20 juillet 1877 : Jean-Baptiste Saint-Mard contre Catherine Dropsy
Belgique : Archives de l’État à Arlon
Justice de paix du canton de Virton
Date : 20 juillet 1877
N° 275
Audience publique du vingt juillet mil huit cent septante sept.
Entre Jean Baptiste Saintmard, cultivateur domicilié à Dampicourt, demandeur d'une part.
Et Catherine Dropsy, veuve de Jacques Herbain, sans profession demeurant au même lieu, défenderesse d'autre part.
Faits. Le demandeur fit inviter la défenderesse à comparaître devant ce tribunal à l'audience du treize juillet dernier, pour se voir condamner à lui payer la somme de cinq cents francs à titre de dommages intérêts pour s'être permis de dire publiquement et en présence de témoins que le demandeur était d'une race d'assassin, et autres propos injurient, et aux dépens.
A la dite audience, la défenderesse reconnut avoir tenu les propos lui reprochés dans un moment d'emportement.
Ensuite la cause fut continuée à l'audience de ce jour où il est statué ;
Attendu que la défenderesse avoue que dans un moment d'emportement qu'elle regrette, elle a tenu contre le demandeur différents propos injurient et notamment celui plus grave ; qu'il est d'une race d’assassin ;
Attendu que semblable propos tenus publiquement sont évidemment de nature à nuire gravement à celui auquel ils s'adressent et ne peuvent trouver qu'une [...] atténuation, et non une excuse dans le sentiment d'emportement sous l'emprise duquel ils sont proférés ;
Par ces motifs, le tribunal jugeant en premier ressort condamne la défenderesse à payer au demandeur, à titre de dommages intérêts, la somme de cinquante francs ; la condamne en outre aux dépens liquidés y compris la minute du présent jugement à un franc quarante-cinq centimes.
Ainsi jugé et prononcé en la salle ordinaire des audiences de la justice de paix à Virton, siégeant messieurs Philippe André Adolphe Rousseau Juge de paix et Joseph Nefontaine greffier.