Carnets de notes - Chroniques et récits

Marie Marguerite (1714-1790) et son fils Prothain Parmentier : vol chez le curé et ragots

Récits St Mard : du côté de Jean St Mard (+1725) et sa descendance.

Informations généalogiques :

Marie Marguerite SAINT MARD est la fille de Jean SAINT MARD, laboureur et de Marguerite HENRY. Elle est baptisée à Verneuil-Petit, le 24 mars 1714.
Le jeudi 14 janvier 1734 à Verneuil-Petit, elle épouse Jean PARMENTIER, laboureur.
Marie M. SAINT MARD est décédée le dimanche 9 mai 1790, à l’âge de 76 ans, à Verneuil-Petit.
Le couple a eu neuf enfants, dont Prothain né en 1743.

En de l’année 1775, la communauté de Verneuil-Petit est en émois. Un vol a été commis chez monsieur Jean-Baptiste Pierrot, curé dudit lieu. Une procédure criminelle est instruite contre Louis Basillion et Joseph Marchal. Marguerite Saint Mard et son fils Prothain Parmentier colportent de nombreux ragots qui mettent en cause Louis Basillion.

Jean Mathy, tisserand en toile de Petit-Verneuil, cinquante et un ans environ, raconte : « Vers Noël dernier, il a rencontré Marguerite Saint Mard veuve de Jean Parmentier dans le village de Petit-Verneuil et qu’elle lui a dit qu’elle avait vu passer Basillion ayant un sac ou cette bourse pour le sieur curé de Verneuil-Grand. [1]» Ce sac contiendrait l’argent volé [2].

À la même époque, en revenant des vêpres, l’ermite de la Nau, frère Guillaume Mamesson croisa Marguerite Saint Mard et son fils qui rentraient d’Écouviez. Ils lui affirmèrent que Basillion et Marchal étaient les auteurs du vol [3].

Villécloye, l’église Saint-Maximin.

Non seulement, le duo colportait les accusations dans le bourg, mais plus graves, un dimanche, Prothain Parmentier se rendit à la vente de défunt Renaud de Villécloye pour vérifier « si Basillion y achète beaucoup, paye argent comptant et s’il change des Louis que l’on soupçonnait qu’il avait volés. [4] » En chemin, il passa chez différents habitants de Montmédy Bas qui mangeaient en famille. Il leur annonça qu’il était commissionné de se transporter à Villécloye pour surveiller les emplettes dudit Basillion.

Différentes dépositions laissent penser qu’une partie du butin fut jeté chez le pauvre Basillion par un carreau d’une fenêtre et qu’il le rapporta à son propriétaire. Sur ces faits, l’opinion du curé Pierrot est sans appel : « Il croit Basillion honnête homme et pas coupable du vol fait chez lui.[5] »

La possibilité accordée à Louis Basillion par la justice de Montmédy de prouver par voie de témoignages les accusations de Marguerite Saint Mard et son fils Prothain Parmentier nous porte à croire qu’il a été blanchi des soupçons de vol.



Notes

[1] France, Archives départementales de la Meuse, Prévôté de Montmédy, cote Bp 4340, Enquête du 16 septembre 1776. Louis Basillion contre la veuve Parmentier et son fils.

[2] France, Archives départementales de la Meuse, Prévôté de Montmédy, cote Bp 4360, Sentences, Jugement interlocutoire du 10 septembre 1776. Louis Basillion contre la veuve Parmentier et son fils.

[3] Enquête du 16 septembre 1776, suivant sa déposition.

[4] Enquête du 16 septembre 1776, déposition de Marie Hardy femme de jean Prieur de Montmédy.

[5] Enquête du 16 septembre 1776, déposition de Jean Baptiste Pierrot, curé de Verneuil-Petit.