Carnets de notes - Archives

Le capitaine Roger Saint-Mard et le Laurent Meeus (1940-1945)

Le vendredi 20 juin 1997, Paul fils de Roger Saint-Mard doit rencontrer mon paternel. Mes parents ont pris du retard. Durant une heure, je peux discuter seul avec lui. Il me parle de la famille, me raconte brièvement l’histoire de son père qui était capitaine au long cours, Commandant d’armement Pétrofina.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Roger a dirigé le pétrolier Laurent Meeus. Son frère qui a rejoint la R.A.F. s’est tué à l’entraînement.

Tout écouter. Tout noter. Tout vérifier.

Le jour même ou ultérieurement, il me remit une copie du tapuscrit de Gérard Hocquet.

Au fil des années, j’ai traqué le bateau sans savoir à quel moment son destin était lié à Roger. Les archives numérisées de l’administration de l’émigration du port de New York ont apporté des éléments de preuves : entre le mois de février et celui de novembre de l’année 1943, il y déclare cinq fois la composition de son équipage. Il y est qualifié de Master ou Captain.

Vérifier une histoire récente, découvrir des documents probants est une chance inespérée.

Avant la guerre 

Roger Eugène Saint-Mard est né le 14 juillet 1912 à Sélange, commune belge au sud d’Arlon, frontalière avec le Grand-duché de Luxembourg. Il est le fils de Théophile Constant Saint-Mard (1881-1967) et Catherine Poekes (+1959).

À 14 ans, il entame des études à l’école maritime d’Anvers. Pour les payer, il travaillait comme marin sur des navires étrangers. Il entre au service de Pétrofina en 1930 ou 1931. Il est âge de 18 ou 19 ans. À 21 ans (1933), il est devenu Capitaine au long cours, à 24 ans Commandant (1936). Avant sa trentième année, il prend le commandement du tanker Laurent Meeus. [1]

Le Laurent Meeus en 1930.
(Rotterdamsche Droogdok Maatschappij)

Le pétrolier battant pavillon belge, long de 125 mètres, a une capacité de 6.429 tonnes. Il a été mis en service en 1930. Il appartient jusqu’en 1941 à la société Purfina Martine puis à Pétrofina S.A. Son port d’attache est Gand (province de Flandre-Orientale, Belgique). Il porte le nom d’un administrateur de la Banque d’Anvers, cofondateur de Pétrofina en 1920.

1940

De nos jours, les navires voyagent sans s’arrêter. Ils restent à quai quelques heures. L’équipage est relevé. Un bâtiment peut être commandé par plusieurs capitaines.

Je ne connais pas l’organisation de transport maritime en 1940, mais au moment de la déclaration effective de la guerre, le Laurent Meeus semble naviguer sous les ordres du capitaine Lippens [2] et non de Roger Saint-Mard.

Les trois pages du tapuscrit de Gérard Hocquet commencent de la sorte : « Quant à la flotte de Petrofina, elle va payer à la guerre sous-marine, un tribut très lourd. Seul le “Laurent Meeus” échappera à la destruction. Étonnante odyssée que celle du “Laurent Meeus”. Elle se confond avec l’histoire de la guerre elle-même. L’Atlantique, la Méditerranée, l’Afrique du Nord, la Sicile, l’Italie, les ports du sud de la France : il sera sur tous les théâtres d’opérations — à l’exception de la Manche se jouant des mines, navigant en zigzag pour éviter d’être une cible pour les U-Boote, ces redoutables sous-marins allemands qui sèment la terreur parmi les navires-citernes ; attaqué cent fois ; touché, jamais. [3]»

Le 8 mai 1940, le Laurent Meeus franchit l’écluse d’Ijmuiden, ville des Pays-Bas, au bord de la mer du Nord et au débouché d’un canal la reliant à Amsterdam. Il doit se rendre à Port Arthur Texas sur le golfe du Mexique pour y charger une cargaison. Le 10, il croise au large dans la Manche le long de la côte sud-est de l’Angleterre. Il est à hauteur de Beachy Head. Les radios annoncent l’invasion des Pays-Bas, de la Belgique et du Grand-duché de Luxembourg. Les panzers de Guderian et le régiment Großdeutschland occupent déjà la région natale du Roger Saint-Mard.

Un arrêt de la Cour Suprême des États-Unis rendu le 5 avril 1943 nous permet de reconstituer le parcours du pétrolier durant les premiers mois de la guerre qui ne sont pas évoqués par Gérard Hocquet. Le litige commercial opposa les sociétés Purfina Maritime (Belgique) et Mitsubishi Shoji Kaisha (Japon). [4]

Au mois de juin, le bateau est dans les eaux territoriales américaines. Le Directeur général de la marine et le ministre de la Défense nationale belge réquisitionnent le navire.  Le 6, le consul de Belgique à Galveston, ville balnéaire, à 50 miles ou 80 kilomètres de Houston Texas, le signifie au Capitaine Lippens. Le gouvernement belge replié en France dans un premier temps est en exil à Londres. Juridiquement parlant, ce n’est pas une réquisition, mais un contrôle politique du navire qui reste la pleine propriété et possession de la compagnie Purfina. Toutefois, le commandant doit obtenir l’approbation dudit directeur avant tout voyage. Cette insécurité juridique sera ultérieurement une des sources du litige jugé.

Au mois d’août, le Laurent Meeus aurait débarqué du gas-oil à Kobe, île de Honshū au Japon. Le 25 juillet, il était arrivé au canal de Panama en provenance de La Nouvelle-Orléans. Le 26, il l’avait traversé. [5]

Le 21 septembre, Mitsubishi commande une nouvelle livraison. Les responsables des deux compagnies signent une charte. Le Laurent Meeus est à San Pedro, le port de Los Angeles en Californie. Le 2 octobre, le carburant à destination du Japon est pompé dans ses cuves. Coup de théâtre, l’ambassadeur de Belgique ordonne au capitaine du navire de différer le départ. Le 3, l’United States Deputy Collector (receveur adjoint) suspend le permis de départ qui est rétabli le 15.

L’ambassadeur de Belgique annonce au capitaine qu’il devra se rendre à Singapour après avoir débarqué son chargement au Japon. Il se mettra à la disposition des autorités britanniques. Purfina proteste auprès de l’ambassade de Belgique à Londres. Le 18, le permis est annulé. Le lendemain, l’United States Deputy Collector en délivre un nouveau. Un journal de Los Angeles publie l’information selon laquelle le pétrolier pourrait être saisi par des navires de guerre britannique en dehors des limites de neutralité. Le 22, le départ est reporté jusqu’à nouvel ordre. Le 23, le permis est annulé. Le Laurent Meeus ne traversera pas l’océan Pacifique.

Le 5 novembre, un message confidentiel de l’ambassadeur de Belgique signifie au capitaine que l’autorisation de voyage est annulée. Le 16, le Consul de Belgique à San Pedro monte à bord du navire. Tous les permis de naviguer sont annulés depuis le 5. Le même jour, un second avis du consul informe le capitaine que le gouvernement belge prend possession du Laurent Meeus. Le capitaine doit signer « une déclaration selon laquelle il [détient] le navire pour le compte du gouvernement belge. » Le bateau est réquisitionné pour l’effort de guerre.

« À ce moment-là, la Grande-Bretagne est seule dans la guerre. Le “Laurent Meeus” est associé aux convois qui la ravitaillent en pétrole brut. Puis il participe à l’approvisionnement en produits de deux pays du Commonwealth de l’Afrique occidentale : la Sierra Leone et la Gold Coast qui, plus tard, deviendra le Ghana. C’est là notamment que la Grande-Bretagne trouve ce qui sert à faire la guerre : le fer et la bauxite — exploité comme minerai d’aluminium — en Sierra Leone ; la bauxite et le manganèse — utilisé dans fabrication des aciers spéciaux — de la Gold Coast. C’est là qu’elle trouve aussi ce qui sert à la payer : l’or et les diamants. Le “Laurent Meeus” fera trois voyages de la raffinerie de Curaçao dans les Antilles néerlandaises à Freetown, capitale de la Sierra Leone, devenu la plaque tournante du trafic entre l’Amérique à l’Afrique occidentale, et deux autres de Curaçao à Takoradi, en Gold Coast. Au cours d’un de ces voyages, vingt-quatre hommes de l’équipage d’un pétrolier [Norvégien] torpillé sont recueillis en mer. [6]» Malheureusement, Gérard Hocquet ne date pas les traversées. Ils peuvent s’être déroulés au mois de novembre et décembre 1940, ou entre le mois d’avril et septembre 1941. Durant cette période, le Laurent Meeus n’est pas repris dans les compositions de convois (Arnold Hague convoy database).

1941

En janvier 1941, le Laurent Meeus est localisé à Balboa, extrémité sud du canal de Panama, sur la côte Pacifique [7].Il se rend au Canada, à Halifax où il est intégré au convoi no HX.109 à destination de Liverpool. Les trente-huit bateaux marchands sont escortés par dix navires de guerre. Le 13 février, il appareille. Le 4 mars, il arrive à bon port.   

Le 2 avril, le convoi no OB.305 composé de cinquante et un navires dont dix d’escorte sort du port de Liverpool. Le Laurent Meeus doit rejoindre Curaçao. Le 6, le convoi est dispersé en mer (54.30 N. 22.22 W.).

Nous avons une lacune de six mois durant laquelle nous ne pouvons rattacher le Laurent Meeus à aucun convoi. C’est peut-être pendant cette période qu’il navigua en Afrique occidentale comme nous le dit ci-dessus Gérard Hocquet. Il aurait eu le temps de participer au ravitaillement de la Sierra Leone et de la Cold Coast (Ghana), et de faire trois voyages entre la raffinerie de Curaçao (Antilles néerlandaises) et la capitale de la Sierra Leone.

Le capitaine Roger Saint-Mard perd son frère Jules le 22 juillet 1941. Ce dernier avait rejoint la Royal Air Force. À la suite d’une panne, son avion s’est écrasé au sol. L’accident s’est passé à Pewsey, Sharcott ou Devizes localités distantes d’une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de l’Angleterre [8].

Paul Saint-Mard, son neveu, me raconta que Jules était pilote à St Athans (Cardiff, Pay de Galle). La famille Copper était son adresse en Angleterre. Lors d’un ravitaillement aux U.S.A., Roger est averti du décèspar le consulat ou l’ambassade de Belgique. Profitant d’une escale en Angleterre, Roger a rencontré le ménage Copper. Derrière leur maison, il a brûlé tous les effets personnels de son frère (documents et décorations). Toutefois, une des sœurs Cooper qui deviendra sa femme voyant le désastre ne lui donna pas le reste des affaires (photos).

Ports fréquentés par le Laurent Meeus durant la Seconde Guerre mondiale au Royaume-Uni.
Fond de carte : OSM Landscape (Thunderforest) – Umap (https://umap.openstreetmap.fr).

Le 5 octobre 1941, le Laurent Meeus est le quarante-deuxième navire sur 77 du convoi HX.153 à sortir du port d’Halifax. Si Liverpool est le quai de destination, le pétrolier belge doit livrer du gas-oil en Islande. [9] Au cours d’une tempête, le 18 octobre, le Laurent Meeus s’échoue en mer d’Irlande à Heysham, une ville du Lancashire proche de Lancaster. Le bateau est remorqué à Birkenhead, ville portuaire en face de Liverpool. Il y est immobilisé pour réparation du 24 octobre 1941 au 15 février 1942. [10]

Les Japonais attaquent la base navale américaine de Pearl Harbor à Hawaii. Le 8 décembre, les États-Unis d’Amérique entrent dans le conflit. Le 11, l’Allemagne et l’Italie leur déclarent la guerre.

Toute l’année 1942, le Laurent Meeus évolue en alternance dans les Caraïbes ou en Atlantique Nord. Il quitte Liverpool le 6 février pour naviguer au large du Venezuela, pays de l’Amérique du Sud bordé au nord par la mer des Caraïbes. Il se rend à Aruba, île néerlandaise. Nous le retrouvons le 2 juillet à Trinidad (Trinité-et-Tobago), île anglaise. Son port de destination est à Puerto La Cruz, ville portuaire vénézuélienne dotée d’une importante raffinerie pétrolière. Le 27 du même mois, le Laurent Meeus intègre un petit convoi à Curaçao pour rejoindre Halifax. [11]

Du mois d’août au mois d’octobre 1942, il navigue essentiellement au large de l’Angleterre et de l’Écosse. Le 9 août, les soixante-deux bateaux du convoi no HX.202 sortent du port d’Halifax. Le pétrolier belge transporte du gas-oil et cinq passagers. Sa destination est le Loch Ewe, un bras de mer au nord-est des Highlands en Écosse. Ce lieu « fut utilisé comme point de rassemblement pour les convois arctiques pendant la Seconde Guerre mondiale. [12]» Dans ma documentation, je n’ai aucun élément me permettant de dire que le Laurent Meeus s’est rendu à Mourmansk, mais il a ravitaillé des navires qui s’y sont rendus. Le Commodore du convoi raconte : « Le convoi s’est formé par temps clair, mais le brouillard s’est installé à partir du 10, avec des éclaircies occasionnelles jusqu’au […] après-midi, puis beau temps. Tous les navires ont pu maintenir plus de 9 nœuds. [13]» [14]

Du 22 août au 18 septembre, il gagne Methil en mer du nord, ville construite face à Édimbourg. Le voyage dure deux jours. Il y reste trois semaines avant de revenir au Loch Ewe d’où il se joint à un convoi à destination de New York City partie le 18 septembre de Liverpool. Le convoi arrive le 4 octobre à destination. [15] Le 7, à New York, Roger Saint-Mard est déclaré au bureau de l’immigration comme membre de l’équipage du Laurent Meeus [16]

Le capitaine Saint-Mard est de retour dans les Caraïbes. Le 8, le Laurent Meeus prend la mer dans un convoi non escorté à destination de la base américaine de Guantanamo qui n’est pas sa destination. Il arrive le 20 à Trinidad. [17]

Il a poursuivi sa course jusqu’à Curaçao d’où il rejoint un convoi qui le ramène à Gitmo, base navale américaine de Guantanamo au sud-est de Cuba. Le 3 novembre, il ne s’y arrête pas et intègre un second convoi qui le reconduit à New York le 10. [18] Deux jours avant, l’opération Torch a été déclenchée avec succès. Les Alliés ont débarqué en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie.  

L’année se termine par trois voyages en convoi et un mariage. Le lendemain de son arrivée, le pétrolier, après avoir chargé une cargaison de diesel, s’apprête à traverser l’Atlantique Nord au sein d’un convoi escorté de cinquante bateaux. Le 25, le convoi parvient à Liverpool. [19] Cependant, le même jour, le Laurent Meeus est à Belfast Lough, uneanse près de la ville de Belfast en Irlande du Nord. Le jour suivant, il reprend la mer. Le 26, il est à Milford Haven, au Pays de Galles, à 100 miles (160 km) à l’ouest de Cardiff. [20]

Le 30 novembre 1942 à Cardiff, parenthèse joyeuse dans une sombre époque. Le capitaine Roger Saint-Mard se marie avec Mabel Quinton Julia Cooper. [21] Le couple ne peut profiter de son bonheur. La guerre ne le permet pas. Le 3 décembre, Le Laurent Meeus sort du port de Liverpool. Nouvelle traversée de l’Atlantique. Retour à New York qu’il atteint le 23. Le navire y reste, semble-t-il, trois semaines. [22]

1943

Les dix premiers mois de l’année 1943, le Laurent Meeus navigue principalement en Atlantique Nord et de temps en temps dans les Caraïbes. Il évolue dans des secteurs qu’il connaît. Une routine de guerre s’est installée. Grâce aux archives numérisées du bureau de l’émigration du port de New York, en 1943, nous pouvons corréler la présence de Roger Saint Mard à New York avec la liste des convois.    

Ports fréquentés par le Laurent Meeus durant la Seconde Guerre mondiale dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.
Fond de carte : OSM Landscape (Thunderforest) – Umap (https://umap.openstreetmap.fr).

Il commence l’année par un aller-retour New York Guantanamo (15 janvier au 11 février). [23] Ensuite, il enchaîne six voyages aller-retour New York Angleterre. Le 28 mars, en rentrant de Liverpool, il se joint à Halifax à un convoi pour Boston. Son périple l’emmène à nouveau dans la mer des Caraïbes. Le 9 avril, il passe par Guantanamo. Le 15 avril, il est à Curaçao. Le 19 avril, il est de retour à Guantanamo. Le 26 avril, il entre dans le port de New York. [24]

Durant la traversée du 1er au 17 mai, trois bateaux attardés du convoi HX.237 sont coulés par l’ennemi. Cinquante-huit personnes sont mortes. Le rapport du Commodore démontre qu’il était mal informé : « Après la jonction avec la partie Halifax, un brouillard épais s’est installé pendant 2 jours et trois nuits, entraînant la perte de dix navires. […] Un groupe de soutien de surface composé du HMS Biter et de trois destroyers qui étaient à l’horizon s’est joint au convoi. Ce groupe s’est avéré un atout très précieux pour repérer les sous-marins avec des avions et correspond exactement à ce que le médecin a ordonné. Le résultat net étant que deux sous-marins ont été coulés dans les positions suivantes lat. 46-49N long. 25-35W, lat. 48-37N long. 22-39W. Le convoi n’a subi aucune perte, en fait les sous-marins n’ont pas pu s’approcher suffisamment du convoi pour mener une attaque. […] Le convoi progresse bien et est favorisé par des vents favorables et une mer agitée. […] » [25]

Lors du voyage du 23 juin au 7 juillet parti de New York, deux navires sont entrés en collision. Le Commodore constate que « le temps était beau, avec une mer légère et peu de houle, mais avec le brouillard habituel sur les bancs de Terre-Neuve. Le porte-avions HMS Chaser et le MAC Empire Macalpine étaient en compagnie tout au long du voyage… » [26]

Le Commodore du convoi HX.251 — 7 août 1943 au 23 août (New York Liverpool) — reproche à certains bateaux de ne pas maintenir la vitesse demandée. Il écrit : « Le convoi avait près de 2 jours de retard, en partie à cause de la retenue des retardataires, en partie à cause de la houle et des vents contraires forts entre le 13 et le 18 août. » [27]

Au large du Royaume-Uni, plus d’une fois, le Laurent Meeus a quitté un convoi avant d’arriver au port de destination. Le 6 juillet, il s’arrête dans l’anse de Belfast Lough et se rend à Milford Haven dans le Pays de Galle. Le bateau rejoint avant le 16 Liverpool. Durant ces dix jours, le capitaine Roger Saint-Mard a probablement l’occasion de voir sa femme Maby.

Entre deux traversées de l’Atlantique Nord, il mouille le 24 août au Loch Ewe en Écosse avant de rallier Methil, au nord d’Édimbourg. Il y reste jusqu’au 31. Le 2 septembre, au Loch Ewe, il intègre le convoi ON.200 à destination de New York

Revenons au capitaine Roger Saint-Mard. Les registres du bureau d’émigration du port de New York nous apportent la preuve de sa qualité :

Roger Saint-Mard est toujours déclaré en premier. D’un voyage à l’autre, l’équipage n’est pas le même. [28]

Les Alliés contrôlent l’Afrique du Nord. Les Anglais depuis l’Égypte ont conquis la Libye et la Tunisie. Le 10 juillet, les Britanniques, Américaines, Canadiennes et Françaises libres débarquent en Sicile. En septembre, les Anglais débarquent en Calabre et les Américains à Salerne.

« C’est à New York, en novembre 1943, qu’on le dote d’un second pont, un échafaudage monté sur le pont existant, qui va lui permettre de transporter des avions, des chasseurs : quatre à l’avant, six à l’arrière. Ainsi lesté de sa double charge — des avions de guerre sur le pont, de l’essence dans ses réservoirs — le “Laurent Meeus” traverse à nouveau l’Atlantique. Mais pour une autre destination : la Méditerranée.  [29]»

Le 7 novembre, le pétrolier était au port de New York. Le 24, le convoi UGS.25 à destination de Port-Saïd en Égypte sort du canal naturel d’Hampton Roads en Virginie. Sans escorte, le Laurent Meeus a dû très certainement rejoindre le point de départ. C’est son premier voyage vers la Méditerranée. Il arrive au plus tard le 11 décembre à Alger où il intègre un convoi en partance pour Gibraltar. Cependant, il fait halte à Oran. Le 16, il reprend la mer. Le 17 janvier 1944, il est de retour à Hampton Roads. [30]

1944 : Le Lucky ship

À la fin du mois de janvier 1944, le Laurent Meeus effectue une dernière rotation entre les États-Unis et l’Angleterre. Départ le 21 ou le 22 de New York City. « Tout au long des 28 et 29 janvier, un coup de vent modéré a soufflé du sud, virant au sud-ouest […] La plupart des escortes étaient occupées à rassembler les traînards. [31]» Il arrive vers le 5 février aux docks de Belfast, capitale de l’Irlande du Nord. Il reste probablement une semaine au quai. Il entre dans le port de New York le 2 mars. Le même jour, la liste des matelots est déposée au bureau de l’immigration. [32]

En Italie, du 18 au 24 mars, le Vésuve qui domine Naples est en éruption.

La légende du Lauren Meeus s’écrit en Méditerranée qui « absorbe la majeure partie de l’effort de guerre anglo-américain. Le “Laurent Meeus” décharge ses avions à Alger et sa cargaison d’essence à Cagliari en Sardaigne. Dès ce moment, la 5e armée américaine ne cessera de l’utiliser pour la conquête de l’Italie qui va durer un an et demi. Il est devenu le “Lucky ship”, celui à qui jamais rien n’arrive. Parmi les équipages des autres tankers, on s’interroge : “Fera-t-il partie du prochain convoi ?” On se réjouit d’en être lorsqu’il joue le rôle de “Commodore ship”. À vrai dire il est partout. [33]»

Ports fréquentés par le Laurent Meeus durant la Seconde Guerre mondiale en Méditerranée.
Fond de carte : OSM Landscape (Thunderforest) – Umap (https://umap.openstreetmap.fr).

Le 24 mars, depuis Hampton Roads en Virginie, le Laurent Meeus se rend à Bizerte en Tunisie où il arrive avant le 19 avril. Au début du mois de mai, il profite du passage du convoi GUS.39 pour rejoindre Oran. À la mi-mai, il entreprend un voyage qui va le mener à Bari en Italie. Il passe d’un convoi à un autre. KMS.50 d’Oran à Bizerte où le 28 mai, il se joint au KMS.51. Le 3 juin, il est à Augusta en Sicile. Un important port pétrolier situé sur la mer Ionienne entre Syracuse et Catane. Le 5, il aborde Bari, une ville italienne sur la mer Adriatique. Il y reste cinq jours. Le 12, il est de retour à Augusta. Le 20 juin, il paraît devant Alger. [34]

L’équipage profite de quelques jours de repos. La Laurent Meeus revient à Augusta avant le 1er juillet, date à laquelle il entreprend sa première rotation sur Naples. La navigation est courte : une journée. [35]

Dans les listes des convois, nous avons une lacune d’une vingtaine de jours pendant lesquels il a pu faire de nombreux voyage entre Alger et Naples. Du 26 juillet au 10 septembre, il effectue cinq allers-retours Augusta Naples. [36] Cependant dans la Arnold Hague convoy database, nous ne trouvons que les convois AugustaNaples. Et nous avons une nouvelle lacune entre le 10 septembre et le 3 octobre.

Pour combler les vides, nous devons reprendre le récit de Gérard Hocquet qui malheureusement ne date pas les faits relatés : « Le “Laurent Meeus” décharge ses avions à Alger et sa cargaison d’essence à Cagliari en Sardaigne. […] Il charge à Naples ; décharge à Porto San Stefano, entièrement rasé où, à défaut de possibilité d’amarrage, deux chars de quarante tonnes le maintiennent durant le déchargement de sa cargaison d’essence d’avion ; ou à Livourne où les Américains ont libéré un étroit chenal jusqu’aux quais en découpant au chalumeau les tôles déformées des épaves. Il transporte tout : des camions, des munitions et, dans ses réservoirs, de l’essence, rouge pour les transports à terre, bleue pour les vedettes de l’US Navy, verte pour les avions. Il ramènera à Naples le “Long John”, un canon de marine de 60 tonnes que les Américains avaient installé dans la poche d’Anzio, avant que Rome ne fût déclarée ville ouverte. [37]»

Le 15 août, les forces alliées ont débarqué en Provence. « Et le “Laurent Meeus” transportera des milliers de tonnes d’essences de Bizerte à la Maddalena, la petite île située entre la Corse et la Sardaigne ; puis une fois le débarquement réussi, de Bizerte vers les ports français de Port-de-Bouc, Marseille et Toulon. [38]»

Le 3 octobre, le Laurent Meeus est en France, à Toulon. Le 6, il est à Naples. Il poursuit sa navigation jusqu’à Augusta. Il effectue au moins deux rotations entre ces deux villes avant le 23 novembre. [39]

Il termine la guerre en Europe en pratiquant du petit cabotage, de la navigation côtière. Une ligne maritime régulière relie les ports de Naples et de Livourne en Toscane. Deux journées de mer. Le Laurent Meeus a accompli du 23 novembre 1944 au 14 mai 1945 dix navettes. [40]

« Le 8 mai 1945, la guerre est finie en Europe. Elle ne l’est pas dans le Pacifique. Le 5 juin, le “Laurent Meeus” est à Port-Saïd où on l’équipe pour la navigation en Extrême-Orient. Le Japon capitulera avant qu’il n’y arrive.

Son premier voyage de la paix, il le fera à Aruba, dans les Caraïbes, pour l’approvisionnement de la Belgique. Le 21 novembre 1945, il rentre à Anvers qu’il avait quitté le 28 août 1939 : pas une avarie, pas une égratignure. La chance ? “L’homme n’est qu’une chance infinie, dit Albert Camus. Mais il est le responsable infini de cette chance”. [41]» (Gérard Hocquet)

Après la Seconde Guerre mondiale

Après la guerre, le capitaine Roger Saint-Mard commanda d’autres pétroliers notamment le Turbine Tanker Elisabeth.

Il n’a pas fait l’objet d’article dans la presse, car il n’allait pas aux commémorations, sauf une fois en 1964, au Consulat de Belgique à Londres.

« Le 22 octobre 1967, le m/s FINA NORVÈGE a quitté Hoboken [42] pour Anvers. Avec tous les équipements de contrôle… qui ont dû être chargés pour les essais, le départ a été retardé et le quai ne sera pas quitté avant le 24 octobre. Le Capitaine Segers était en charge, et Monsieur Saint-Mard, le héros de guerre du LAURENT MEEUS représentait le propriétaire. [43]»

Un jour Roger reçoit une lettre datée du 23 octobre 1980, provenant de Petrofina Société Anonyme, rue de la Loi 33 à 1040 Bruxelles « Cher Commandant St Mard. Comme promis, je vous fais parvenir ci-joint la vue d’ensemble de l’action du “Laurent Meeus” durant la guerre, que je compte intégrer dans l’histoire de Pétrofina. Je profite de l’occasion pour vous remercier du chaleureux accueil que vous m’avez réservé lors de ma visite à Nothomb. À bientôt le plaisir de vous revoir. Voulez-vous présenter mes hommages à Madame St Mard. Bien cordialement. Gérard Hocquet »

Dans l’enveloppe, un tapuscrit de trois pages.

Le 25 mars 1994, Roger rend son dernier souffle. Il avait 81 ans. 

Références

Tapuscrit de Gérard Hocquet annexé à la lettre.

La version définitive du texte a probablement été publiée dans HOCQUET, Gérard. Contribution à l’histoire de Pétrofina. Bruxelles, Pétrofina, 1980.

Arnold Hague convoy database : http://www.convoyweb.org.uk

La base de données des convois de la Seconde Guerre mondiale regroupe une partie des informations recueillies par Arnold Hague (1930 - 2006), capitaine de corvette, historiens navals et ses collaborateurs John K. Burgess et Don Kindell.

Warsailors : http://www.warsailors.com

Site Internet norvégien comprenant de nombreuses informations sur la marine marchande et les navires norvégiens dont notamment la composition de convoi durant la Seconde Guerre mondiale.

Article connexe

Le pétrolier Laurent Meeus durant la Seconde Guerre mondiale.

Liste des convois et localisations du pétrolier belge.

New York Passenger and Crew Lists

Les manifestes « des étrangersemployéssur le navireen tant que membresde l’équipage » du Laurent Meeus déclarés au port de New York confirment la qualité et le rôle joué par Roger Saint-Mard.

Date Qualité Durée de service Âge Nationalité Venant de Sources
12 février 1943 Captain 12 ans 30 ans Belge Avonmouth, Bristol, Angleterre "New York, New York Passenger and Crew Lists, 1909, 1925-1957," index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1961-33909-12991-28?cc=1923888 : accessed 19 Aug 2014), 6684 - vol 14335-14337, Feb 10, 1943 > image 302 of 1123; citing NARA microfilm publication T715.
14 juin 1943 Master 13 ans 31 ans Belge Liverpool, Angleterre "New York, New York Passenger and Crew Lists, 1909, 1925-1957," index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1951-33907-34903-42?cc=1923888 : accessed 19 Aug 2014), 6713 - vol 14403-14405, Jun 15, 1943 > image 1025 of 1086; citing NARA microfilm publication T715.
30 juillet 1943 Master 13 ans 31 ans Belge Avonmouth, Bristol, Angleterre "New York, New York Passenger and Crew Lists, 1909, 1925-1957," index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1971-33889-38371-61?cc=1923888 : accessed 19 Aug 2014), 6724 - vol 14428-14429, Jul 28, 1943 > image 299 of 803; citing NARA microfilm publication T715.
18 septembre 1943 Master 13 ans 31 ans Belge G’mouth "New York, New York Passenger and Crew Lists, 1909, 1925-1957," index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1951-33909-34952-25?cc=1923888 : accessed 19 Aug 2014), 6737 - vol 14459-14460, Sep 15, 1943 > image 477 of 756; citing NARA microfilm publication T715.
6 novembre 1943 Captain 13 ans 31 ans Belge Avonmouth, Bristol, Angleterre "New York, New York Passenger and Crew Lists, 1909, 1925-1957," index and images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1971-33909-31581-42?cc=1923888 : accessed 19 Aug 2014), 6751 - vol 14493-14494, Nov 6, 1943 > image 299 of 729; citing NARA microfilm publication T715.


Notes et références

[1] Récit de Paul Saint-Mard ; Immigration du port de New York.

[2] De Lauterpacht, Annual Digest and Reports of Public International Law Cases 1941-1942 (International Law Reports, Volume 10), 1945, Cambridge University Press, pages 141 à 147.

[3] Tapuscrit de Gérard Hocquet. La version définitive du texte a probablement été publiée dans HOCQUET, Gérard. Contribution à l’histoire de Pétrofina, Bruxelles, Pétrofina, 1980.

[4] De Lauterpacht, Annual Digest and Reports of Public International Law Cases 1941-1942 (International Law Reports, Volume 10), 1945, Cambridge University Press, pages 141 à 147.

[5] Isthmian Canal Commission (U.S.), The Panama canal record - Published under the authority and supervision of the Panama canal, August 15, 1940 to April 30, 1941, Volume XXXIV N° 1-9, The Panama Canal, Balboa Heights, canal zone, 1941, p. 11.

[6] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[7] Isthmian Canal Commission (U.S.), The Panama canal record - Published under the authority and supervision of the Panama canal, August 15, 1940 to April 30, 1941, Volume XXXIV N° 1-9, The Panama Canal, Balboa Heights, canal zone, 1941, p. 112.

[8] War Heritage Insitute (https://www.wardeadregister.be), Numéro de matricule 87691 ;
Et "England and Wales Death Registration Index 1837-2007," database, FamilySearch (https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:QVCW-B9B5 : 4 September 2014), Jules A Saint-Mard, 1941 ; from "England & Wales Deaths, 1837-2006," database, findmypast (http://www.findmypast.com : 2012); citing Death, Devizes, Wiltshire, England, General Register Office, Southport, England.

[9] Sources : Arnold Hague convoy database disponible sur http://www.convoyweb.org.uk/hx/index.html ; http://www.warsailors.com/convoys/hx153.html et http://www.warsailors.com/convoys/hx152.html.

[10] www.belgian-ships.be (site fermé)

[11] 26 février 1942 – 8 mars 1942 – Convoi ON.71 ; 2 juillet 1942 – 10 juillet 1942 – Convoi TAW.1 ; 27 juillet 1942 – 5 août 1942 – Convoi AH.1.

[12] https://fr.wikipedia.org/wiki/Loch_Ewe (consulté le 9 mars 2024).

[13] Récit du Commodore dans Warsailors ; http://www.warsailors.com/convoys/hx202.html.

[14] 9 août 1942 – 21 août 1942 — Convoi HX.202.

[15] 22 août 1942 – 23 août 1942 – Convoi WN.326 ; 16 septembre 1942 – 18 septembre 1942 – Convoi EN.138 ; 18 septembre 1942 – 4 octobre 1942 – Convoi ON.131.

[16] Sources : ancestry.com (New York Passengers Lists).

[17] 8 octobre 1942 – 15 octobre 1942 — Convoi NG.312 ; 15 octobre 1942 — 24-octobre 1942 — Convoi GAT.14.

[18] 29 octobre 1942 – 3 novembre 1942 — Convoi TAG.17 ; 3 novembre 1942 – 10 novembre 1942 — Convoi GN.17.

[19] 11 novembre 1942 – 25 novembre 1942 — Convoi HX.215.

[20] 25 novembre 1942 – 26 novembre 1942 — Convoi BB.238.

[21] Sources : "England and Wales Marriage Registration Index, 1837-2005," database, FamilySearch (https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:QV8R-2SXH : 8 October 2014), Roger E Saint-Mard and null, 1942; from "England & Wales Marriages, 1837-2005," database, findmypast (http://www.findmypast.com : 2012); citing 1942, quarter 4, vol. 11A, p. 851, Cardiff, Glamorganshire, Wales, General Register Office, Southport, England; Et "England and Wales Marriage Registration Index, 1837-2005," database, FamilySearch (https://familysearch.org/ark:/61903/1:1:QV8R-DTV7 : 8 October 2014), Mabel Q Cooper and null, 1942; from "England & Wales Marriages, 1837-2005," database, findmypast (http://www.findmypast.com : 2012); citing 1942, quarter 4, vol. 11A, p. 851, Cardiff, Glamorganshire, Wales, General Register Office, Southport, England.

[22] 3 décembre 1942 – 23 décembre 1942 — Convoi ON.151.

[23] 15 janvier 1943 – 22 janvier 1943 — Convoi NG.337 ; 3 février 1943 – 11 février 1943 — Convoi GN.39.

[24] 18 février 1943 – 6 mars 1943 – Convoi HX.227 ; 13 mars 1943 – 29 mars 1943 – Convoi ON.173 ; 28 mars 1943 – 30 mars 1943 – Convoi XB.40 ; 2 avril 1943 – 9 avril 1943 – Convoi NG.353 ; 9 avril 1943 – 15 avril 1943 – Convoi GAT.55 ; 14 avril 1943 – 19 avril 1943 – Convoi TAG.54 ; 19 avril 1943 – 26 avril 1943 – Convoi GN.54.

[25] Récit du Commodore dans Warsailors ; http://www.warsailors.com/convoys/hx237.html.

[26] Récit du Commodore dans Warsailors ; http://www.warsailors.com/convoys/hx245.html.

[27] Récit du Commodore dans Warsailors ; http://www.warsailors.com/convoys/hx251.html.

[28] Sources : ancestry.com, familysearch.org.

[29] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[30] 24 novembre 1943 – 21 décembre 1943 – Convoi UGS.25 ; 11 décembre 1943 – 24 décembre 1943 – Convoi MKS.34 ; 16 décembre 1943 – 17 janvier 1944 – Convoi GUS.25.

[31] Récit du Commodore dans Warsailors : http://www.warsailors.com/convoys/hx276.html.

[32] 21 ou 22 janvier 1944 – 5 ou 7 février 1944 — Convoi HX.276 ; 14 février 1944 – 2 mars 1944 — Convoi ON.224 ; ancestry.com (New York Passengers Lists).

[33] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[34] 15 mai 1944 – 25 mai 1944 – Convoi KMS.50 ; 28 mai 1944 – 9 juin 1944 – Convoi KMS.51 ; 3 juin 1944 – 5 juin 1944 – Convoi AH.47 ; 10 juin 1944 – 12 juin 1944 – Convoi HA.48 ; 8 juin 1944 – 20 juin 1944 – Convoi MKS.52.

[35] 23 juin 1944 – 3 juillet 1944 — Convoi KMS.54 ; 1er juillet 1944 – 2 juillet 1944 — Convoi VN.50.

[36] 26 juillet 1944 – 27 juillet 1944 — Convoi VN.55 ; 5 août 1944 – 6 août 1944 — Convoi VN.57 ;

16 août 1944 – 17 août 1944 – Convoi VN.59 ; 20 août 1944 – 21 août 1944 – Convoi VN.60 ; 9 septembre 1944 – 10 septembre 1944 – Convoi VN.64.

[37] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[38] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[39] 3 octobre 1944 – 6 octobre 1944 – Convoi SRM.15 ; 10 octobre 1944 – 11 octobre 1944 – Convoi VN.70 ; 5 novembre 1944 – 6 novembre 1944 – Convoi VN.75.

[40] 23 novembre 1944 – 25 novembre 1944 – Convoi VN.78 ; 28 novembre 1944 – 30 novembre 1944 – Convoi NV.79 ; 7 décembre 1944 – 10 décembre 1944 – Convoi VN.82 ; 15 décembre 1944 – 17 décembre 1944 – Convoi NV.84 ; 19 décembre 1944 – 21 décembre 1944 – Convoi VN.86 ; 22 décembre 1944 – 24 décembre 1944 – Convoi NV.86 ; 31 décembre 1944 – 1er janvier 1945 – Convoi VN.90 ; 7 janvier 1945 – 8 janvier 1945 – Convoi NV.91 ; 12 janvier 1945 – 14 janvier 1945 – Convoi VN.94 ; 21 janvier 1945 – 24 janvier 1945 – Convoi NV.96 ; 25 mars 1945 – 28 mars 1945 – Convoi VN.118 ; 6 avril 1945 – 8 avril 1945 – Convoi VN.122 ; 18 avril 1945 – 20 avril 1945 – Convoi VN.126 ; 30 avril 1945 – 2 mai 1945 – Convoi VN.130 ; 12 mai 1945 – 14 mai 1945 – Convoi VN.134.

[41] Tapuscrit de Gérard Hocquet.

[42] Hoboken : district de la ville d’Anvers.

[43] Ligue Maritime Belge a.s.b.l : http://www.lmb-bml.be/
Le Commandant Saint-Mard est cité dans cet article : A. Delporte, M/S Fina Norvege : an illustration of naval construction surgery, Bruxelles, 01-12-2007 in Archive 1 du 01/09/2007 au 31/12/2007 (http://www.lmb-bzb.be/archives/archives%201.pdf ; lien rompu)