Une vie ordinaire peu documentée : Anne (1694-1738), la fille aînée de François
Récits St Mard : du côté de François St Mard (+ 1715) et sa descendance
Informations généalogiques :
Anne SAINT MARD, fille de
François SAINT MARD et d’Anne THIRY,
est baptisée le mardi 20 juillet 1694 à Dampicourt.
Le 7 janvier 1717 à Dampicourt, elle épouse Marc
DEVAUX (cal. 1688-1724).
En secondes noces, le dimanche 10 mai 1733, elle épouse Pierre MENSIER.
Comme son père François, Anne Saint Mard vit à Dampicourt, village luxembourgeois de la prévôté de Virton–Saint-Mard quasi frontalier au royaume de France. Au mois de juillet 1694, sa mère Anne Thiry attend son premier enfant. Le 20 dudit mois, Anne voit le jour. C’est la première Saint Mard à naître dans ce village. Elle a pour parrain Hubert Saint Mard, son oncle.
Hormis les informations généalogiques, Anne ne nous a laissé que quelques miettes de vie pour l’appréhender. Quelques expéditions enregistrées dans les registres des œuvres de loi.
Dans le premier jour de l’année 1717, elle s’unit à Marc Devaux âgé, semble-t-il, de 28 ans et originaire de Saint-Mard. En duché de Luxembourg, les actes de mariage à cette époque contiennent peu de renseignements : le nom des époux et la date de la célébration.
Le couple sera parent de trois filles. Anne accouche en janvier 1718 d’un premier enfant baptisé Anne [1]. En 1721, vient au monde Magdeleine [2], en 1722 Catherine [3].
Marc Devaux meurt prématurément en septembre 1724. Elle porte son fils qui naît le 13 décembre. Prénommé Philippe, il a pour parrain et marraine son oncle maternel et sa femme plus précisément Philippe Saint Mard et Françoise Lambert.
Le décès de son conjoint provoque de nombreuses difficultés financières.
Novembre 1724 [4], Jean le Huive l’assigne à comparaître par-devant la justice de Dampicourt pour la faire « condamné à payer audit demandeur savoir un muid de seigle pour l’année courante et un autre pour l’année dernière neuf quantel aussi de seigle et trois d’avoine jeune… » Mademoiselle Migette tant en son nom qu’en celui de mademoiselle Decombe — qui s’annonce créancière privilégiée — s’oppose en 1725 à une saisie sur les grains provenant d’Anne Saint Mard au seul bénéfice dudit Jean bourgeois d’Épiez et tout autre y prétendant. Les registres de la justice subalterne ne nous permettent pas de connaître l’origine de la charge due. S’agit-il d’un fermage ? Un unique enseignement : Anne est endettée auprès de plusieurs personnes.
Fin de l’année 1727 [5], Anne vend trois quarts de terre au Mont-de-Villers pour une somme de 700 écus à 8 sols d’or.
Anne Saint Mard, jeune veuve enceinte en 1724, est mère de trois enfants âgés de 2, 3 et 5 ans. Elle doit pourvoir aux besoins de sa famille. Elle ne peut compter sur son père mort en 1715. Elle bénéficie — vraisemblablement — de l’aide de ses frères ou de sa sœur. D’ordinaire, pression sociale oblige et réalité économique, le conjoint survivant se remariait. Anne attend presque neuf ans malgré les difficultés évoquées ci-dessus. C’est un comportement hors norme. Elle était probablement une femme de caractère. Le 10 mai 1733, elle épouse un dénommé Pierre Mensier dit de Torgny.
Anne Saint Mard s’éteint le 3 février 1738. Dix ans après son décès, le 8 décembre 1748 [6], son fils Philippe, soldat au service de France à la Compagnie de Barry, vend la totalité de ses biens à Dampicourt « provenant de la succession qu’il lui a été échu après la mort et trépas de Marcq Devaux et Anne St Mard ses père et mère… »
Notes
[1] Anne Devaux : baptisée le 2 janvier 1718.
[2] Magdeleine Devaux : baptisée le 11 février 1721.
[3] Catherine Devaux : baptisée le 1er février 1722.
[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justices subalternes, Dampicourt, Œuvre de Loi, cote 847 folio 61.
[5] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justices subalternes, Dampicourt, Œuvre de Loi, cote 847 folio 54.
[6] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Justices subalternes, Dampicourt, Œuvre de Loi, cote 848 pages 142 à 144.