Carnets de notes - Chroniques et récits

Jean-Baptiste (1837-1924) et Marie-Joseph St Mard (1832-1924) : une union consanguine

Une enfance sans histoire

L’été 1837 finissant, onze mois après son union avec Louis Saint-Mard, Anne Agathe Guillaume, 27 ans, met au monde son premier enfant [1]. Il est cinq heures du soir, Jean-Baptiste naît dans un pays en devenir. La problématique du duché de Luxembourg, administré par le jeune état belge à l’exception de la ville de Luxembourg tenue par un régiment prussien, n’a pas encore trouvé d’issue.

Dampicourt, modeste village agricole, baigné par le Thon et la Chevratte, est loin de ces considérations.

Le roi de Hollande se résigne et accepte de signer le traité des vingt-quatre articles. La Belgique revendique plus de territoire, mais elle n’est même pas capable d’assurer sa propre sécurité militaire. Elle doit plier. Au printemps 1839, le traité de paix est signé et ratifié par les deux états. Le duché de Luxembourg est divisé en deux : la plus grande partie reste belge et prend le nom de province de Luxembourg, la plus petite forme un état autonome sous le nom de Grand-Duché de Luxembourg.

Dampicourt est belge. Du haut de son année et demie, Jean-Baptiste n’a aucune conscience de tout cela. Il l’apprendra un jour dans les manuels scolaires.

Automne 1839, sa maman s’occupe un peu moins de lui. Un petit frère est né : Joseph Alphonse [2]. En 1841, une petite sœur Anne Julie Virginie [3] ; 1845, Jean-Baptiste-Auguste [4] ; 1847, Marie Joséphine [5].

L’été 1846 a été chaud. L’automne est bien triste : son oncle Jean François s’en est allé [6]. La famille se rassemble à Velosnes pour l’inhumer. Aux yeux de sa cousine Marie-Joseph, quatorze ans, Jean-Baptiste, onze ans, n’est qu’un enfant. Orpheline de père, elle ne peut s’intéresser à lui. Pourtant, leur destin va se lier.

Août 1847 [7], sa grand-mère Anne Marie meurt. Elle avait quatre-vingts ans. Jean-Baptiste a douze ans. Fini l’enfance.

L’enfance et l’adolescence de Jean-Baptiste sont un vaste désert. Aucun acte ne nous permet de l’apprécier. Cette absence révèle une histoire ordinaire : ce n’est pas un trublion fréquentant le tribunal de simple police ou celui de paix.

Fin de l’hiver 1848, les « vieux » du village discutent beaucoup plus que d’habitude. La République a été proclamée à Virton [8]. Le premier jour du printemps [9], la troupe calme le jeu. Quelques émeutiers sont arrêtés.

L’année 1857 [10] commence sous de mauvais auspices. Son plus jeune frère Joseph-Alphonse décède âgé de trois ans. Il est inhumé derrière l’église paroissiale.

La même année, symboliquement, Jean-Baptiste devient adulte. Il est inscrit en septième position sur la liste des huit conscrits de la commune. Par chance, à partir de la sixième classe, le risque est limité. Il est mis en réserve au cas où un de ses condisciples viendrait à défaillir et reçoit un congé illimité [i].

Samedi 21 novembre 1863, Jean-Baptiste est orphelin de mère. Son oncle Joseph et les cousins de Velosnes sont présents le jour des funérailles. Marie-Joseph est une jeune femme à marier. Jean-Baptiste est un jeune homme libre. Les circonstances ne se prêtent pas aux jeux de la séduction, mais les grandes réunions familiales permettent de souder le clan.

Anne Agathe Guillaume était propriétaire d’un cinquième de l’exploitation agricole. Les trois hectares [11] qu’elle avait hérités de ses parents vont être distribués entre ses six fils et filles survivants. Son contrat de mariage prévoyait que « le survivant jouira de la moitié seulement des biens de toute nature délaissés par le prédécédé, le tout cependant sans déroger aux dispositions du Code civil, qui attribuent au survivant des père et mère la jouissance des biens de leurs enfants, jusqu’à l’époque, où ceux-ci auront accompli leur dix-huitième année. [ii] » Le moment venu, chacun d’eux recevra un peu plus de douze ares [12].

La vie à Dampicourt

Un infime détail dans un acte de vente d’octobre 1863 [iii], « Marie-Joseph Saint-Mard, sans profession à Dampicourt, nièce de Jean-Baptiste Saint-Mard qui la représente », nous laisse penser qu’elle habitait Dampicourt bien avant son mariage chez son oncle. Elle put donc fréquenter son cousin durant de longues années et l’aimer.

Le 6 février de l’année 1866, un mariage important s’organise à Dampicourt : deux cousins germains vont unir leur vie. Jean-Baptiste et Marie-Joseph ne prennent aucune disposition matrimoniale. Les obligations familiales et la parole donnée suffisent.

Catherine Benoît, maman de l’épouse, a fait le déplacement. Mais d’une manière étrange, les témoins de l’acte sont tous de Dampicourt : Pierre-Joseph Noël, 63 ans, oncle à l’époux ; Jean-Baptiste Saint-Mard, 65 ans, oncle à l’époux ; Joseph-Alphonse Saint-Mard, 26 ans, frère à l’époux ; et Joseph Noël, 35 ans, cousin à l’époux. Peu importe, c’est la même famille et l’oncle célibataire [13] ne peut qu’être le témoin de Marie-Joseph.

Nous sommes en droit de nous poser la question suivante, l’union est-elle un mariage de raison ?

Marie-Joseph est la fille d’un charron. Dans sa « dot », elle apporte 53 ares 89 de terres [iv] achetées à Dampicourt, mais aussi 3 hectares et demi [14] à prendre dans la succession de son père. Pour le moment, sa mère en a la jouissance.

Jean-Baptiste aurait pu épouser la fille d’un cultivateur aisé pour peu qu’elle n’ait pas trop de frères et sœurs. Mais les cultivateurs ont rarement un seul enfant. L’héritage est divisé.

L’héritage de Marie-Joseph n’est donc pas un critère pertinent.

Du point de vue social, une union consanguine est une forme de repli. L’union de deux familles permet d’agrandir son cercle d’influence.

Du point de vue de la santé, l’union consanguine n’a pas bonne réputation. Malheureusement, uniquement deux des cinq enfants du couple auront une longévité normale : Julie Augusta et Jean-Louis Auguste vivront 89 et 86 ans. Léon Auguste décédera à l’âge de 2 ans, Maria à 4 ans, Léon Henri à 23 ans.

Tout au plus, pouvons-nous imaginer un scénario. Une profonde amitié unit Jean-Baptiste et Marie-Joseph. Ils se connaissent depuis leur tendre enfance. Marie-Joseph, trente et un ans, n’a pas trouvé mari à Velosnes. Son oncle célibataire se fait vieux, il a besoin d’aide à la ferme. Principe de solidarité intergénérationnel, elle vient vivre à Dampicourt. Jean-Baptiste, le cousin, est âgé de 26 ans. Il est en âge de fonder une famille, mais l’occasion ne s’est pas présentée. Inévitablement, Jean-Baptiste, Joseph Alphonse et Jean-Baptiste Auguste aident leur père Louis et très certainement leur oncle Jean-Baptiste. Autant d’occasions de se rencontrer.

Au fil du temps, leurs sentiments évoluent. Dans le petit cercle familial, tout se voit. L’intimité est relative. Les deux frères Louis et Jean-Baptiste vont peut-être « comploter » pour favoriser cette union. Il est temps que l’aîné se marie ; il est temps de trouver un « successeur » à l’oncle célibataire.

Il nous faudrait un journal intime pour connaître leurs sentiments, tout au plus nous pouvons constater qu’ils meurent la même année [15]. Suivant la tradition familiale, Jean-Baptiste et Marie-Joseph s’aimaient.

Neuf mois dix-neuf jours après leur union [16], à neuf du matin, en « leur maison » à Dampicourt, Marie-Joseph, 34 ans, accouche d’une fille prénommée Julie-Augusta. Les mariés se sont installés dans la ferme de l’oncle. Il est très difficile d’imaginer le mode de fonctionnement de l’exploitation et les relations d’interdépendances entre l’oncle et son neveu. Le neveu est-il le « fermier » de l’oncle ou son exécutant ? À 66 ans, s’il n’a plus la force pour labourer ses champs, Jean-Baptiste a toute sa tête. Il doit très certainement diriger neveu tout en le préparant à reprendre le domaine.

La situation pour le jeune couple est inespérée. Fin 1866, en ayant d’un hectare seize ares de biens propres, ils en exploitent presque onze et demi [17]. Ils pourront acheter très tardivement des terres, car la situation d’entraide avec leur oncle leur permettait de vivre avec toute une petite exploitation.

Octobre 1866 [v], Henri-Nicolas Weÿland, banquier virtonais, fait procéder à la vente publique de biens saisis sur Jean-Baptiste Joannes et Marguerite Collignon, cultivateur à Dampicourt. La première acquisition de la communauté Saint-Mard–Saint-Mard est modeste : « 25 ares 20 centiares de terre labourable à lieu-dit la tranché, no 721 section C, tenant du levant Bois Rosset et du couchant à Louis Saintmard, pour la somme de 450 francs. »

Pour la petite histoire, Jean-Baptiste Joannes et Louis Saint-Mard sont tous les deux cousins issus de germains. Leurs parents étaient cousins germains. Monsieur Weÿland semble être le banquier important de la région : il apparaîtra plus d’une fois dans des actes de vente forcée. Ironie de l’histoire, il finira faillit.

Les deux premières années, le couple a acheté [vi] un hectare et demi de terre [18]. Le 22 octobre, à neuf heures du soir, Marie-Joseph met au monde Jean-Louis-Auguste. Premier fils et dernier de ses enfants en bonne santé.

En 1869, son petit frère Alphonse se rend à la foire de Neufchâteau à trente-six kilomètres du village. Il y achète pour un prix de trois cents francs un cheval de quatre ans qui sans être boiteux à une « certaine raideur dans une cuisse. » Il lui rendra beaucoup de service jusqu’au jour où il sera tué par la faute d’un commerçant [vii].

Jusqu’en 1871, la situation matérielle du couple n’évolue plus.

Entre-temps, la guerre est venue troubler la quiétude de la région. Été 1870, la sécheresse est extrême, le foin manque [viii]. « On écrit de Virton, à l’Écho du Luxembourg [...] que deux montreurs d’ours qui se dirigeaient, dernièrement de Meix-devant-Virton à Gérouville, ayant commis l’imprudence de les démuseler à l’entrée de la forêt, ont laissé s’échapper un couple de ces dangereux animaux — le mâle et la femelle. Cette dernière — qui achevait son repas et que leurs conducteurs avaient négligé un instant de surveiller — entra dans un fourré. Poursuivie par ses maîtres, elle parvint à leur échapper, et à leur retour sur les lieux, le mâle avait disparu de son côté. Il y a quatre ou cinq jours, ils ont été rencontrés en plein bois par un garde forestier, qui n’eut que le temps de battre en retraite et de s’enfuir au plus vite. Ces animaux féroces ne manqueront pas de procurer beaucoup d’agrément aux chasseurs du pays. [ix] »

Dans peu de temps, d’autres bêtes féroces vont débouler sur la France. Depuis qu’il a été nommé chancelier du roi de Prusse Guillaume Ier, le comte Bismarck a entrepris une politique d’unification allemande. Napoléons III a des visées sur la Belgique et de Grand-Duché de Luxembourg. Les deux nations désirent s’agrandir. L’Espagne se cherche un roi, le prince Léopold de Hohenzollern, cousin éloigné du roi de Prusse, se porte candidat. La France ne peut l’accepter, elle serait prise en étau. La moindre provocation, le moindre malentendu sera considéré comme casus belli. La « falsification de la dépêche d’Ems » met le feu aux poudres. Le 15 juillet 1870, la Prusse mobilise son armée. Dans les jours qui suivent, les états du sud de la Confédération de l’Allemagne en font de même. Le 19, Paris déclare la guerre à Berlin. Le 27, Napoléons III quitte Paris pour Metz [x].

La France est envahie, son armée malmenée.

Au village, les vieux racontent les histoires de la dernière guerre. C’était en été 1815. Napoléon Ier, oncle de l’actuel empereur français, avait été battu à Waterloo. Les Alliés avaient poursuivi la guerre jusqu’au mois de septembre. Montmédy avait été assiégé à la mi-août ; attaqué à la mi-septembre. Des incendies s’étaient déclarés dans la ville basse. La place avait capitulé.

L’histoire allait-elle se reproduire ?

Fin de mois d’août, la guerre devient concrète. Le 25, depuis les hauteurs, on entend distinctement le bruit d’une canonnade au sud de Montmédy. On se battrait à Damvillers ou Étain. Le lendemain, le canon tonne dans la direction de Longuyon et Damvillers. Les combats semblent se rapprocher. Les journées sont froides et humides. Les soldats prussiens qui n’ont pas assez de tentes en souffrent. Il y a de nombreux malades en leurs rangs [xi].

Le 27, les armées prussiennes remontant vers Sedan s’emparent de Stenay sur la Meuse. Montmédy et par conséquent Velosnes risquent d’être isolés. Les premiers réfugiés français traversent la frontière. Ils arrivent en nombre avec leurs meubles, bétails et chevaux à Signeulx, Baranzy et Musson. En quelques jours, la petite ville de Virton devient le point de ralliement des correspondants des principaux journaux français et anglais. Ils y rédigent et transmettent les comptes rendus de la guerre [xii].

Les Prussiens se rapprochent dangereusement de la Belgique. Il serait à dix kilomètres de Tellancourt, onze de Virton et vingt-six de Montmédy. Quatre cents d’entre eux auraient été aperçus à Longuyon. La place forte de Montmédy ferme ses portes. L’état-major belge donne ordre à ses troupes de marcher et de canonner dans les villages proches de la frontière. Le 30 août, cinq cents hommes de troupe belges du 3e régiment de ligne et du 3e régiment de chasseurs à cheval sont sur le pied de guerre à Florenville [xiii]

Vendredi 2 septembre, à Sedan, Napoléons III et Mac-Mahon sont défaits. L’empereur est prisonnier, mais la guerre est loin d’être finie. Un corps prussien se présente et place en ligne six batteries d’obusiers et de canons devant Montmédy. Cette citadelle dominant un méandre de la Chiers, la campagne environnante, et la route de la route de Longwy à Sedan, contrôle le débouché de la vallée du Ton et de la Chiers formant, entre Montmédy et Virton, une trouée. Un lieutenant de dragons de la garde du prince Charles se présente à un kilomètre sur la route de Metz. Conduit devant le commandant Reboul, entouré de son état-major, il vient en vain le sommer de rendre la ville en lui offrant une capitulation honorable [xiv].

Cette même journée, trois mille soldats de l’armée du maréchal Mac-Mahon, dont un général et plusieurs officiers d’état-major, s’échappent du piège de Sedan et franchissent la frontière pour ne pas être faits prisonniers. Après avoir traversé la forêt, ils arrivent à Bouillon où ils sont désarmés [xv].

Samedi 3, la nuit est courte à Virton. Trois heures du matin, une rumeur, des hennissements, des voix, un très important groupe de soldats français vient de traverser pacifiquement la frontière et met bas les armes dans la petite ville. C’est une véritable petite armée de 1.200 chevaux avec armes, canons et aigles [xvi].

Le 4, après deux refus de reddition, le commandant en chef prussien de l’armée de la Meuse décide de s’emparer de Montmédy. La place « paraissant occupée seulement par des gardes mobiles, pourrait être enlevée sans grandes difficultés. [xvii] » Le 5, au matin, la ville haute est bombardée. Les canons de campagnes se révèlent inefficaces pour ébranler les murailles, mais « avant midi, l’hôtel de ville, la sous-préfecture et près de la moitié des maisons étaient en feu ou criblées par les projectiles prussiens [xviii]. » En début d’après-midi, le bombardement cesse. Ne pouvant plus envoyer l’un des leurs, les Prussiens envoient le maire de Thonnelle pour négocier une reddition. Il est porteur d’une missive du Prince de Hohenhole se terminant comme suit : « Si je ne reçois pas de réponse satisfaisante jusqu’à une heure, je ferai renouveler l’attaque. » Pour la troisième fois, le commandant Reboul refuse formellement de capituler. « Je resterai le dernier, dit-il, je mettrai le feu à la mèche et je sauterai avec la place [xix]. » [xx]

La canonnade reprend. La ville résiste. Les Prussiens cessent le feu. Le 6, ils lèvent le camp. Ils ne peuvent se permettre de mener un siège dans les règles de l’art. Ils ne peuvent ralentir la progression de leur armée vers Paris. Montmédy n’est pas sauvé, la place est en état de blocus [xxi].

Il y a eu peu de morts et quelques blessés. La ville basse a été épargnée. Les autorités civiles et militaires conscientes qu’il n’en sera pas de même la prochaine fois décident l’évacuation des civils [xxii].

Dans les heures qui suivent, Jean-Baptiste et Marie-Joseph voient passer la longue colonne des Montmédiens remontant la vallée jusqu’à Virton. C’est une longue file de chariots, d’attelages de bœufs, de chiens, de charrettes à bars, même des brouettes... et d’animaux erraient sans maîtres [19]. Un villageois reconnaît un lointain parent, il l’invite chez lui. En temps de crise, il y a toujours des gens de bonne volonté pour aider un ami, un cousin. Les capacités d’hébergement sont limitées. Marie-Joseph est inquiète : sa mère, ses frères et sœurs habitent Velosnes, premier village français après Torgny.

Une nuit du mois d’octobre [20], un détachement de la garnison de Montmédy surprennent un bataillon prussien [21] à Stenay. Ils se rendent maîtres de la ville pendant quelques heures. Ce n’est qu’un raid leur permettant d’enlever de l’artillerie, des armes, des munitions, de l’argent et 200 prisonniers [xxiii].

En Lorraine, il n’y a plus d’espoir. Le 27, la place de Metz se rend. Bazaine ratifie l’acte de capitulation. L’armée de Metz est désarmée et emmenée en captivité en Allemagne. Le 8 novembre, Verdun capitule. L’état-major prussien décide de réduire Montmédy. Un corps de 6.000 hommes marche sur la ville. Le 11, les Prussiens sont signalés à Jametz, à 12 kilomètres de la place. Les autorités s’attendent à un nouveau bombardement. Le 16, les détachements prussiens du colonel Pannewitz investissent Montmédy. Deux compagnies de gardes mobiles sorties de Montmédy en reconnaissance ont été culbutées. Elles ont rencontré les 1er et 2e bataillons du 71e régiment prussiens [xxiv].

Les Prussiens installent le même matériel testé à Thionville, à savoir 70 gros canons tirant des obus d’une longueur de 60 centimètres, pesant 156 livres et occasionnant de terribles dégâts. Au mois de décembre, un hiver précoce, sibérien [22], fait souffrir les armées en campagnes. Il gèle à pierre fendre [xxv]. Le 11 décembre, l’assiégeant prussien somme le commandant Tessier de se rendre. Sur son refus, le 12, la place est bombardée [xxvi].

Si la ville basse est épargnée, le second bombardement termine de ruiner la ville haute. Il y a de nombreux morts et blessés [23]. La poudrière n’est plus protégée, les sections de fer recouvrant les magasins sont défectueuses. Si un obus venait les frapper, la place serait rayée de la carte. Un conseil de guerre se réunit et déclare à l’unanimité que la capitulation est devenue nécessaire [xxvii].

Le 14, à une heure de l’après-midi, les Prussiens entrent dans la ville et délivrent 237 des leurs, dont quatre officiers. La garnison est faite prisonnières, mais une partie de celle-ci s’échappe et gagne la Belgique. Dans ce canton, la guerre est terminée. Des troupes de la 1re armée commandée par le général de Manteuffel occupent la place [xxviii].

Paris est encerclé. Le 18 janvier 1871, le roi de Prusse Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne à Versailles, dans la galerie des Glaces. Le 28, les belligérants signent un armistice. Le 10 mai, le traité de Francfort met fin à la guerre. La France battue, humiliée doit céder l’Alsace et la Lorraine, et payer une indemnité de guerre [24].

Le printemps venu, le couple achète vingt-huit de terre, située au-dessus de la haie du Four [xxix]. À trente-sept ans, Marie-Joseph est enceinte pour la troisième fois. Ce sera un fils : Léon-Auguste naît le 17 mai [25].

Dampicourt et Velosnes sont distants d’une dizaine de kilomètres par le chemin le plus court. Régulièrement, il y a des allées et retours entre les deux villages. Depuis l’invasion prussienne, les choses se sont compliquées. Le département de la Meuse comme tant d’autres est occupé par l’Allemagne à titre de garantie du paiement de l’indemnité de guerre.

Les cousins de Velosnes se sont peut-être réfugiés quelques semaines à Dampicourt le temps d’y voir plus clair. Ils n’y sont pas restés. Dans la journée du 23 septembre, Marie-Joseph apprend la mort de sa mère à Velosnes. Catherine Benoît ne s’est pas réveillée. Ses fils [26] ont constaté son décès à huit heures du matin.

Un de ses petits-fils a la triste charge de prévenir Marie-Joseph. Il remonte la grande rue, prend la route de Charency, bifurque vers Torgny. Le pont sur la Chiers a survécu, mais il s’en est fallu de peu. En 1870, les Prussiens ont voulu le détruire. Le chef d’un détachement de soldat belge cantonnant à Torgny s’y est opposé [27]. Des soldats prussiens gardent la frontière : il passe.

Les funérailles terminées, les héritiers peuvent liquider la succession.

En décembre 1847 [xxx], les enfants de feu Jean-François Saint-Mard avaient hérité d’un quart des biens de leurs grands-parents Jean-Baptiste et Anne Marie Simon, après le décès de cette dernière. Mais ils n’en avaient pas eu la jouissance immédiate. Catherine, sa veuve, ne pouvait exploiter cet héritage. Certes son mari, charron, labourait un hectare et demi [28] de terre, mais cela resta une activité d’appoint [xxxi].

Les terres et prés ne peuvent rester en l’état sous peine de devenir des friches. Il faut les exploiter. Inévitablement, Catherine Benoît et ses beaux-frères de Dampicourt se mettent d’accord. Elle percevra un loyer ou une quote-part de la récolte.

En 1870, depuis longtemps, les héritiers de Jean-François sont majeurs. Un premier partage à l’amiable et par tirage au sort, initié peut-être par Catherine Benoît vieillissante, se fait le 15 mai 1870 à Dampicourt [xxxii] néanmoins il reste lettre morte. Est-ce une conséquence de la guerre ? Vingt-cinq ans après le décès de leur père, mais seulement trois semaines après celle de leur mère, les héritiers procèdent au partage définitif des dits biens. Le troisième lot, comprenant cinq parcelles de terre labourable et une pairie [29], échoit à Marie-Joseph. Petite particularité, il y a rétroaction : les copartageants deviennent propriétaire des dits biens en date du 1er janvier de l’année 1871 [xxxiii].

Deuxième année d’occupation de la Meuse, une messe est célébrée [30] en l’église de la ville basse de Montmédy « en l’honneur des victimes du douloureux épisode des opérations militaires autour de Montmédy. [xxxiv] » Plusieurs habitants sont convoqués en qualité de témoins devant la cour militaire jugeant le maréchal Bazaine [31]. Ils auraient rempli le rôle honorable d’émissaires de Mac-Mahon à l’armée de Bazaine [xxxv].

De l’autre côté de la frontière, la vie suit un cours presque paisible. À son goût, la haie de sa voisine est trop haute. L’oncle, Jean-Baptiste l’élague. Au passage, il retire un peu de terre au pied de cette même haie. Action anodine pouvant entraîner tout au plus une réprimande.

Il n’en est rien. Moins d’un an après les faits, Marie Catherine Dropsy saisit le juge de Paix et réclame cinquante francs de dommages et intérêts. Le dommage causé étant « extrêmement minime », le juge sermonne l’oncle Jean-Baptiste et « le condamne à remettre de la terre aux places trop dégarnies. » [xxxvi]

Mai 1873, « Le Journal de Montmédy annonce que la compagnie d’infanterie bavaroise qui tenait garnison à la Ville-Haute, est allée rejoindre son corps à Longwy, pour ne pas être remplacée. [xxxvii] » La France paie la totalité de « l’indemnité de guerre. » Dans le calme, les armées d’occupation s’en vont. Stenay est évacué le 21 juillet. Le 22, la moitié de la garnison de Montmédy est partie. Le 25, il n’y a plus d’occupant, mais la ville est encore traversée le lendemain par des troupes de passage [xxxviii]

Velosnes est libre.

À Dampicourt, insensiblement, à coup de petites acquisitions [xxxix], la superficie de l’exploitation agricole augmente de plus de deux hectares [32] pour atteindre 5 hectares 88 ares [33] en mai 1874. L’oncle Jean-Baptiste [34] ne pouvant plus s’occuper de ses terres, Jean-Baptiste et Marie-Joseph gèrent réellement un domaine de seize hectares. Dans cet intervalle, le jeune Léon-Auguste est décédé [35] à l’âge de deux ans.

Sa sœur Maria naît le mardi dix-sept mars 1874 à neuf heures du soir. Elle aurait à peine une longévité plus grande que lui et mourra à l’âge de quatre ans.

Hivers 1875, Louis prend la décision de léguer de son vivant plus de la moitié de son patrimoine [36]. Ses trois fils lui ont donné plusieurs petits-enfants ; ses trois filles ont choisi le célibat. C’est un patriarche à la tête d’une belle tribu. L’acte est signé en l’étude de maître Lambinet, notaire résidant à Virton, le 2 mars [xl]. Jean-Baptiste reçoit un hectare treize ares de terre et 25 ares de pré [37]. Les lots sont de même valeur. Pour prévenir tout conflit, le fonctionnement des servitudes est rappelé : « Les droits de passage pour la rentrée des produits, le transport des engrais et autres opérations de culture, s’exerceront pour les parcelles enclavées ou morcelées comme par le passé aux endroits le moins dommageable et sans indemnités entre copartageants. » Le mois suivant, Jean-Baptiste achète 25 ares 29 centiares de prairies situées au Prés de Mathon [xli], portant la taille de l’exploitation à 7 hectares 52 ares [38].

Marie Catherine Dropsy a la malencontreuse idée de creuser un trou dans son jardin joignant le mur de la grange de son voisin Saint-Mard. L’eau s’infiltre dans les murs du bâtiment. L’oncle et la voisine n’ont pas l’air de mieux s’entendre. Fin du mois de mars 1876, Jean-Baptiste l’invite à comparaître devant le tribunal de paix. En sus, il demande l’arrachage deux arbres fruitiers longeant sa propriété et ne se trouvant pas à la distance voulue.

Madame Dropsy reconnaît les faits. Elle devra faire disparaître convenablement l’excavation et abattre les deux arbres. Le juge s’est contenté d’entériner sa proposition [xlii].

À la mi-juin [39], une nouvelle naissance démontre la vitalité du couple. Il se nomme Léon-Henri.

L’accroissement de la propriété marque une pause. Jean-Baptiste achète 14 ares de terre labourable, à lieu-dit La Besace [xliii] et vend 2 ares 61 centiares d’emprise faite dans une parcelle de terre sise à lieu-dit La Ronde table [xliv]. Le progrès arrive en Gaume, une voie de chemin de fer va la désenclaver. Dès 1857, un avocat carolorégien [40] se proposait de construire un chemin de fer entre Arlon et Montmédy. Il n’obtient pas la concession et l’idée resta lettre morte jusqu’en 1866 [xlv]. Léopold II autorise le gouvernement à concéder « un chemin de fer se détachant de la ligne de Namur à Arlon et se dirigeant vers la frontière française, passant par ou près de la ville de Virton. [xlvi] »

Deux années passent, une convention [41] est signée entre le ministre des Travaux publics [42] et « monsieur Justin Thévenet [43], constructeur et entrepreneur, station du Dam, à Anvers, domicilié à Mont-sur-Marchienne » qui se propose de le construire et le raccorder à la ligne française de l’Est dans le cas où le gouvernement français autoriserait ce raccordement [44]. « Les conditions de l’exploitation internationale feront l’objet d’une convention à conclure entre les gouvernements belge et français. [45] » L’arrêté royal du 5 novembre 1868 officialise ce projet. [xlvii]

Entre Virton et Montmédy, il n’existe qu’un seul passage. La voie de chemin de fer [46] devra suivre le tracé de la vallée du Ton, passant par les villages de Dampicourt et Lamorteau. En 1880, les travaux sont loin d’être terminés. L’entrepreneur devait « livrer la ligne à l’exploitation dans le délai de dix-huit mois à partir de l’approbation du tracé du profil longitudinal et des plans d’emprises. [47] » Le délai est largement dépassé. En janvier 1878, la procédure d’expropriation des emprises n’était même pas terminée. Des servitudes et commodités devaient être supprimées. À Dampicourt, la commune et différents propriétaires [48] se chamaillait la copropriété d’un terrain. Nous en reparlerons. Plus inquiétant, le bailleur de fonds, la Banque de Tournai rencontre des difficultés financières depuis quelques années. L’État belge utilise les grands moyens : le 6 septembre 1880, il nationalise la compagnie du chemin de fer de Virton. À partir de mars 1881 [49], la ligne est exploitée jusqu’à Lamorteau. La section française [50] est ouverte aux voyageurs le 1er avril [xlviii].

Au pied de la Ronde Table, remontant la vallée de la Chevratte, une nouvelle ligne sera construite [51]. Elle reliera Virton à Bertix, entraînant de nouvelles expropriations [xlix].

Rue de Mathon, deux voisins discutent âprement. En ce mois de juillet 1877 [52], les esprits s’échauffent. Comme deux garnements, l’oncle Jean-Baptiste et sa voisine se disputent une fois de plus. Un petit groupe de badauds les entourent. Catherine Dropsy perd patience, elle l’insulte. Le mot de trop : « Vous êtes une race d’assassin. » Devant le juge de paix, elle reconnaîtra son emportement, le regrettera, mais sera condamnée à payer la somme de cinquante francs à titre de dommages et intérêts à Jean-Baptiste [l].

Une nouvelle année est entamée. Depuis quinze, Marie-Joseph s’occupe de son oncle. À la fin du mois, il y aura douze ans qu’elle a épousé son cousin Jean-Baptiste. Leurs fermes sont prospères. Le couple n’a pas démérité ; Jean-Baptiste, l’oncle, n’a pas été lésé. Néanmoins, le couple n’est pas propriétaire de la maison et des annexes agricoles.

L’oncle ne voulant pas à son tour léser son neveu et sa nièce, décide de leur garantir la possession de cette maison. En son temps, il en avait acquis la pleine propriété, car il s’était occupé de sa mère. Il est grand temps de transmettre le flambeau tout en s’assurant une fin de vie confortable.

Le 5 janvier 1878 [li], par-devant maître Édouard Fontaine, Jean-Baptiste et Marie-Joseph Saint-Mard acquièrent la nue-propriété de la maison familiale et dépendance ainsi que le mobilier. Le prix de la vente, trois mille cinq cents francs, ne sera pas perçu par leur oncle, mais devra être payé aux héritiers dudit Jean-Baptiste Saint-Mard, un an après son décès. Si la communauté Saint-Mard–Saint-Mard peut user et disposer de l’immeuble comme bon leur semble, elle n’en jouira qu’à compter du décès de leur oncle.

La maison, située au quartier de Mathon, face aux seigneuries d’Aigremont, comprend un corps de logis ayant deux places basses et deux places hautes, cave et grenier, écurie, grange, remise, et un jardin de 15 ares derrière et sur le côté. Le couple a pour voisin la famille Bouvier, la veuve Herbain-Dropsy, et Auguste Saint-Mard, petit frère de Jean-Baptiste.

Peut-être influencé par son frère, en février, Louis en fait de même [lii]. Lui, ses fils Jean-Baptiste, Joseph-Alphonse, Jean-Baptiste Auguste et sa fille Agathe-Clémence vendent les droits leur appartenant dans une maison et dépendance à leurs sœurs Anne-Julie-Virginie et Marie-Joséphine. Ces dernières, « vieilles filles » veillent au confort de leur père.

Si l’année avait bien commencé, est se poursuit de manière dramatique. Au mois d’avril [53], Louis meurt. Le mois suivant, Marie-Joseph perd sa fille Maria [54], 4 ans. Elle rejoint son frère Henri Léon, dans le caveau familial. Elle a pour « voisin » ses cousins Constant et Mathilde, décédés peu de temps avant elle [55].

Depuis leur union, Jean-Baptiste et Marie-Joseph agrandissent progressivement le domaine familial. C’est une évolution par palier. Lorsque les occasions se sont présentées, ils ont acquis des biens ; ils en ont hérité aussi. D’autres années, il ne s’est rien. Ils ont consolidé leur situation financière. En fin de compte, en ces derniers jours du mois de novembre 1879, ils sont propriétaires de 6 hectares 70 ares de terre labourable, 92 ares de prairies, d’un jardin de 15 ares et de la nue-propriété d’une maison.

Ils n’en resteront pas là.

La tante de Jean-Baptiste, Anne Virginie Guillaume est décédée le dix-huit octobre 1877. En vertu de son testament, avenu devant Maître Lambinet Notaire à Virton, le neuf octobre 1877, ses légataires sont d’un côté aux enfants d’Anne Agathe Guillaume [56] épouse de Louis Saint-Mard et d’un autre côté à ceux de Jean Marguerite Guillaume [57] épouse de Pierre Joseph Noël.

Nul n’étant tenu de rester dans l’indivision, les biens n’étant pas commodément partageables aux droits des parties, et en l’absence d’accord entre lesdites parties, le tribunal de première instance autorise une autoriser la vente par licitation.

Le dimanche 30 novembre 1879, au domicile de Jean Baptiste Themelin, débitant à Dampicourt, le notaire Octave Foncin procède à ladite vente pour une recette de 21.870 francs hors droits. Jean-Baptiste percevra un neuvième du produit de la vente. Mais la communauté en profite pour acquérir un hectare 16 ares de terre [58]. Au terme de cette vente, le domaine fait presque neuf hectares, ils deviennent d’importants cultivateurs. [59]

L’hiver qui arrive sera un des plus rigoureux du siècle. Le 4 décembre, le paysage se couvre de neige. La tempête cesse le 6. Le 7, les températures chutent largement sous le zéro [60]. Les gelées détruisent les arbres fruitiers et endommagent la forêt. Excepté quatre jours de dégel fin décembre, les températures restent négatives [61] tout le mois de janvier [liii].

Depuis la fin de l’hiver 1872, l’oncle Jean-Baptiste a quelques démêlés avec sa voisine : de simples histoires de mitoyenneté qui avaient nécessité l’intervention du juge de paix de Virton. Les jugements n’étant pas suffisamment précis dans l’identification des comparants, il n’est pas aisé de différencier Jean-Baptiste Saint-Mard l’oncle du neveu. Un choix simple s’impose : les conflits portant sur la maison de la rue de Mathon seront rattachés à son propriétaire.

Si le conflit porte sur la clôture séparant deux champs, le choix est pour le moins difficile. Nous n’avons qu’un lieu-dit : à Bannière, ban de Dampicourt. Quel que soit le propriétaire, la personne la plus concernée par les désagréments est l’exploitant. Il ne peut donc s’agir que du neveu.

Jean Baptiste Noël, propriétaire demeurant à Dampicourt a omis d’entretenir correctement une haie formant clôture entre deux champs. Jean-Baptiste lui a probablement demandé de l’élaguer. Il ne se passe rien. Monsieur Noël est-il de mauvaise foi ? Monsieur Saint-Mard est-il trop pressé ?

Le 19 du mois août 1881 [liv], Jean Baptiste Saintmard demande à la justice de paix de condamner ledit Jean Baptiste Noël à élaguer et couper la haie d’entre sa propriété et celle du demandeur, à Bannière, ban de Dampicourt, de façon à la ramener dans les proportions.

Jean-Baptiste Noël reconnaît ses torts : la haie est trop élevée. Il s’engage à la couper, lors de la saison convenable. L’affaire est simple. Le juge de paix agit comme un arbitre et prend acte de l’engagement dudit Noël. Il le condamne à la couper, mais lui accorde « l’autorisation de ne le faire qu’à l’époque où l’opération se fait habituellement. » Les choses rentrent dans l’ordre, pourtant le contexte entre les deux Jean-Baptiste est loin d’être favorable.

Jean Baptiste Saintmard, Alphonse Saintmard, Julie Saintmard, Auguste Saintmard, Joséphine Saintmard, et Agathe Clémence Saintmard, tous propriétaires demeurant à Dampicourt, l’ont invité à comparaître devant le tribunal de Paix de Virton à l’audience du quinze juillet 1881 pour s’entendre condamner à leur payer la somme de dix francs, pour valeur du foin qu’il a coupé et enlevé sur environ deux ares de prairie, en anticipant et autant sur un pré leur appartenant au lieu-dit Bannière, territoire de Dampicourt.

Il « appose que ceux-ci n’ont aucun droit dans la parcelle sur laquelle a été par lui enlevé le foin dont s’agit, cette parcelle […] étant sa propriété exclusive. » Constatant son incompétence en matière de litige de propriété, « le tribunal renvoie le défendeur à se pourvoir devant Juges compétents, pour faire statuer sur la question de propriété, dont s’agit ; déclare qu’il sera sursis à statuer sur l’action des demandeurs jusqu’après décision du tribunal compétent ; réserve les dépens en définitive. [lv] »

Au mois de novembre, Jean-Baptiste Saint-Mard écope d’une amende de trois francs pour avoir laissé ses bêtes à cornes pâturer dans une prairie [62] appartenant à sieur Herman de Montquintin. Prosper, un enfant de dix ans, les gardait le 19 septembre. Manque de chance, le garde champêtre André de la commune de Dampicourt passe par-là. Il rédige procès-verbal, le transmet au tribunal de simple police [lvi]. Prosper est condamné à payer la même amende, mais l’histoire ne dit pas qui la paie.

Son frère Joseph Alphonse a plusieurs bons chevaux dont un de 15 ans décrit comme forte bête, de grande taille, un peu mou mais capable de conduire de forte charge. Il les utilise pour son propre usage. De temps à autre, Alphonse transporte de la houille depuis la station de Saint-Mard pour Jean-Nicolas Evrard, commerçant à Dampicourt. En deux voyages, ses trois chevaux conduisent dix tonnes. Il effectue des travaux de culture pour un autre marchand, Jacques Hubert. Ce dernier n’hésite pas à conduire ledit cheval de quinze.

Mais voilà, en octobre 1881, François Nicolas Henrion, commerçant de Meix-devant-Virton, tue accidentellement le cheval. Monsieur Evrard ne peut plus utiliser les services d’Alphonse.

Henrion lui offre tardivement en remplacement un vieux cheval. Alphonse refuse, il le connaît. L’affaire est portée par-devant la justice de paix du canton de Virton. Chaque partie présente ses témoins. Jean-Baptiste Themelin, receveur communal, a reconnu le cheval « offert » par Henrion. Il « provient des écuries de père de Saint-Mard, et il a au moins vingt-quatre à vingt-cinq ans. »

Le juge constate que « le défendeur n’a pas rapporté la preuve à laquelle il avait été admis et consistant à établir que le cheval qu’il a fait présenter au demandeur en remplacement de celui qu’il avait tué eut une valeur égale à celle de ce dernier », le condamne à payer une somme de cent francs pour valeur du cheval et une somme de cinquante francs à titre d’indemnité [lvii].

Après une pause de deux, en janvier 1883, Jean-Baptiste achète [lviii] 1 hectare 28 ares de terre à sa sœur Agathe Clémence, à sa cousine et belle-sœur Marie Catherine, et à son cousin et beau-frère Jean-Louis, c’est deux derniers de Velosnes. Le domaine Saint-Mard–Saint-Mard vient de franchir la barre de dix hectares. À la mi-octobre, le couple s’offre 21 ares 81 centiares au-dessus des Quatre Jours [lix].

La vie du couple semble relativement calme. Néanmoins, un second petit litige peut lui être attribué.

Parfois, la justice de paix est amenée à se prononcer sur des histoires futiles. Celle-ci en est un bel exemple. L’histoire se déroule en 1883. Jean-Baptiste, au moyen de ses chevaux, déplace une forte bûche de bois pour la « fixer » sur son fumier. Par malheur, elle appartient à un dénommé Blaise Navaux [63]. Ni l’audience du cinq octobre ni le jugement du seize novembre ne nous donne des informations sur le contexte. Nous ne pouvons connaître la bonne ou mauvaise foi d’aucune des deux parties. Nous ne savons s’ils ont essayé de régler cette histoire avant de se présenter devant le juge.

Blaise Navaux fait inviter le défendeur à comparaître devant le tribunal à l’audience du cinq octobre [lx], « pour s’entendre condamner à rapporter une bûche de bois à l’endroit où elle se trouvait lorsqu’il s’est permis de la déplacer » et réclame dix francs de dommages et intérêts. Le juge considérant la visite des lieux indispensable pour l’intelligence de la cause, le tribunal se transporte à Dampicourt le quinze du même mois. Le lendemain, monsieur Philippe André Adolphe Rousseau Juge de paix prononce en la salle ordinaire des audiences de la Justice de paix à Virton déclare la demanderesse bien fondée en son action et condamne « le défendeur à replacer la bûche à l’endroit qu’elle occupait, et ce dans les vingt-quatre heures de la signification du présent jugement sous peine de cinquante centimes par jour de retard ; le condamnons pour tous dommages-intérêts aux dépens liquidés à dix-huit francs septante centimes. » Certes monsieur Navaux ne reçoit aucun dommage, mais l’addition est salée pour Jean-Baptiste.

À cette époque, l’oncle a 83 ans et le neveu 46 ans. Il n’y a aucun doute, Jean-Baptiste oncle est trop âgé pour déplacer une bûche ou plutôt un tronc d’arbre, même avec l’aide de chevaux.

Printemps 1884, Jean-Baptiste est âgé de 47 ans et Marie-Joseph de 52 ans. Monsieur François [64] habitant Villers-la-Bonne-Eau près de Bastogne vend par adjudication publique ses terres à Dampicourt [lxi]. L’occasion est trop belle pour agrandir le domaine. Neuf parcelles de terre sont adjugées à Jean-Baptiste pour 5.920 francs. La somme est importante, mais il s’agit tout de même de 4 hectares 98 ares 30 centiares, soit la plus grande acquisition faite par le couple. En une journée, le domaine est passé de dix à quinze hectares [65].

Entre 1885 et 1887, le domaine s’accroît légèrement : + 79 ares. Un achat en 85 [lxii], un échange en 86 [lxiii], un autre achat en 87 [lxiv] et un achat-vente [66] en 87 [lxv].

Le Bourgmestre de Dampicourt

Son grand-père était adjoint-maire, son père échevin. Le 22 janvier 1888, « Monsieur Saint-Mard Jean-Baptiste est nommé Bourgmestre de la Commune de Dampicourt, Arrondissement de Virton en remplacement de Sieur Claude J. démissionnaire. » Il exerce ce mandat jusqu’en 1902 [lxvi].

Le 21 décembre de la même année, il est « nommé répartiteur des patentes pour l’année dix-huit cent quatre-vingt-neuf, dans la commune de Dampicourt. » Avant d’entrer en fonctions, il prête serment devant Juge de paix [67] du canton de Virton [lxvii].

À cinquante et un ans, Jean-Baptiste gère une exploitation agricole de plus de 26 hectares [68] : ses terres, celle de sa femme, celle de leur communauté, et dix hectares trente ares appartenant à son oncle. Incontestablement, c’est un des coqs du village, un « gros tas de fumier [69] » au sens noble du terme.

Si en 1889, Jean-Baptiste n’achète que 31 ares de terre, il n’en est pas de même en 1890. Le 18 août, en qualité de bourgmestre et officier de l’état civil, Jean-Baptiste Saint-Mard rédige l’acte de décès de son oncle Jean-Baptiste Saint-Mard [70]. Tout ce fait en famille, Joseph Alphonse et Jean-Baptiste Auguste Saint-Mard, neveu du défunt, frère du bourgmestre, sont les déclarants. Le défunt n’ayant pas d’héritiers directs, ses biens reviennent à ses treize neveux et nièces.

Le 31 août 1890, en la demeure de Madame veuve Berque, débitante à Dampicourt, le notaire Édouard Fontaine procède à la vente publique des immeubles dépendant de la succession. Jean-Baptiste et Marie-Joseph, covendeurs, enchérissent : un hectare 49 ares de terre et un hectare 6 ares de pré leur sont adjugés [71]. Comme tous les adjudicataires, ils paieront en bonnes espèces d’or ou d’argent ayant cours légal en Belgique, entre les mains et en l’étude du notaire, en trois termes égaux d’année en année, les prix principaux de leurs adjudications, avec intérêts au taux de cinq pour cent l’an, à partir de l’entrée en jouissance [lxviii].

Si les époux Saint-Mard–Saint-Mard ont perdu la gestion des terres de leur oncle, ils ne sont pas à plaindre. Au terme de cette vente, ils sont propriétaires d’un domaine agricole de 19 hectares 34 ares [72].

Depuis huit ans, le train passe derrière les jardins de Dampicourt, mais il n’y a aucun arrêt dans le village. Un effort est fait : il y en aura un à Banière, dans la plaine du Ton à dix minutes à pied. Le 1er avril 1889, le train s’y arrête. Le succès n’est pas au rendez-vous. En octobre 1890, le train ne s’y arrête plus [lxix].

Le village s’agrandit. Le conseil communal décide de nommer un deuxième cantonnier garde champêtre [73]. Sa fonction principale sera l’entretien des chemins municipaux [lxx].

Les habitants du bas du village demandent la construction d’un deuxième lavoir de chaque côté du ruisseau traversant le chemin de l’Anau. Le conseil le leur accorde [74]. La rigole empierrée de l’entrée dudit chemin sera abaissée pour permettre le libre écoulement de l’eau. Deux madriers seront posés pour servir de lavoir. Ironie du sort, les lavandières dampicourtoises l’utiliseront peu. Les habitants de Mathon lavent leur linge dans la Chevratte, ceux du « t’chu bach [75] » dans le Ton malgré l’inconfort et l’absence de toit [lxxi].

Jean-Baptiste et Marie-Joseph ont un cousin formidable. Le genre d’individu qui ne peut que vous attirer des tracas comme recevoir un exploit d’huissier [lxxii] signifiant une saisie-arrêt sur les créances du dit cousin ou contester vos droits de propriété sur une prairie [lxxiii].

Pour permettre la construction de la ligne de chemin de fer Virton à Montmédy, la Compagnie du chemin de fer de Virton achète des emprises. Le 1er février 1892 [lxxiv], le tribunal de première instance de l’arrondissement d’Arlon, séant à Arlon, chef-lieu de la province de Luxembourg, ordonne que l’indemnité « allouées du chef de l’emprise no 9 » soit « versées à la Caisse des Dépôts et consignations et disjoint de la demande principale les difficultés existantes entre parties au sujet de la parcelle no 9. »

Que s’est-il passé ?

Jean-Baptiste Noël dit Babisse [76] se considère comme seul propriétaire de la parcelle no 9 du plan parcellaire, emprise de 6 a. 44 c dans une prairie de 52 a. 60 c, lieu-dit Bannière, no 1359 section C du cadastre de Dampicourt. Mais la comme de Dampicourt revendique trois huitièmes de la parcelle, Jean-Baptiste Saint-Mard un huitième et François Simon époux de Nicolas Genin un huitième.

L’État belge saisit le tribunal de première instance d’Arlon pour prononcer l’expropriation. La première audience se tient le 15 février 1883 [lxxv]. La cause secondaire empêche tout accord à l’amiable. L’expropriation prononcée, a compagnie a pris possession des dites emprises [77].

Babisse soutient qu’en vertu d’un acte de partage avenu devant maître Lambinet, notaire à Virton, en date du 19 août 1858, suivi d’une délimitation effectuée sur le terrain, il en est l’unique propriétaire. Mais la cour constate « que les documents produits ne permettent pas au Tribunal de trancher les difficultés qui les divisent. » Disjointe, l’affaire est portée « à une audience ultérieure, pour permettre aux parties de s’expliquer plus amplement. »

Dans le village, les jeunes gens sont parfois turbulents et commettent de menus délits. Ils s’en prennent un indigent de cinquante-huit ans qui ne vit que d’aumônes. Ils le bousculent, déchirent ses vêtements.

Parmi les agresseurs [78], Julien Saint-Mard, un neveu de Jean-Baptiste. La victime, Jean-Baptiste Noël. Autre tempérament, son frère Joseph ruiné après la faillite de sa ferme à Stockfontaine émigrera au Québec [79] en 1883. Il y acheta trente-six hectares de terres boisées à valoriser. La réussite fut au rendez-vous.

Pour la petite histoire, les agresseurs de Babisse ont été condamnés par le tribunal de simple police de Virton [lxxvi].

Après le chemin de fer, un réseau téléphonique est construit à Virton et dans un rayon de dix kilomètres autour de la ville. Dampicourt pourrait en bénéficier. Mais, le Conseil communal considère que le coût de l’abonnement est trop élevé par rapport au bénéfice qu’il pourrait en retirer [80]. Le village n’y sera raccordé qu’en 1910 [lxxvii].

Âgé de 23 ans, Léon-Henri tire sa révérence [81]. Marie-Joseph et Jean-Baptiste, pour la troisième fois, entèrent leur enfant. La tradition familiale ne nous dit rien sur ce décès précoce. Accident, maladie ou tare consécutive à la consanguinité ?

Leur fille Julie Augusta a épousé Joseph Auguste Noël [82]. Elle leur a donné quatre petits-enfants : Joseph Auguste né en 1894, Jules Léon en 1896, Maria Julie en 1898 et Marie Anaïs qui vient de naître le 9 novembre. [83]

Hivers 1901, après l’acquisition de 67 ares de terre [lxxviii], la superficie de la ferme dépasse les vingt hectares [84].

Printemps 1901 [85], leur dernier fils, Jean-Louis Auguste, 32 ans, épouse Virginie Claisse [86], de dix ans sa cadette. Leur union sera heureuse.

Lundi 19 décembre 1904, Jean-Baptiste Auguste, malade, décède. Il est inhumé entre la tombe de ses parents et celle de ses enfants, ses « Petits anges [87] » Constant et Mathilde.

Pour la première fois, Jean-Baptiste, soixante-sept ans, enterre un de ses frères. Il lui est difficile d’exploiter seul le domaine de presque vingt et un hectares [88]. Son fils Jean-Louis Auguste l’aide.

Vient le tour de Jean-Louis, frère de Marie-Joseph. Âgé de 71 ans, il meurt à Velosnes. Il ne s’était jamais marié et n’avait pas d’enfant. Ses biens reviennent à ses frères et sœurs survivants [89]. Les héritiers partagent les immeubles en trois lots égaux [lxxix]. Marie-Joseph reçoit un hectare 53 ares de terre, 7 ares de jardin et une friche [90]. La superficie du domaine est portée à 22 hectares 60 ares [91]. Néanmoins, les terres de Velosnes ne peuvent être facilement utilisées par le couple.

L’heure de Jean-Baptiste n’a pas sonné. À l’hiver de sa vie, il va être le témoin de la barbarie humaine. Le 1er août 1914, la France déclare la mobilisation générale de son armée. Le 2, l’Allemagne envahit le Grand-Duché de Luxembourg ; le 4, elle attaque la Belgique. L’armée belge résiste à Liège, mais est absente dans le sud de la province de Luxembourg. Les dragons français sillonnent la région ; venant du nord, les Uhlans en font de même. Dimanche 21 août, l’avant-garde de la 8e divisons du 4e Corps d’Armée française stationne dans le village [lxxx]. La nuit est courte. Le 22, la 7e division est défaite à Éthe ; la 8e division tient bon, mais doit évacuer Virton. Il n’y a pas de combat dans Dampicourt protégé par les batteries de Montquintin. Menacés d’être encerclés, les derniers soldats français se retirent au bout de quelques jours. Dampicourt a été épargné. Le village n’a pas brûlé, sa population n’a pas été massacrée comme malheureusement dans beaucoup d’autres villages sur la ligne de front de la bataille des frontières.

S’ensuivent quatre années d’occupation et de privation. L’armée allemande réquisitionne le vivre et les chevaux pour son armée. Les paysans sont spoliés.

Novembre 1818, la guerre est finie.

Mardi 4 mars 1919, Jean-Baptiste Saint-Mard, sans profession, demeurant à Dampicourt où il est né le 14 septembre 1837, achète trois ares à prendre le long de sa maison dans une parcelle de 14 ares 50 centiares de terre. Il s’agit de la dernière acquisition connue du couple, dont le patrimoine, d’élève à 22 hectares 63 ares [92]. Il pourrait même être de 23 hectares 24 ares [93] si l’on tient compte des soixante ares de biens manquant dans l’héritage de Louis et Anne-Agathe Guillaume, père et mère de Jean-Baptiste.

Les époux décèdent à un mois d’intervalle. Le 9 avril 1924, Marie-Joseph s’éteint la première. Jean-Baptiste se laisse mourir, il la rejoint le vendredi 30 mai. Ils avaient 91 et 86 ans.

« Ici reposent les corps de ST MARD Jean.Baptiste. 1837. 1924

ST MARD Marie.Joseph. 1832. 1924.

ST MARD Henri.Léon. 1876. 1899

ST MARD Léon.Auguste. 1871. 1873.

ST MARD Maria. 1874. 1878

R.I.P. »

Bibliographie

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-[Costa de Serda, 1878] SECTION HISTORIQUE DU GRAND-ETAT-MAJOR PRUSSIEN. La guerre franco-allemande de 1870-71, traduit par Paul Émile Costa de Serda, seconde partie, premier volume. Berlin-Paris, Ernest Siegfried Mittler et fils — J. Dumaine, 1876.

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-JOANNES, Bernard. Et si Lamorteau m’était conté... Dampicourt, Les Éditions de la Joyeuserie, 2001.

-JOANNES, Bernard. Et si Dampicourt et Mathon m’étaient contés... Dampicourt, Les Éditions de la Joyeuserie, 2005.

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-PARISOT, Robert. Histoire de Lorraine de 1789 à 1919 (Meurthe, Meuse, Moselle, Vosges), tome 3. Paris, Auguste Picard, 1924.

Quotidiens

-Le Petit Journal, Parti social français, Paris, 1863-1944.

-Le Temps, Paris, 1861-1942.

-Le Figaro, Paris, 1826-1942.

-Le Gaulois, Paris, 1868-1929.



Notes

[1] Jeudi 14 septembre 1837 à Dampicourt

[2] Lundi 7 octobre 1839

[3] Mercredi 22 septembre 1841

[4] Mardi 11 février 1845

[5] Mardi 19 octobre 1847

[6] Samedi 3 octobre 1846

[7] Lundi 30 août 1847

[8] 19 mars 1848

[9] 21 mars 1848

[10] Jeudi 1er janvier 1857

[11] 3 h. 12 a. 74,5

[12] 52 a. 12,41

[13] Jean-Baptiste Saint-Mard, 65 ans

[14] 3 h 57 a. 16,42.

[15] En 1924 à un mois d’intervalle.

[16] Dimanche 25 novembre 1866

[17] L’oncle Jean-Baptiste est propriétaire de dix hectares 4 ares

[18] 15 octobre 1866 : 25 ares 20 ; 17 février 1867 : 52 ares 60 ; 2 novembre 1868 : 75 ares. Soit 1 h. 52 a. 80

[19] D’après le témoignage de François ANDRÉ, né à Couvreux en 1862, village belge proche de la frontière française. À la fin de sa vie, il écrit ses mémoires (57 pages dactylographiées non publiées). Cité dans R. Autphenne, Dampicourt, Monquintin, Couvreux, nos trois villages dans la guerre, 1987 (113 pages polycopiées reliées, non publiées)

[20] Nuit du 10 au 11 octobre 1870

[21] 5e compagnie du bataillon de Brühl et des hommes du 53e régiment de landwehr en garnison à Stenay

[22] – 22° les 8 et 9 décembre

[23] 40 tués, 60 blessés

[24] 5 milliards de francs-or

[25] Mercredi 17 mai 1871 à six heures de soir en la maison de ses parents à Dampicourt.

[26] Jean-Baptiste Saint-Mard, 43 ans, charron et Jean-Louis Saint-Mard, 35 ans, charron.

[27] L’officier Jacobi, futur général, fut récompensé pour sa farouche attitude. (CADY Gérard, TOUSSAINT Christian, Velosnes, promenades du patrimoine en pays de Montmédy dans la vallée de la Chiers, Virton, Éditions Michel Frères, 2008, p. 13)

[28] 1 h 67 a. 40

[29] 76 a. 22 de terre et 8 a. 43 de prairie = 84 a. 65

[30] Mercredi 28 août 1872

[31] Ils arrivent à Versailles le 30 août 1872.

[32] Superficie de l’exploitation fin 1871 : 3 h. 71 a. 46,42. Augmentation de 2 h. 31 a. 24. Acquisition de six parcelles de terres labourables (1 h. 97 a. 38) et deux prairies (33 a. 86)

[33] 5 h. 88 a. 40,42

[34] Âgé de 70 ans

[35] Jeudi 22 mai 1873

[36] 55,86 % de ses terres et prairies

[37] 1 h. 13 a. 16,66 de terre et 25 a. 30 de prairie

[38] 7 h. 52 a. 16,08

[39] Mardi 13 juin 1876

[40] Félix Martha

[41] Convention du 22 octobre 1868 (Bruxelles)

[42] Monsieur Alexandre Jamar

[43] Constitué en SA sous le nom « Compagnie Thénevet » dit « Compagnie du chemin de fer de Virton. » Siège social à Tournai, 17, Quai de l’Arsenal.

[44] Article premier de la convention du 22 octobre 1868

[45] Article quatre de la convention du 22 octobre 1868

[46] Voie unique

[47] Article huit de la convention du 22 octobre 1868

[48] Jean-Baptiste Noël, dit Babisse, propriétaire à Dampicourt ; Georges Noël, garde champêtre, les deux domiciliés à Dampicourt ; Joseph Noël, fermier, domicilié à Stockfontaine, commune de Saint-Mard, agissant en son nom et pour le compte de ses filles mineures : Jeanne-Catherine Noël et Marie-Virginie Noël ; Jean-Baptiste Noël, cultivateur, domicilié à Monthermé, département des Ardennes ; Alphonse Saint-Mard-Stasser, cultivateur, domicilié à Dampicourt ; Jean-Baptiste Saint-Mard, cultivateur, domicilié à Dampicourt ; Anne-Julie-Virginie Saint-Mard, sans état, domicilié à Dampicourt ; Clémentine-Agathe Saint-Mard, sans état, domicilié à Dampicourt ; Marie-Joséphine Saint-Mard, sans état, domicilié à Dampicourt ; Jean-Baptiste Auguste Saint-Mard, sans état, domicilié à Dampicourt ; Nicolas Genin, cultivateur, domicilié à Dampicourt ; la commune de Dampicourt représentée par son collège des bourgmestre et échevins, dans l’intérêt de la Section de Dampicourt, à savoir Messieurs : Jules Claude, bourgmestre, domicilié à Couvreux ; Jean Hermant, échevin, domicilié à Montquintin ; et François Cornet, aussi échevin, domicilié à Dampicourt

[49] 15 mars 1881

[50] Écouviez (frontière) — Montmédy

[51] Décision prise en 1878 par l’État belge.

[52] 13 juillet 1877

[53] Jeudi 11 avril 1878, à l’âge de 72 ans, à Dampicourt.

[54] Mercredi 15 mai 1878

[55] Ferdinand-Constant SAINTMARD (6 janvier 1873 - 3 février 1878) et Pauline-Mathilde SAINT-MARD (7 juin 1877 - 10 mai 1878) — Enfants de Jean-Baptiste-Auguste SAINT-MARD et de Marie-Françoise ANDRÉ.

[56] Jean Baptiste Saintmard, cultivateur demeurant à Dampicourt ; Joseph Alphonse Saintmard, cultivateur demeurant à Dampicourt ; Julie Virginie Saintmard, sans profession, demeurant à Dampicourt ; Jean Baptiste Auguste Saintmard, cultivateur, demeurant à Dampicourt ; Joséphine Saintmard, sans profession, demeurant à Dampicourt ; Clémentine Agathe Saintmard, sans profession, demeurant à Dampicourt

[57] Jean Baptiste Noël, sans profession, demeurant à Dampicourt ; Georges Noël, garde champêtre, demeurant à Dampicourt ; Joseph Noël, cultivateur, demeurant à Stockfontaine, commune de Ruette, agissant en sa qualité de tuteur légal de a) Jeanne Catherine, b) Marie Virginie les Noël, enfants mineurs issus de son mariage avec sa première épouse, dame Alexise Henrion décédée. En présence de Monsieur Henri Joseph Henrion, charpentier demeurant à Robelmont, subrogé tuteur des dits mineurs Noël.

[58] Après cette acquisition la taille de l’exploitation est de 9 h. 8 a. 85,08.

[59] 7 h 86 a. 67,08 en terre, 92 a. 88 en prairie, 15 a. en jardin, soit un domaine de 8 h. 94 a. 55,08

[60] -19°, le 10 : -24° en plaine, -29° au Mont-Saint-Michel près de Toul, -30° à Bellefontaine dans la forêt de Haye, -35° dans les Vosges (Olry, 1885, p.99)

[61] Températures nocturnes : – 12° à -15° (Olry, 1885, p.99)

[62] À lieu-dit Chanot

[63] Manœuvre demeurant à Dampicourt

[64] Jean-François François, propriétaire, cultivateur, demeurant à Livarchamps, commune de Villers-la-Bonne-Eau, représenté par Léon Arnold, clerc de notaire, demeurant à Virton.

[65] 15 h. 57 a. 96,08

[66] Jean-Baptiste Noël copropriétaire de la prairie est créancier défaillant de madame Marie-Catherine Lambinet veuve Josset. Jean-Baptiste Saintmard-Saintmard copropriétaire pour un huitième et Joseph Dupont, domestique, troisième copropriétaire, subissent cette vente.

[67] Henri Gourdet

[68] 26 h. 87 a. 52,15

[69] En Gaume, l’expression « gros tas de fumier » n’est ni péjorative ni insultante. Devant les maisons, sur l’usoir, les paysans stockaient le fumier. Au plus le tas était important, au plus le cultivateur était aisé. L’expression « gros tas de fumier » désigne donc un riche cultivateur.

[70] Décédé le 17 avril 1890, à 8 heures du soir.

[71] 1 h. 49 a. 85 de terre et 1 h. 6 a. 30 de pré

[72] 19 h. 24 a. 94,83

[73] Délibération du Conseil communal de Dampicourt du 23 novembre 1890.

[74] Délibération du Conseil communal de Dampicourt du 7 août 1892.

[75] Bas du village

[76] Jean Baptiste NOËL dit Babisse est né le dimanche 24 avril 1836 à Dampicourt. Il est le fils légitime de Pierre Joseph NOËL, maçon, âgé de 34 ans et de Jeanne Marguerite GUILLAUME, âgée de 30 ans. Mercredi 6 février 1884 à Harnoncourt — Lamorteau, il épouse Anne CHENET.

[77] 1er août 1878

[78] Les agresseurs : Themelin Auguste, Camille Ricaille, Louis Renson et Julien Saint Mard et Eugène Berque

[79] Au village de Chute aux Iroquois renommé Labelle en 1894.

[80] Délibération du Conseil communal de Dampicourt du 26 décembre 1897.

[81] Jeudi 23 novembre 1899

[82] Joseph Auguste, fils légitime de Jean François NOËL d’Alexise HENRION, est né le samedi 14 janvier 1865 à Dampicourt. Il est décédé le dimanche 14 août 1949, à l’âge de 84 ans, à Dampicourt. Ancien bourgmestre de Dampicourt.

[83] Jeudi 9 novembre 1899

[84] 20 h. 08 a. 72,33

[85] 27 avril 1901

[86] Virginie Henriette CLAISSE est née le jeudi 1er avril 1880 à Dampicourt. Elle est la fille légitime de Joseph CLAISSE, ouvrier charbonnier, ouvrier de forges, âgé de 29 ans et de Marie Joseph Virginie AUTHELET, âgée de 26 ans. Elle est décédée le vendredi 22 mars 1963, à l’âge de 82 ans, à Dampicourt.

[87] Épitaphe de la tombe : « À nos enfants chéris CONSTANT ST MARD, décédé le 3 février 1878 à l’âge de 5 ans. Et MATHILDE ST MARD, décédée le 10 mai 1878 à l’âge de 10 mois. Petits anges Priez pour nous. »

[88] 20 h. 91 a. 32,33

[89] Marie Saint Mard veuve Georges Meilliers demeurant à Velosnes ; Marie Catherine Saint Mard épouse d’Antoine Gillardin demeurant à Velosnes ; Marie Joseph Saint Mard épouse de Jean Baptiste Saint Mard demeurant à Dampicourt.

[90] 1 h. 53 a. 66 de terre, 7 a. 88 de jardin, 7 a. 88 de friche

[91] 22 h. 60 a. 74,33

[92] 22 h. 63 a. 74,33

[93] 23 h. 24 a. 28,53


Références

[i] Certificat de la milice nationale de la province du Luxembourg daté du 5 janvier 1866 à Arlon. Pièce jointe à l’acte de mariage 28 janvier1866 à Dampicourt.

[ii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), carton XXIII, minute no 6365, contrat de mariage du 21 septembre 1836

[iii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 11 octobre 1863, vente de biens indivis à Dampicourt. Enregistré à Virton le 16-10-1863

[iv] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 11 octobre 1863, vente de biens indivis à Dampicourt. Enregistré à Virton le 16-10-1863 ; dimanche 21 janvier 1866 : Acte de vente publique de biens appartenant à Louis Stasser. Enregistré à Virton le 30-01-1866. Transcrit sans renvoi au bureau des hypothèques à Arlon le 29-03-1866.

[v] Archives privées — collection Anaïs Noël : Lundi 15 octobre 1866, vente forcée de biens saisis sur Jean Baptiste Joannes et Marguerite Collignon. Enregistré à Virton le 22-10-1866

[vi] Archives privées — collection Anaïs Noël : Lundi 15 octobre 1866, vente forcée de biens saisis sur Jean Baptiste Joannes et Marguerite Collignon. Enregistré à Virton le 22-10-1866 ; dimanche 17 février 1867, procès-verbal d’une vente publique à Dampicourt (Michel, Fourniret.) Enregistré le 18-02-1867 à Virton ; lundi 2 novembre 1868, procès-verbal d’une vente publique à Harnoncourt (vente Bouvier.) Enregistré le 5-11-1868 à Virton

[vii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justice de paix du canton de Virton, audience no 21 du 13 janvier 1882 : Alphonse Saint-Mard contre François Nicolas Henrion ; no 46 du 28 janvier 1882 ; no 61 du 11 février 1882 ; Jugement no 74 du 17 février 1882

[viii] Olry, 1855, p. 102

[ix] Le Petit Journal, no 2.748, du 11 juillet 1870, page 4

[x] Parisot, 1924, p. 311 ; Romagny, 1891, p. 1-2

[xi] Le Temps, no 3.372, du mercredi 31 août 1870, page 2 ; Dépêche de l’Agence Havas dans Le Temps, no 3.372, du mercredi 31 août 1870, page 1

[xii] Le Temps, no 3.372, du mercredi 31 août 1870, page 2

[xiii] Le Temps, no 3.372, du mercredi 31 août 1870, page 2 ; dépêche de l’Agence Reutert dans Le Temps, no 3.372, du mercredi 31 août 1870, page 1 ; dépêches publiées dans l’Écho du Luxembourg reprises dans Le Petit Journal, no 2.800, du jeudi 1er septembre 1870, page 2 ; Dépêches de L’Étoile belge reprises dans Le Temps, no 3.373 du jeudi 1er septembre 1870, page 1

[xiv] Mortjé Michel, Les Prussiens dans la Meuse. Dans Le Gaulois, no 796, du vendredi 9 septembre 1870, page 3 ; brève du journal le Français reprise dans Le Figaro, no 256, du mardi 13 septembre 1870, page 1 ; lettre de Montmédy, datée du 7 septembre, publiée dans le Journal officiel et reprise dans Le Petit Journal, no 2.812, du mardi 13 septembre 1870, page 2

[xv] Le Temps, no 3.377, du lundi 5 septembre 1870, page 1

[xvi] Dépêche de l’agence Havas dans Le Temps, no 3.377, du lundi 5 septembre 1870, page 1

[xvii] Costa de Serda, 1878, p. 21

[xviii] Lettre de Montmédy, datée du 7 septembre, publiée dans le Journal officiel et reprise dans Le Petit Journal, no 2.812, du mardi 13 septembre 1870, page 2

[xix] Le siège de Montmédy (lettre du 13 septembre 1870) dans Le Petit Journal, no 2.823, du samedi 24 septembre 1870, page 3

[xx] Adnet, 2005, p. 48 ; Costa de Serda, 1876, p. 21-22 ; relation du sac de Montmédy publiée dans L’Étoile belge dans Le Petit Journal, no 2.811, du lundi 12 septembre 1870, page 3 ; lettre de Montmédy, datée du 7 septembre, publiée dans le Journal officiel et reprise dans Le Petit Journal, no 2.812, du mardi 13 septembre 1870, page 2 ; brève du journal le Français reprise dans Le Figaro, no 256, du mardi 13 septembre 1870, page 1 ; le siège de Montmédy (lettre du 13 septembre 1870) dans Le Petit Journal, no 2.823, du samedi 24 septembre 1870, page 3

[xxi] Costa de Serda, 1876, p. 22 ; le Gaulois, no 797, du samedi 10 septembre 1870, page 1 ; repris dans Le Petit Journal, no 2.809, du samedi 10 septembre 1870, page 2 et Le Temps, no 3.382, du 10 septembre 1790, page 3 ; relation du sac de Montmédy publiée dans L’Étoile belge dans Le Petit Journal, no 2811, du lundi 12 septembre 1870, page 3 ; brève du journal le Français reprise dans Le Figaro, no 256, du mardi 13 septembre 1870, page 1 ; Lettre de Montmédy datée du 7 septembre publiée dans le Journal officiel et reprise dans Le Petit Journal, no 2.812, du mardi 13 septembre 1870, page 2

[xxii] Le Figaro, no 240, du mardi 6 décembre 1870, page 2 (article d’Henry d’Audigier)

[xxiii] Adnet, 2005, p. 49-50 ; Costa de Serda, 1878, p. 369 ; Gérôme, 1891, p. 186-187 ; Itier-Favatier, 1889, p.50 ; Malte-Brun, 1882, p. 18 ; Romagny, 1891, p. 16 ; dépêche du New York Times du 22 octobre dans le Temps, no 3.550, du jeudi 17 novembre 1870, page 1 ; Le Temps, no 3.552, du 19 novembre 1870, page 2

[xxiv] Romagny, 1891, p. 18 ; dépêche du Daily News reprise dans le Temps, no 3.566, du 4 décembre 1790, page 2 ; le Petit Journal, no 2.895, du lundi 5 décembre 1870, page 3 ; le Petit Journal, no 2.896, du mardi 6 décembre 1790, page 2 ; dépêche de l’Écho du Parlement reprise dans le Temps, no 3.569, du 7 décembre 1790, page 2 ; Le Journal officiel (publication des avis motivés du conseil d’enquête) repris dans Le Petit Journal, no 3.423, du samedi 11 mai 1872, page 2

[xxv] Olry, 1885, p. 99

[xxvi] La Nouvelle Gazelle de Prusse reprise dans Le Petit Journal, no 2.950, du dimanche 29 janvier 1871, pages 3 et 4 ; Le Journal officiel (publication des avis motivés du conseil d’enquête) repris dans Le Petit Journal, no 3.423, du samedi 11 mai 1872, page 2

[xxvii] Claretie, 1882, p. 463 ; L’Écho du Luxembourg repris dans Le Petit Journal, no 2.938, du mardi 17 janvier 1871, page 3 ; la Nouvelle Gazelle de Prusse reprise dans Le Petit Journal, no 2.950, du dimanche 29 janvier 1871, pages 3 et 4 ; Le Journal officiel (publication des avis motivés du conseil d’enquête) repris dans Le Petit Journal, no 3.423, du samedi 11 mai 1872, page 2

[xxviii] Adnet, 2005, p. 52 ; Malte-Brun, 1882, p. 18, Parisot, 1924, p. 317 ; le Petit Journal, no 2.915, du dimanche 25 décembre 1870, page 3 ; le Petit Journal, no 2.926, du jeudi 5 janvier 1871, page 3 ; le Moniteur prussien de Versailles repris dans Le Petit Journal, no 2.938, du mardi 17 janvier 1871, page 3 ; Le Journal officiel (publication des avis motivés du conseil d’enquête) repris dans Le Petit Journal, no 3.423, du samedi 11 mai 1872, page 2

[xxix] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 16 avril 1871, procès-verbal d’une vente publique à Montquintin. Enregistré à Virton, le 26-04-1871

[xxx] Archives privées — collection Anaïs Noël : Vendredi 17 décembre 1847 : Acte de partage des biens immeubles situés sur le territoire de Dampicourt dépendants des successions des défunts, sieur Jean-Baptiste Saintmard, décédé à Velosnes, en 1816, et dame Anne-Marie Simon, sa veuve, décédée à Dampicourt, le 30 août 1847. Enregistré à Virton, le 20-12-1847

[xxxi] France, Archives départementales de la Meuse (AD-55), Archives anciennes (Série P : Finances, cadastres, postes, douanes, depuis 1800), Matrices cadastrales de Velosnes (à partir de 1850), cote : 340 W 1459, page 141, St Mard François, la veuve et les enfants, charron à Velosnes

[xxxii] Archives privées — collection Anaïs Noël : 15 mai 1870, acte de partage de terre issu de la succession de Jean-François Saintmard (lot pour Marie-Joseph)

[xxxiii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 8 octobre 1871, acte de partage de biens appartenant Jean-François Saint-Mard à Dampicourt (succession.) Enregistré à Virton le 22-12-1871.

[xxxiv] Le temps, no 4.157, du vendredi 30 août 1872, page no 3

[xxxv] Le temps, no 4.157, du vendredi 30 août 1872, page no 3 ; Le Figaro, no 244, du 31 août 1870, pages 1 et 2

[xxxvi] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 102, minute no 126, 29 mars 1873

[xxxvii] Le Petit Journal, no 3.796, du lundi 19 mai 1873, page 1

[xxxviii] Le Petit Journal, no 3.849, du samedi 12 juillet 1873, page 2 ; le Petit Journal, no 3.861, du jeudi 24 juillet 1873, page 2 ; le Petit Journal, no 3.862, du vendredi 25 juillet 1873, page 2 ; Le Petit Journal, no 3.865, du lundi 28 juillet 1873, page 2

[xxxix] Archives privées — collection Anaïs Noël : Jeudi 15 février 1872, procès-verbal d’une vente publique à Montquintin (Watrin). Enregistré à Virton le 24-02-1872 ; lundi 11 mars 1872, acte de vente de terre située à Montquintin (vendeur Watrin). Enregistré à Virton, le 15-03-1872. Transcrit sans renvoi au bureau des hypothèques à Arlon le 16-04-1872 ; 1er décembre 1872, procès-verbal d’une vente publique de biens situés à Dampicourt (Cuvelier Anne-Marie). Enregistré à Virton, le 11-12-1872 ; dimanche 22 décembre 1872, procès-verbal d’une vente publique à Dampicourt. Enregistré à Virton, le 2-01-1873 ; mardi 22 avril 1873, acte de vente de terre et pairie à Dampicourt. Enregistré à Virton, le 26-04-1873 ; vendredi 8 mai 1874, acte de vente de terre et prairie appartenant à Marie St Mard veuve Georges Meillier. Enregistré à Virton, le 11 mai 1874 ; Belgique : Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, JULLIEN Adrien, minute no 48 du 11 mars 1872, vente d’une terre labourable à Dampicourt

[xl] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Conservation des hypothèques d’Arlon, Registre de formalité, transcription des actes translatifs des propriétés d’immeubles, no AEA 1381, volume 518, article 49 : Transcription du 2 mars 1875, donation de différents immeubles à Dampicourt

[xli] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 11 avril 1875, vente publique de biens à Meix-devant-Virton, appartenant à la famille Dupont. Enregistré à Virton le 21-04-1875 (volume 177). Transcrit au bureau des hypothèques à Arlon, le 10-05-1875.

[xlii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 108, minute no 103, 31 mars 1876

[xliii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 8 avril 1877, vente publique de biens appartenant à Joseph Denis. Enregistré à Virton, le 10-04-1877 ; Transcrit au bureau des hypothèques à Arlon, le 16-04-1877

[xliv] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, FONTAINE Édouard, minute no 1157 du 3 août 1877 : Vente à l’État belge de 2 ares 61 centiares d’emprise à Dampicourt. Enregistré à Virton, le 6 août 1877

[xlv] Joannes, 2001, p. 138-139

[xlvi] Loi 1er décembre 1866, Art. 1er - aliéna 2, Moniteur belge 7 déc. : Loi autorisant la concession, avec garantie d’un minimum d’intérêt, de deux chemins de fer reliant les villes de Maeseyck et de Virton au réseau des voies ferrées de Belgique. Dans LOISEL Félix, Annuaire spécial des chemins de fer belges, années 1866 et 1867, Bruxelles/Paris, Comptoir universitaire d’imprimerie et de librairie Victor Devaux et Cie/Librairie scientifique, industrielle et agricole Eugène Lacroix, 1869, p. 202

[xlvii] Le Moniteur belge, journal officiel, no 315, Bruxelles, mardi 10 novembre 1868, p. 5069

[xlviii] Joannes, 2001, p. 139-140

[xlix] Joannes, 2005, p. 160

[l] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 109, minute no 275, 20 juillet 1877

[li] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, FONTAINE Édouard (1872-1900), minute no 1290 ; Archives privées — collection Anaïs Noël : Samedi 5 janvier 1878, acte de vente de la nue-propriété d’une maison, de ses dépendances et du mobilier. Enregistré à Virton, le 12-01-1878

[lii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Édouard FONTAINE (1872-1900), minute no 1326 ; Conservation des hypothèques d’Arlon, Registre de formalité, transcription des actes translatifs des propriétés d’immeubles, no AEA 1470, volume 607, article 48, du quatorze mars mil huit cent soixante-dix-huit.

[liii] Olry, 1885, p.99

[liv] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justice de paix du canton de Virton, audience no 411 du dix-neuf août mil huit cent quatre-vingt-un. Entre Jean Baptiste Saintmard, cultivateur domicilié à Dampicourt demandeur d’une part. Et Jean Baptiste Noël, propriétaire demeurant à Dampicourt, défendeur d’autre part.

[lv] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 350, du 22 juillet 1881

[lvi] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Tribunal de simple police du canton de Virton, arrondissement d’Arlon, province de Luxembourg, Minute des jugements, Minute no 566 du 12 novembre 1881

[lvii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justice de paix du canton de Virton, audience no 21 du 13 janvier 1882 : Alphonse Saint-Mard contre François Nicolas Henrion ; no 46 du 28 janvier 1882 ; no 61 du 11 février 1882 ; Jugement no 74 du 17 février 1882

[lviii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Lundi 1er janvier 1883, acte de vente sous seing privé entre Clémence Agathe et Jean-Baptiste Saint-Mard. Enregistré à Virton, le 19-01-1883 ; samedi 20 janvier 1883, acte de vente sous seing privé de biens appartenant à Marie Catherine Saint-Mard. Enregistré à Virton le 14-02-1883 ; samedi 20 janvier 1883, acte de vente sous seing privé entre Jean-Louis et Jean Baptiste Saint-Mard. Enregistré à Virton : le 14-02-1883

[lix] Archives privées — collection Anaïs Noël : Lundi 15 octobre 1883 : Vente publique de biens appartenant à Nicolas Weyland, banquier faillit. Enregistré à Virton, le 24-10-1883

[lx] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justice de paix du canton de Virton, Audience no 452 du 5 octobre 1883, entre Blaise Navaux, manœuvre demeurant à Dampicourt demandeur d’une part et Jean Baptiste Saintmard, cultivateur demeurant au même lieu, défendeur d’autre part ; Audience no 502 du 16 novembre 1883 (jugement)

[lxi] Archives privées — collection Anaïs Noël : Mercredi 28 mai 1884, procès-verbal d’adjudication publique d’immeubles à Dampicourt. Enregistré à Virton le 2-06-1884

[lxii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Lundi 31 août 1885, vente publique forcée de bien appartenant à Jean-Baptiste Noël. Enregistré à Virton le 7-09-1885

[lxiii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Mercredi 12 mai 1886, acte d’échange de terres sis à Dampicourt. Enregistré par duplicata à Virton, le 14-05-1886

[lxiv] Archives privées — collection Anaïs Noël : Vendredi 13 mai 1887, Acte de vente de terre sis Dampicourt. Enregistré à Virton, le 16-05-1887

[lxv] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, FONTAINE Édouard, minute no 3657 du 30 mai 1887. Enregistré à Virton, le 1er juin 1887 ; Archives privées — collection Anaïs Noël : lundi 30 mai 1887, vente par licitation à la requête de madame Marie-Catherine Lambinet veuve Josset, négociante, demeurant à Virton.

[lxvi] Joannes, 2005, p. 125-126

[lxvii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 120, minute no 390

[lxviii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, FONTAINE Édouard, minute no 4554 du 31 août 1890 : Adjudication d’immeubles à Dampicourt. Enregistré à Virton, le 6 septembre 1890 ; Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 31 août 1890, procès-verbal de vente publique des biens immeubles de la succession Jean Baptiste Saint-Mard

[lxix] Joannes, 2005, p. 161

[lxx] Joannes, 2005, p. 161

[lxxi] Joannes, 2005, p. 162-163

[lxxii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Mardi 3 novembre 1885 : exploit d’huissier signifiant une saisie-arrêt sur les créances de Jean-Baptiste Noël (dit Babisse) en vertu de l’expédition d’un jugement rendu par le tribunal de première instance séant à Arlon le 8-11-1883.

[lxxiii] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 350, du 22 juillet 1881

[lxxiv] Archives de l’État à Arlon, Conservation des hypothèques d’Arlon, Registre de formalité, transcription des actes translatifs des propriétés d’immeubles, no AEA 1544, volume 1003, article no 43 : Transcription d’un jugement rendu par le tribunal de première instance de l’arrondissement d’Arlon le 1er février 1892

[lxxv] Archives privées — collection Anaïs Noël : Tribunal de première instance de l’arrondissement d’Arlon, audience du 15 février 1883. Enregistré à Arlon, le 19-02-1883 et le 11-04-1883

[lxxvi] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justice de paix du canton de Virton, audience no 120 du 30 juin 1894 : Jean-Baptiste Noël contre Auguste Saint-Mard et consorts ; Jugement no 139 du 21 juillet 1894

[lxxvii] Joannes, 2005, p.164

[lxxviii] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 24 février 1901, acte de vente de deux parcelles de terre labourable sises Dampicourt. Enregistré au rôle sous renvoi à Virton, le 25 février 1901

[lxxix] Archives privées — collection Anaïs Noël : Dimanche 20 décembre 1908, Acte de partage de biens immeubles issu de la succession de Jean Louis Saint-Mard à Velosnes

[lxxx]Journal de Marches et Opérations — 4e Corps d’Armée