Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

La communauté Jean Félix Saint Mard et Hélène Guerlot à Lamorteau

Informations généalogiques

Jean Félix Saint Mard est né le vendredi 18 mai 1792 à Houdrigny (Luxembourg, Belgique). Il est le fils légitime de Henry Saint Mard, manœuvre, âgé de 50 ans et d’Anne Marie Antoine, âgée de 42 ans au moins.

Jean sera vannier et charbonnier.

Il épouse le mercredi 18 novembre 1818 à Harnoncourt (Luxembourg, Belgique), Marie Hélène Guerlot, fille légitime de Pierre Guerlot et d’Anne Maguy.

Le couple aura huit enfants :

Jean Félix Saint Mard est décédé le mercredi 30 janvier 1856, à l’âge de 63 ans, à Lamorteau (Luxembourg, Belgique).

Patrimoine

Habitation

Le ménage est propriétaire d’une maison, d’une emprise de 52 centiares, comprenant un corps de logis et une écurie contiguë.

Sur la rive droite du Ton, à Langlissant, la rue du Regnier est bordée essentiellement d’un ensemble de basses maisons et fermes sans étages. L’une d’entre elles est celle du ménage. La demeure bien modeste, classée en 1844 [1] de huitième catégorie sur neuf par l’administration du cadastre, ne peut avoir une façade importante. Dans l’ensemble, les bâtiments ont une profondeur de treize mètres et une façade de quatre mètres. Dans la rue, une maison a une façade de cinq mètres pour une profondeur de dix mètres, une maison voisine avec étage a une façade de quatre mètres et une profondeur d’un peu plus de treize mètres. Ce pourrait être l’une ou l’autre, mais rien n’est certain. Le plan cadastral primitif (1840-1843) ne me permet pas de trancher, la numérotation n’est pas nécessairement la même que celle des bulletins de propriétés. Il est fort probable qu’il s’agit d’une des maisons dont le jardin est baigné par la rivière.

En 1844, la maison, la moitié indivise d’un petit jardin d’environ 4 ares et une pièce de terre labourable d’environ 16 ares 20 centiares sont hypothéqués pour garantir le remboursement d’un prêt de 400 francs accordé par le Bureau de bienfaisance de Lamorteau [2].

Sans qu’on le sache pourquoi, en 1856, dans la déclaration de succession de Jean Félix, sa veuve et ses enfants ne mentionnent que le « quart indivis d’une petite maison ayant corps de logis avec écuries contiguës et petit jardin derrière, situé au village de Lamorteau, rue du Regnier, tenant à Jean Waty du levant et à Philippe Raimond du couchant ; ce quart estimé cent cinquante francs. » [3] Le ménage a-t-il perdu une partie de ses droits sur la maison ?

Bulletin des propriétés de 1844

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 69 a. 90 c. 94,90 %
Jardin 3 a. 24 c. 4,40 %
Maison 52 c. 0,71 %
Total général 73 a. 66 c. 100,00 %

En 1822-1844, les charbonniers sont propriétaires en moyenne de 1 hectare 5 ares. L’écart entre le moins nanti (1 are 5 centiares) et le plus nanti (2 hectares 55 ares) étant très important pour un petit nombre de personnes, la valeur moyenne (1 hectare 5 ares) n’est pas représentative. La valeur médiane, établis à 27 ares 42 centiares, est plus parlante.

Dans le lot, Jean Félix Saint Mard est le troisième le plus « aisé ». La superficie relativement faible des biens agricoles permet au ménage de pratiquer une agriculture vivrière. Le jardin de deuxième classe, qui ne peut être celui sis derrière la maison, permet la culture de gros légumes. Contrairement aux jardins de première classe, il n’est pas assujetti aux inondations de la rivière le Ton.

Le ménage possède une parcelle de terres labourables de troisièmes classes dont le sol est une terre végétale mêlée de pierres calcaires moins de profonde et plus fortement mêlée de pierres que les terres de première et deuxième catégorie. Certaines terres de la catégorie peuvent être plus profondes, moins pierreuses et plus humide cependant elles reposent sur un sous-sol qui ne permet pas à l’eau de s’infiltrer. Les terres de troisième classe doivent être interprétées comme moins productive, moins facile à travailler que celle de première et seconde classe sans pour autant être mauvaise.

Il possède quatre parcelles de terre de classe 4. Si la terre est la même que celle des classes supérieures, elle est très pierreuse et de faible profondeur. Dans cette catégorie, nous trouvons aussi des parcelles plus profondes, mais plus compactes et plus humides, et des terres marneuses profondes, difficiles à labourer et situées en pente assez rapide qui retiennent assez fortement l’humidité.

Jean Félix Saint Mard et Marie Hélène Guerlot sont des petites gens dont seul trois de leurs huit enfants ont atteint l’âge adulte. Ils ne pouvaient pas être bien riches. Doit-on les considérer comme pauvre ? Peut-être. Miséreux, c’est une autre histoire. Cela nécessitera des recherches complémentaires aux Archives de l’État à Arlon.



[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administration du cadastre, Royaume de Belgique, Commune de Lamorteau, Bulletin no 400.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), minute no 8178.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Administration de l’enregistrement et des domaines, Bureau de Virton, Déclarations de successions, volume no 64, déclaration no 257.