Carnets de notes - Chroniques et récits

Justin (o 1861) : le jardinier de La Nouvelle-Orléans

Récits St Mard : du côté d’Hubert St Mard (vers 1666-1706) et sa descendance.

Informations généalogiques :

Justin Jean Baptiste SAINTMARD voit le jour le jeudi 26 septembre 1861 à Harnoncourt.
Il est le fils d’Hubert SAINT MARD, cultivateur, âgé de 34 ans et de Marie Joseph GEORGES, âgée de 29 ans.
Le mercredi 20 septembre 1905 à La Nouvelle-Orléans, il épouse Mary TOELKE.
Le couple aura deux enfants : Bernard (1908-1994) et Hubert (1910-1988).

Justin Jean Baptiste Saintmard, né en 1861 à Harnoncourt, a émigré en 1884 [1] aux États-Unis d’Amérique. Il s’installe à La Nouvelle-Orléans, Louisiane et exerce la profession de jardinier et fleuriste.


Fond de carte : OpenStreetMap contributors under ODbL , Tiles © Thunderforest – Umap (https://umap.openstreetmap.fr)

Novembre 1896 [2], « La fête des chrysanthèmes. Grande animation depuis deux ou trois jours Place Lafayette. On se prépare activement à l’ouverture de l’exposition des chrysanthèmes qui est devenue, tous les ans, un véritable événement pour La Nouvelle-Orléans.

Cette fois, l’exhibition est sous le patronage des sociétés suivantes : celle du "Ladies Memorial Home” ; celle du “Ich Dien Circle of King’ Daughters” et celle du “Louisiana Room”, du Musée Confédéré de Reihmond. » Parmi les principaux exposants, nous trouvons J. St-Mard.

Lafayette Square avant 1915. Postcard Collection, Presbyterian Historical Society, Philadelphia, Pennsylvania.
Wikimedia Commons - public domain

Novembre 1901 [3], le pigiste du quotidien en langue française « L’Abeille de La Nouvelle-Orléans » raconte sa visite à l’exposition « Le “Flower Show.” : “La dernière main a été mise hier matin à l’énorme tente qu’à fait dresser à Elk Place la Société d’Horticulture de notre ville pour y tenir son exposition de Fleurs annuelle, et à dix heures l’ouverture en avait lieu.

Toujours intéressante et instructive cette exposition dont la Société d’Horticulture nous donne chaque année le spectacle.

C’est tout d’abord sur l’immense tapis de verdure qui s’étend d’une extrémité de la tente à l’autre que se fixe l’attention, car sur cette herbe s’étalent avec une symétrie parfaite des paniers par centaines contenant chrysanthèmes et nombre de plantes d’essences diverses.

Quand nous nous sommes présentés à l’Exposition, 112 entrées étaient inscrites pour le concours du jour. Nous avons consacré une longue heure à l’examen de chrysanthèmes nombreux de toutes couleurs, de toutes grandeurs.

Rien ne saurait donner idée du spectacle enchanteur qu’offre cette exposition où tout est disposé avec un rare bon goût. De distance en distance sont des piliers sur lesquels repose la tente. Sur ces piliers courent des festons de mousse et à leur base sont des fleurs piquées çà et là dans un lit de verdure.

À trois heures de l’après-midi, les prix ont été décernés »

Justin St Mard en reçoit le deuxième prix des catégories classe 5 et 8. Dans les deux cas, le premier prix revient à Steckler Seed Co.

Ne pouvant se rendre en Belgique pour renoncer à une donation, il donne procuration à un de ses frères : Le « onzième jour du mois de février, de l’an de Notre Seigneur, mil neuf cent trois (1903) et de la cent vingt-septième (127e) année de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique », par-devant, Charles Théodore Soniat, Notaire public, dûment commissionné et qualifié pour la Paroisse d’Orléans, État de la Louisiane, Justin Saint-Mard, jardinier, demeurant à La Nouvelle-Orléans, État de la Louisiane, déclare constituer pour son mandataire spécial, Monsieur Célestin Saint Mard (son frère) en vue de le « représenter à l’acte d’abandon que se propose de faire à ses enfants, par acte de Me. Robert, Notaire à Virton (Belgique) sa mère, Madame Marie Joséphine Georges, sans profession, veuve de Hubert Saint-Mard, demeurant à Harnoncourt, tant des biens immeubles lui appartenant en propre, que de ses droits dans les biens dépendants de la communauté ayant existé entre elle et son dit mari, défunt, ainsi que de ses droits mobiliers généralement quelconques” et “en outre de faire donation entre vifs, actuelle et irrévocable à ses frères et sœurs, savoir : Victoire Saint-Mard, ménagère, épouse de Joseph Eischorn, cultivateur, à Harnoncourt, et y demeurant ensemble ; Julie Saint-Mard, Ménagère, épouse d’Émile Lefer, plafonneur, demeurant ensemble à Virton ; Prosper Saint-Mard, Cultivateur, demeurant à Harnoncourt, Célestin Saint-Mard, cantonnier, demeurant à Harnoncourt ; conjointement de tous les droits, mobiliers et immobiliers qui lui seront donnés par actes de donation précités. »  [4]

Vingt ans après son installation en Louisiane, le 20 septembre 1905, Justin épouse Mary Toelke à La Nouvelle-Orléans. Il est reconnu par ses pairs et nommé en 1906, Président intérimaire d’un comité professionnel de fleuriste [5].

Entre 1908 et 1915 naissent les deux enfants du couple : Bernard et Hubert.

Le 17 juillet 1911, nous trouvons trace de son passage à l’immigration du port de New York [6]. Il revenait d’une visite en Gaume. Dans sa parution du 7 septembre 1911, la revue The Weekly Florist informe du retour de Justin St. Mard [7]. Il s’est rendu à son ancien domicile (« old house ») en Belgique. C’est son premier voyage depuis vingt-sept ans. Il est âgé de 50 ans.

Le 25 mai 1894, L’Abeille de La Nouvelle-Orléans publiait les ventes inscrites au Bureau des Aliénations. A. Durien vend à St-Mard « quatre terrains bornés par les rues Foncher, Delachaine, St-David et St-Patrick » pour une somme de $1,650. [8] Malheureusement, le prénom de l’acheteur n’est pas mentionné. Il ne peut s’agir que du lui ou d’un de ses fils.

En Louisiane, Justin a eu une belle descendance. Du côté de son premier fils Bernard John St Mard et son épouse Elsie Raine, nous trouvons des Jung, Fowler et Neth. Du côté d’Hubert St Mard et son épouse Elise Cecile Sickinger, nous trouvons quelques St Mard, des Hotard et peut-être des Young. Ils habitent en Louisiane, à La Nouvelle-Orléans, Baton Rouge, Covington, Gretna, Metairie, Madisonville, Terrytown… Mais aussi dans le Missouri à St Louis, en Floride à Pensacola…

En l’absence d’une descendance masculine, le patronyme va s’éteindre aux États-Unis, mais la lignée va perdurer.

Léon Eugène Saintmard né le 28 juin 1860 avait immigré aux États-Unis comme son frère Justin. Le 25 février 1884, il accoste au port de New York [9]. Sachant que Justin est arrivé en 1884, ils ont sans doute pris le même bateau. Léon serait décédé le jeudi 6 octobre 1892, à l’âge de 32 ans, à Bostinv — Comté de Phillips (Arkansas). Il n’a probablement pas eu d’enfant.



Notes

[1] Date calculée. Voir revue The Weekly Florist du 7 septembre 1911 in www.archive.org.

[2] Journal en français : « L’Abeille de La Nouvelle-Orléans » du 11 novembre 1896, page 5, consultable en ligne in « nobbe.jefferson.lib.la.us ».

[3] Journal en français : « L’Abeille de La Nouvelle-Orléans » du 15 novembre 1901, consultable en ligne in « nobbe.jefferson.lib.la.us ».

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, ROBERT Eudore (1899-1915), minute 732 du 29 mars 1903. À l’acte de donation est annexée une procuration de Justin Saint-Mard, faite à La Nouvelle-Orléans le 11 février 1903, par devant maître Charles Théodore Soniat.

[5] 24 mai 1906, The Weekly Florist » in www.archive.org : « The Weekly Florists^ Review* Mat 24, 1906.

NEW ORLEANS.

Although some preparations already are made amoug the florists for our flower show next fall, no final arrange-ments will be made before the committee confers with the ladies of the New Or-leans Floral Association. Mrs. W. J, Behan is the president and we all want to be assured of her co-operation. The first meeting of the Southern In-terstate Florists' Association was held ikiay 21 at Chattanooga. C. W. Eichling was appointed chairman of the New Or-leans delegation. At least twenty-five of our members have already signed the agreement to embership, the initial fee being $1.

As the time is coming for rest, we are thinking of our outing, which will take place some time in July ; and, acting on that subject, J. St. Mard, acting as presi-dent pro tem, appointed a committee of three, C. R. Panther, Harry Ellwood and Otto Abele, to find the most suitable place for a little recreation. »

[6] Ancestry.com. Liste des passagers de New York [base de données en ligne]. Provo, UT, USA : The Generations Network, Inc., 2006. Données d’origine : a) Passenger Lists of Vessels Arriving at New York, New York, 1820-1897 ; (National Archives Microfilm Publication M237, 675 rolls) ; Records of the U.S. Customs Service, Record Group 36 ; National Archives, Washington, D.C ; b) Passenger and Crew Lists of Vessels Arriving at New York, New York, 1897-1957 ; (National Archives Microfilm Publication T715, 8892 rolls); Records of the Immigration and Naturalization Service; National Archives, Washington, D.C.

[7] Revue The Weekly Florist du 7 septembre 1911 in www.archive.org.

[8] Journal en français : « L’Abeille de la Nouvelle-Orléans » du 25 mai 1894, consultable en ligne in « nobbe.jefferson.lib.la.us ».

[9] Ancestry.com. Liste des passagers de New York [base de données en ligne]. Provo, UT, USA : The Generations Network, Inc., 2006. Données d’origine : a) Passenger Lists of Vessels Arriving at New York, New York, 1820-1897 ; (National Archives Microfilm Publication M237, 675 rolls) ; Records of the U.S. Customs Service, Record Group 36 ; National Archives, Washington, D.C ; b) Passenger and Crew Lists of Vessels Arriving at New York, New York, 1897-1957; (National Archives Microfilm Publication T715, 8892 rolls); Records of the Immigration and Naturalization Service; National Archives, Washington, D.C.