statistique.
Le premier document de la recherche
Franchir la barrière des 100 premières années peut s’avérer compliquée. Je n’ai pas eu cette difficulté grâce à un document administratif reprenant la filiation entre mon grand-père Gilbert Saint-Mard et son grand-père.
Sources Simonet : Relevé des registres d'Œuvres de lois de Châtillon
L’étude de la famille Simonet de Châtillon fut particulièrement ardue car le curé a omis les noms et prénoms des parents des mariés. Les œuvres de lois de Châtillon permettent de pallier cette lacune. En voici le dépouillement.
Relevé des registres d'Œuvres de lois de Châtillon.
[i] CYRULNIK, Boris. Des âmes et des saisons. Paris, Odile Jacob, janvier 2021, p. 200.
[ii]Idem.
[iii] BEAUCARNOT, Jean-Louis ; JOVANOVIC-FLORICOURT, Nathalie. Quoi de neuf dans la famille ? Notre arbre généalogique à la lumière des tests ADN. Libella (Buchet.Chastel), Paris, 2021, p. 353.