Carnets de notes - Documents

Capitulation de Montmédy (6 août 1657)

« Les gouverneur, officiers et soldats de guerre et d'artillerie, et toute la garnison, cavalerie et infanterie, sortiront en toute sûreté demain 7 du mois d'août, la vie sauve, avec armes et bagages, leurs chevaux, carrosses, chariots et mulets, tambours battants, balles en bouche, mèche allumée au deux bouts et enseignes déployées.

La dite garnison sera conduite à Arlon par le plus court chemin et lui sera donnée escorte de troupes françaises pour y arriver en deux jours. Il sera fourni cent charrettes attelées de trois ou quatre chevaux pour le transport des bagages, des soldats blessés ou malades.

Les prisonniers faits au camp et de la garnison pendant le siège seront rendus de part et d'autre, comme aussi leurs chevaux et armes et généralement tous les prisonniers des troupes de sa Majesté qui se trouvent dans la place.

Les blessés et malades qui ne pourront être transportés pourront demeurer dans la place et seront traités comme ceux des troupes de sa Majesté jusqu'à leur guérison et il leur sera permis de se retirer où bon leur semblera.

Le Prélat et les ecclésiastiques tant ceux de la ville que ceux qui s'y trouvent réfugiés seront maintenus en la puissance de leurs biens, en prêtant par eux serment de fidélité avec les mêmes privilèges qu'ils avaient auparavant et pourront retourner chez eux pour y demeurer en assurance.

Le gentilhomme, la dame de Malandry, ses enfants et autres gens réfugiés dans la place auront la liberté d'y demeurer pendant trois mois, et prêteront serment de fidélité, en cas de demeure. Le sieur Malmet sera remis au pouvoir du roi.

Tous les officiers des domaines de justice du roi catholique, bourgeois et habitants de la ville basse et mariés, y pourront demeurer en toute liberté et sûreté avec leurs familles et biens, en prêtant aussi le serment de fidélité, et pourront se retirer dans deux mois avec leurs familles et biens où bon leur semblera.

Les magasins de munitions de guerre et de bouche seront remis de bonne fin dès aujourd'hui avec toutes les munitions, artillerie et toutes autres choses appartenant au roi catholique entre les mains du sieur Thalon, intendant des armées du roi et du sieur Bonnio, commandant l'artillerie.

Il sera laissé des otages par la lite garnison pour la sûreté de l'escorte et des chariots accordés par sa majesté.

La brèche du bastion Saint-André sera remise aux troupes du roi dès aujourd'hui avec la demi-lune devant la porte.

Fait au camp devant Montmédy le 6 août 1657, et cacheté du sceau de ses armes. »

Signé : La Ferté.


Bibliographie

  1. PIERROT Alfred, Histoire de Montmédy et du pays montmédien sous l’ancienne domination française, tome deuxième, Nyons (Drôme), Librairie d’Education Sociale, 1911, p. 125-127