Carnets de notes - Un monde de paysans

VI. Les terres labourables

Entre Marville et Flassigny, au temps des moissons, deux champs de céréales. (Marville ; Meuse)

Livre : Un monde de paysans. La basse vallée du Ton entre Vire et Chiers : Description d’un paysage et d’une société rurale.
Remarque : Les superficies sont exprimées en mètre carré ou centiare.

Pourcentage d’occupation du sol

Nature Superficie (m²) %
Territoire 43.679.573
Terre labourable 23.492.106 53,78 %

Généralité

Les terres labourables en brun occupent presque la totalité des pentes et reliefs non boisés.

Les terres labourables sont les terres cultivées produisant des céréales, des pommes de terre pour l’alimentation humaine et des plantes fourragères pour le bétail. Avant les mutations du 20e siècle, en Gaume, les terres de culture représentent 90 à 95 % de la surface agricole utile [1] pour 5 à 10 % pour les prés [i]. À la fin du 18e siècle, la Lorraine belge est autosuffisante en blé [ii]. Elle nourrit sa population.

Une loi du 25 mars 1847 amorce un mouvement de défrichement en Belgique qui obtient dans la région un succès limité, car les terres boisées sont de moindres qualités. Dans les années 1880, une crise paysanne — crise du blé — affecte le pays.

La superficie des terres cultivées atteint son maximum à la jonction des 19e et 20e siècles.

Nature Nombre de parcelles cadastrales % Superficie (m²) %
Terres labourables 9.494 99,86 % 23.443.216 99,79 %
Labours clos 11 0,12 % 44.910 0,19 %
Réservoirs comme terres labourables 2 0,02 % 3.980 0,02 %
Total général 9.507 100,00 % 23.492.106 100,00 %

Les conditions physiques locales définissent les pratiques agricoles. Pour les Ardennais, le pays gaumais est « un pays de cocagne [iii]». « Les champs peuvent être semés de céréales à peu près partout en Gaume, sauf sur les bords au nord de la région : les sols y sont trop lourds et ne se réchauffent pas assez vite le printemps venu. [iv]» Les rendements y sont meilleurs, mais somme toute faibles par rapport aux grandes régions agricoles. Pour une unité semée, le paysan en récolte 4 à 10, les bonnes années [v]. Les bons sols et un climat plus doux en sont la raison.

Sur le territoire étudié, le meilleur rendement déclaré par les experts de l’administration cadastrale en 1819-23, est celui de l’orge cultivée à Harnoncourt dans des terres labourables de première classe. Une unité semée en produit quinze. Par contre, le rendement des labours de quatrième classe est nettement plus faible. Les plus faibles sont constatés à Montquintin sur des terres de quatrième catégorie : quatre unités récoltées pour une semée pour l’avoine, le méteil et le seigle. Le rendement du froment à Torgny cultivé sur les terres de quatrième catégorie est de quatre unités récoltées pour une semée.

Le système des champs ouverts domine dans une moindre mesure en Lorraine [vi]. L’assolement triennal obligatoire, les coutumes locales interdirent de clôturer les terres cultivées que le bétail est autorisé à parcourir, la récolte faite.

« Les terres à champs couvraient pentes et replats à l’exclusion des couloirs de près naturels le long de l’ensemble des cours d’eau. [vii]»

Il existe trois natures de sol que nous pouvons rencontrer dans la région :

  1. Les terres calcaires, favorables à la culture des céréales, retiennent peu l’eau, décomposent rapidement les engrais et se travaillent difficilement par forte chaleur.
  2. Les terres d’alluvions, situées en fonds de vallée, se sont formées par les dépôts successifs des matières organiques et minérales tenues en suspension dans les rivières et les fleuves lors de leurs crues.
  3. Les terres marécageuses souvent acides formées par la décomposition de plantes dans un sol humide.

Qui est propriétaire des terres labourables ?

Professions / Statut Nombre de parcelles cadastrales % Superficie (m²) %
Paysans (cultivateurs et journaliers) 4.468 47,00 % 9.451.503 40,23 %
Personnes physiques sans profession 2.492 26,21 % 6.850.270 29,16 %
Institutions 439 4,62 % 3.122.358 13,29 %
Artisans 1.123 11,81 % 2.041.105 8,69 %
Propriétaires non connus 288 3,03 % 580.692 2,47 %
Autre profession 220 2,31 % 519.310 2,21 %
Métiers d’autorité 169 1,78 % 386.829 1,65 %
Aubergistes — cabaretiers 198 2,08 % 347.189 1,48 %
Commerçants 110 1,16 % 192.850 0,82 %
Total général 9.507 100,00 % 23.492.106 100,00 %

Sans surprise, les paysans-cultivateurs et journaliers sont les principaux propriétaires des terres de culture. Ils sont talonnés par les personnes physiques sans profession connue, groupe composite rassemblant les veuves, les héritiers, les rentiers et propriétaires. Les institutions, essentiellement des communes, bureaux de bienfaisance et fondation détiennent un peu plus de 13 % des superficies. Les artisans forment le quatrième groupe.

Rendement et archaïsme

Il faut le reconnaître, dans mes lectures, l’image de marque du paysan lorrain est rarement bonne. Méfiant par nature, le paysan du 19e siècle subit le poids des traditions et est réfractaire aux innovations. Le paysan lorrain, qui s’enrichit, agrandit son exploitation sans améliorer le rendement des terres. Il s’étend, il n’intensifie pas. Sa terre produisant plus facilement que d’autre région (Ardenne), ils la « gaspillent en mal façon », « l’abandonnent sans emploi » [viii]. Anciennement, lorsque la proto-industrie sidérurgique était florissante (17-18ème siècles), à la mauvaise saison, beaucoup de propriétaires, de leurs attelages, se mettaient au service des maîtres de forges et des charbonniers pour transporter le charbon de bois, le minerai, les productions métallurgistes. Pendant ce temps, ils délaissaient les champs. Les animaux ne restaient pas à l’écurie et ne produisaient pas de fumier.

Le fumier est l’engrais organique le plus usité provenant des litières usagées des animaux chargées de leurs déjections et excréments.

Les plus utiles sont :

Les deux premiers sont plus « chauds et actifs », le dernier plus « onctueux » et « moins chaud ». [ix]

« On doit soigner le fumier […] : on en fait un amas sur une surface légèrement bombée que l’on a soin de bien tasser ; où on l’accumule dans un grand trou muni d’un puisard, dans lequel se rend le purin ou jus de fumier. [x] »

La gestion du fumier sur l’usoir est très décriée tant pour des raisons hygiénistes que pour sa qualité. Il manque de fumure en Gaume et en Ardenne pour améliorer le rendement des terres. Il y a trop peu d’animaux dans les fermes. Malgré tout, chaque foyer a au moins un cochon tué une fois par an (viande, jambon fumé, charcuterie). Facteur aggravant, la coutume de l’assolement triennal obligatoire avec droit de parcours pour les animaux de la communauté villageoise interdit la récolte des pailles de céréales qui ne peuvent être utilisées comme litière dans les écuries.

Au 18e siècle, en Gaume du nord (Semois) les pratiques évoluent, en Gaume du sud (Vire et Ton), la tradition résiste.

La petitesse des parcelles labourables (lanières) non regroupées en de plus grands ensembles est un facteur contrariant l’évolution des méthodes.

Depuis 1770, les cultivateurs avaient le droit d’interdire le passage de troupeaux sur leurs terres. Dans les années 1820, les pratiques évoluent. Dans la vallée du Ton, les exploitants récoltent les pailles des terres labourables. Ils n’achètent pas ou peu d’engrais en dehors de leur commune.

En 1819-23, à Saint-Mard, « les terres des trois premières classes ne sont fumées complètement que tous les six ans. » À Torgny, cela ne s’applique qu’aux terres de deux premières classes. « Celles des deux dernières le sont à des époques plus éloignées, il en est, mais en faible quantité qui ne sont jamais amendées » à Harnoncourt et Torgny

Les plus petits exploitants, ceux qui pour vivre exercent un second métier (manouvrier, ouvrier, artisan) travaillent leurs terres avec des outils de moindre qualité souvent bricolés par eux. Moyennant services rendus, quelques journées de travail, ils peuvent faire labourer leurs lopins, mais le travail ne se fait pas toujours à la bonne période. Le cultivateur, propriétaire de la charrue et son attelage, doit d’abord s’occuper de son exploitation.

Morcellement et assolement obligatoire

Morcellement

L’excessif morcellement du territoire agricole est une caractéristique du Pays, que nous retrouvons de l’autre côté de la frontière dans le canton de Montmédy. S’il n’est plus adapté à l’agriculture du 21e siècle, au 19e siècle et antérieurement, il offrait de nombreux avantages. Il était la conséquence de l’outillage à disposition des paysans, de leurs pratiques, et de la structure sociale de la communauté villageoise. Il limitait les risques de mauvaises récoltes en répartissant les parcelles en différents lieux du finage (répartition des risques). Il permettait aux moins riches ou au non-cultivateur, qu’ils soient manouvriers, ouvriers agricoles ou artisans, d’acquérir une ou des parcelles et devenir exploitant à titre complémentaire.

Dans la première moitié du 19e siècle, la superficie moyenne des parcelles de terres cultivables dans sept villages sur neuf est largement inférieure à un jour ou 33 ares, c’est-à-dire la surface maximale qu’un paysan pouvait labourer en une journée.

Village Superficie moyenne (M²)
Couvreux 1.612,40
Dampicourt 2.631,63
Harnoncourt 3.169,03
Lamorteau 1.824,78
Montquintin 2.297,72
Rouvroy 2.187,26
Saint-Mard 3.389,53
Torgny 2.725,11
Vieux-Virton 2.822,55
Moyenne générale 2.471,03

Vers 1950, dans l’arrondissement de Virton, la moyenne de la superficie d’une parcelle est de 51 ares, dans l’arrondissement d’Arlon de 53 ares et dans la province de Luxembourg de 68 ares. [xi]

Lanières :

Une seconde caractéristique des terres labourables est leur forme en lanière qui facilite le travail des paysans en limitant les manœuvres lors du labourage. En contrepartie, cette division du finage est une des raisons probables de l’assolement triennal obligatoire.

Les lanières sans clôture (liguètes [2]) sont des parcelles très étroites, 12 mètres de largeur pour 100 à 300 mètres de longueur, qui suivent les courbes des niveaux de la pente. À l’origine, elles avaient une superficie approximative d’un jour (33 ares à savoir une parcelle de 11 mètres de largeur pour 300 de longueur), la superficie qu’un paysan pouvait labourer en une journée.

Pour l’œil averti, une raie plus profonde indiquait les limites des parcelles.

Assolement triennal obligatoire

L’assolement triennal est une pratique agricole qui organise l’alternance des cultures sur une même parcelle en un cycle de trois années pour mieux l’exploiter. L’usage se serait mis en place à partir du 10e siècle [xii].

Dans un article sur la survivance de cette coutume à Torgny en 1946, Monsieur Edmond Fouss, fondateur et conservateur du musée gaumais avait écrit : « La coutume obligeait les occupants du sol à la pratique simultanée sur un même “champtier” ou bloc de parcelles de mêmes cultures suivant un rythme déterminé : c’était l’obligation ou contrainte d’assolement. [xiii]»

Jusqu’au 19e siècle, les paysans de la région pratiquent la polyculture autarcique. La majorité des terres labourables en lanières sont enclavées, ne sont pas desservies par un chemin. Il s’en suit un droit de passage sur les parcelles voisines dont l’emblavement doit être identique à la parcelle enclavée pour en permettre sa récolte sans que son propriétaire n’endommage les cultures voisines.


En rouge, les terres enclavées.
Harnoncourt. À la sortie du village en direction de Saint-Mard.

En rouge, les terres enclavées.
Lieu-dit La Longue Hache à Saint-Mard.
Terres de culture et ou prairies.

Pour améliorer l’alimentation du petit bétail (porcs, chèvres, moutons), les animaux étaient rassemblés en un troupeau communal sous la garde d’un herdier qui les conduisait dans les champs après la récolte, la fenaison ou le regain.

Ce système dont nous pouvons penser qu’il a été élaboré en leur temps par les villageois affranchis, a été figé par la coutume, qui sousl’ancien Régime obligeait la pratique de l’assolement triennal, autorisait le pacage du bétail dans les champs après la récolte, interdisait l’édification de clôtures autour des terres labourées, divisait le territoire de la communauté – le finage ou ban – en trois parties plus ou moins égales appelées soles ou saisons, et obligeait d’ensemencer de la même manière toutesles parcelles d’une même sole. Chaque agriculteur devait posséder des parcelles d’égale superficie dans chaque sole pour avoir des récoltes chaque année.

De cette contrainte collective s’est formé un paysage de champs ouverts (Openfield) inscrit dans un territoire ondulé, vallonné et partiellement forestier.

« C’est en fonction de la céréaliculture et de ses exigences que toutes les autres productions s’organisent.[xiv]» (Bianchi et all)

La culture de céréale épuise les sols. Malheureusement, les cultivateurs ne disposent pas de fumures en qualité et quantité suffisante pour les amender. Cette pénurie serait due à un médiocre bétail et à une mauvaise gestion du fumier simplement disposé en tas devant la maison. La paille n’était pas récoltée et ne servait pas de litière dans les étables et écuries.

Le paysan, qui travaillait à l’instinct pratiquant son métier comme son père, comme les anciens, ensemençait deux cultures de céréales avant de mettre sa terre au repos. La jachère était la seule méthode connue pour permettre à la terre de se régénérer. Chaque année, un tiers des terres cultivables étaient improductives. Les sols les moins fertiles et les plus fragiles nécessitent un système de rotation plus longue et plus complexe. En Ardennes, « le temps de repos du sol entre deux labours et ensemencement s’étend sur une vingtaine d’années. [xv]»

Les auteurs de la terre et les paysans en France et en Grande-Bretagne du début du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle précisent que les cultivateurs n’avaient pas un grand souci de la sélection des grains. Ils semaient « lourdement », plus de 2 hectolitres de grains semés à l’hectare, « comme si on espérait, en accroissant la semence, augmenter la récolte. [xvi] »

Les expertises des communes de Dampicourt, Harnoncourt, Montquintin, Saint-Mard et Torgny en 1819-1823, décrivent en détail la succession des assolements qui varient légèrement d’un finage à un autre. La succession est de trois ans pour toutes les classes à Harnoncourt et Torgny. Elle est « de trois ans pour les terres des trois premières classes et de quatre pour celles de quatrième à Dampicourt. [xvii]» À Saint-Mard, « la succession des assolements est de trois ans pour les terres des quatre premières classes, et de six pour celles de la cinquième. [xviii]»

D’une manière générale, la première année était consacrée au blé d’hiver semé à l’automne — froment, épeautre, seigle et méteil, mélange de froment et de seigle — les céréales les plus utiles à l’alimentation de l’homme. Le froment est semé sur les terres les plus riches et les mieux exposées. Le seigle, robuste, offre un bon rendement et de longues pailles souples et solides qui malheureusement ne sont pas ramassées.

Assolement — Première année
Commune Classe
1 2 3 4 5
Dampicourt 1/2 froment
1/2 méteil
1/2 froment
1/2 méteil
1/2 froment
1/2 seigle
1/2 froment
1/2 seigle

Saint-Mard Froment Froment 1/2 froment
1/2 méteil
Méteil Méteil
Torgny Froment Froment Froment Froment

La seconde année était celle des céréales de printemps ou marsage (semailles de mars) : Orge et avoine. Mélangée avec du seigle, l’orge était utilisée pour la fabrication du pain et accessoirement, l’orge servait à l’élaboration de la bière. L’avoine nourrissait les chevaux.

Assolement — Deuxième année
Commune Classe
1 2 3 4 5
Dampicourt 1/2 avoine
1/2 orge
1/2 avoine 1/2 orge Avoine Avoine
Saint-Mard 1/2 orge
1/2 avoine
2/5 orge
3/5 avoine
Avoine Avoine Avoine
Torgny 3/4 orge
1/4 avoine
1/2 orge
1/2 avoine
2/5 orge
3/5 avoine
Avoine

La troisième année, après avoir été glanée et parcourue, la terre était préparée, fumée, labourée, hersée, et mise au repos (jachère). La terre se couvrait d’herbes qui assurent un supplément de fourrage aux animaux. Le droit de pacage s’exerçait lorsque la moisson était terminée. Les animaux de la communauté — petits bétails et porcs — rassemblés en troupeau sous la garde d’un herdier « avaient la libre disposition d’une campagne ouverte [xix]» pour profiter des champs au repos. À Torgny, le troupeau communal, qui a cessé d’exister vers 1900, comprenait essentiellement de chèvres propriétés des manœuvres, artisans et petits fonctionnaires de la commune.

Le 19e est marqué par l’abandon de la jachère non cultivée premier pas vers disparition de l’assolement triennal obligatoire même si de nos jours de nombreux agriculteurs pratiquent toujours à leur gré une rotation des cultures.

Depuis la seconde moitié du 18e siècle, de nombreux usages tombent en désuétude. En 1770, dans le duché de Luxembourg, une réforme législative autorise les propriétaires à interdire le passage de troupeaux sur leurs terres. Les techniques agricoles évoluent. Introduction des plantes fourragères, trèfle et ensuite luzerne, pour l’alimentation du bétail. Introduction de la pomme de terre. Apparition des prairies artificielles. Tout cela au détriment des jachères. L’outillage s’améliore. La progression de l’élevage des bovins, importante dans le canton de Virton, permet un plus grand usage des engrais (fumures).

Assolement — troisième année
Commune Classe
1 2 3 4 5
Dampicourt 1/7 trèfle
1/7 pommes de terre
5/7 jachère
1/10 trèfle
1/10 pommes de terre
8/10 jachère
1/12 trèfle
11/12 jachère
Repos deux ans
Saint-Mard 1/8 trèfles
1/8 pommes de terre
6/8 jachères
1/10 pommes de terre
9/10 jachères
1/12 trèfles
1/12 pommes de terre
1/10 jachère
Jachère La terre reste en jachère
pendant quatre années
Torgny 1/8 trèfle
1/8 pommes de terre
6/8 jachères
1/10 trèfle
1/10 pommes de terre
8/10 jachères
1/12 trèfle
1/12 pommes de terre
10/12 jachères
Jachère

Dans les années 1820, dans la basse vallée du ton, la pratique de la jachère recule tout en restant importante comme nous pouvons le voir dans les tableaux ci-dessus. Il faut attendre la décennie 1870-80 pour qu’elle soit définitivement remplacée par les cultures de trèfle et des pommes de terre.

La réduction des friches et l’apparition des clôtures réduisent le domaine accessible au berger communal. À la fin du 19e siècle, la jachère nue concerne moins de 5 % des terres [xx]. Elle a quasiment disparu.

Torgny en 1946 : Un exemple de survivance de l’assolement obligatoire et de fonctionnement d’un finage

Une survivance de la pratique de l’assolement triennal obligatoire a été décrite par Monsieur Edmond Pierre Fouss — conservateur fondateur du Musée Gaumais de Virton — dans un article titré sur la structure agraire et le paysage rural de Torgny. (Extrait du « Pays gaumais », 9e année, 1948. Édition du Musée gaumais, Virton.)

Généralité

En 1946, « l’assolement triennal, par l’entente tacite des cultivateurs est, aujourd’hui encore, obligatoirement de règle. [xxi]»

Torgny est un village de 300 âmes construit à mi-pente sur le coteau nord-est de la trouée conséquente de la Chiers qui y effleure la côte bajocienne après avoir entaillé son plateau depuis Longwy. Le village est construit au milieu des cultures, à une altitude de 230 mètres. Sa surface agricole exposée essentiellement au sud-ouest se divise en 2/3 de terres de cultures et 1/3 d’herbages principalement sur les alluvions de la Chiers.

« Les terres cultivées sont essentiellement formées par une couche fertile dépassant parfois un mètre d’épaisseur (surtout vers le bas) et provenant du glissement sur la pente du sol argilo-calcareux résultant de la désagrégation du calcaire bajocien. [xxii]» Les plus fertiles se situent à la mi-pente. C’est une excellente terre à froment, une des plus productives de la région (40 hectolitres à l’hectare les bonnes années). Néanmoins, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les fortes terres et pentes imposaient l’usage de deux chevaux pour pouvoir les travailler.

La commune est une étrangeté de l’histoire. Elle est enclavée. Trois routes y mènent, mais une seule de celles-ci conduit à un village belge (Lamorteau). Les deux autres la relient à Velosnes (Meuse) et Épiez-sur-Chiers (Meurthe-et-Moselle), deux villages français.

Division du finage

Le finage ou territoire des champs cultivés est divisé en deux coutures, elles-mêmes divisées en trois saisons ou soles.

La première couture organisée autour du village regroupe les « terrains des particuliers ». Ces trois saisons sont dénommées sous les bois, derrière la ruelle et derrière Genru.

La seconde couture appelée les Aisances est formée des terrains communaux qui suivant la tradition populaire auraient été attribués à la communauté villageoise de Torgny par la générosité des comtes de Chiny. Elle se situe à lieu-dit La Montagne, le long de la route d’Epiez, à l’est du territoire. Ces trois saisons sont dénommées du Vozé, des petits trûches et des bandes des bas (sur le plan cadastral nommé Champs des débats).

Les Aisances

En 1854, l’assolement des biens communaux à Torgny est une obligation (règlement communal du 25 novembre 1854). Si un particulier « désaisonnent » ou « découturent » c’est-à-dire cultive une emblavure qui n’est pas de saison dans une parcelle enclavée, il devra payer des dommages-intérêts aux usagers des parcelles piétinées.

Avant la Première Guerre mondiale (1914), les terres communales sont réparties en affouage pour 24 ans. « Chaque foyer avait droit à deux champs de 14 ares dans chacune des trois coutures de la Montagne [xxiii]» c’est-à-dire 84 ares [3].

Dès la seconde moitié du 19e siècle, les villages ont commencé à se vider de leur excédent démographique par immigration vers les bassins industriels et les capitales. La Première Guerre, dont le premier mois fut particulièrement dramatique sur cette frontière, entraîne le départ de plusieurs familles de Torgny dont les terres en affouages ne sont plus entretenues. La paix revenue, d’autres habitants abandonnent l’agriculture et renoncent à leurs droits sur les Aisances.

L’affouage est abrogé au profit de la mise en location de biens communaux. Malgré des loyers bon marché, les parcellesd’accès difficiles ne trouvent pas de preneur. Retournées à l’état de friche, elles sont boisées. La mutation déstabilise la coutume de l’assolement obligatoire sur le Montagne. Le système se désagrège.

Cependant, l’assolement obligatoire se maintient dans la couture des particuliers.

Les raisons de la survivance

L’isolement du village a probablement favorisé le maintien d’une gestion désuète. Monsieur Fouss évoque deux raisons maîtresses à son maintien.

« Le système agraire en vigueur dans le village sert le mieux l’intérêt du plus grand nombre. Des conditions favorables assez rarement réunies, une adaptation presque sans défaut de la fonction à l’organe seraient-elles à l’origine de la survivance des trois saisons de l’assolement obligatoire ? [xxiv]»

« Les terres fortes et fertiles de Torgny se prêtent de préférence aux cultures d’excellent rendement du froment et de l’avoine. On ne voit pas l’avantage immédiat qu’aurait le cultivateur, même en créant de nouveaux chemins, de diversifier librement ses cultures. [xxv] »

La survivance de l’assolement est une adaptation aux contraintes territoriales. En labourant, semant, récoltant de la même manière et à la même date, les agriculteurs ne se gênent pas et ne dégradent pas les biens de leurs voisins.

Ces deux derniers arguments sont très bien motivés dans les attendus d’une délibération du conseil municipal de Jouy — petit village de 802 habitants au nord de Toul, dans la plaine de la Woëvre — du 14 août 1853 portant sur l’assolement des revers de la côte : « Considérant que les motifs énoncés dans la transaction sont très justes et qu’en effet il résulte de la manière d’emblaver les terres de la montagne des inconvénients très graves provenant des dégâts causés par le passage des personnes pour les cultures, des voitures qui conduisent le fumier ou qui vont chercher les récoltes dans les champs voisins lesquels sont ordinairement couverts de récoltes différentes. [xxvi]»

Route et chemins :

Avant la Première Guerre, une seule route relie le village à Lamorteau (Chemin du Haut). Une seconde est construite en 1916 (Chemin du Bas). Une faible densité de chemin ne permet pas de desservir les plus grands nombres des parcelles labourables. « La rareté de ces chemins peut contribuer à maintenir la division du finage en trois soles, mais il est de fait que les cultivateurs ne cherchent pas à la multiplier. [xxvii]»

Absence de volonté de regrouper les parcelles

En 1946, la Gaume et le canton de Montmédy voisin sont des pays de petites et moyennes exploitations. Les cultivateurs de Torgny ont des lanières labourables réparties de manières régulières sur le finage. La qualité des sols, l’éloignement et la topographie rendent inégale la valeur de la terre. Les parcelles les plus éloignées et les plus hautes sur le coteau sont en règle générale moins valorisées. Les paysans répartissent équitablement les risques et gains.

« Un remembrement collectif léserait beaucoup d’intérêts. Les terres les plus avantageuses et le plus faciles à atteindre sont situées à proximité du village et personne ne voudrait s’en défaire. [xxviii]»

Classification fiscale des terres labourables (nature du terrain)

En 1822, les terres se divisent en quatre classes, exceptées à Saint-Mard où il y a une cinquième classe.

Classe
Villages et hameau 1 2 3 4 5 Non classé Total général
Territoire 13,88 % 33,33 % 37,44 % 12,29 % 1,93 % 1,13 % 100 %
Classe
Villages et hameau 1 2 3 4 5 Non classé Total général
Couvreux 10,81 % 29,22 % 47,93 % 11,89 % 100 %
Dampicourt 18,60 % 33,31 % 38,55 % 9,54 % 100 %
Harnoncourt 22,14 % 51,81 % 18,62 % 5,31 % 2,12 % 100 %
Lamorteau 9,50 % 17,31 % 41,15 % 26,87 % 5,09 % 100 %
Montquintin 17,64 % 40,52 % 38,56 % 3,25 % 100 %
Rouvroy 3,26 % 27,07 % 39,93 % 27,85 % 1,88 % 100 %
Saint-Mard 5,99 % 29,62 % 46,58 % 11,50 % 2,95 % 3,36 % 100 %
Torgny 21,68 % 37,04 % 26,82 % 11,67 % 2,79 % 100 %
Vieux-Virton 13,70 % 40,08 % 32,83 % 8,07 % 5,32 % 100 %

1re classe

Les terres labourables de première classe sont qualifiées de labourable ou végétale mêlée d’argile (Dampicourt, Montquintin, Saint-Mard, Torgny) ou de pierre (Harnoncourt et Montquintin). La terre a une profondeur de 10 à 12 pouces (25 à 30 cm). Le tableau de classification des propriétés foncières précise que cette terre est « d’une culture assez facile [xxix]» à Dampicourt et qu’au « moyen des labours qu’on y fait ; elle se divise parfaitement [xxx]» à Harnoncourt.

À Dampicourt, les terres de première classe se trouvent à portée des habitations dans de petits fonds ou sur des pentes douces. À Harnoncourt, elles sont situées enpente assez inclinée. À Saint-Mard, la plus grande partie des terres est localisée à proximité de la tuilerie, à mi-côte ou sur des plateaux. À Torgny, sur des pentes douces et quelques petits plateaux. À Montquintin, il n’y a pas de localisation privilégiée, elles sont « situées sur les divers points du territoire [xxxi]».

À Torgny, il n’y a pas de terres de 1re classe dans la section cadastrale B.

Elle est « très friable quoiqu’ayant de la consistance [xxxii]» (Dampicourt) ou « assez forte [xxxiii]» (Harnoncourt). Elle est franche à Saint-Mard et Torgny. À Montquintin, elle est mêlée de sable et repose sur un fond argileux.

La terre végétale est de couleur rouge à Montquintin, et grisâtre ou rougeâtre à Torgny. L’argile de couleur blanchâtre à Saint-Mard.

Sur tout le territoire décrit, les terres de première classe sont propres au froment et à l’orge. L’avoine et le trèfle y sont cultivés hormis à Harnoncourt. Les pommes de terre uniquement dans les communes de Dampicourt, Saint-Mard et Torgny.

Lieux-dits de référence :

  1. Dampicourt, lieu-dit Serisier.
  2. Harnoncourt, section A, lieu-dit au Gagnage.
  3. Harnoncourt, section B, lieu-dit aux champs Hachette.
  4. Harnoncourt, section C, lieu-dit Lagaille
  5. Montquintin, section A, lieu-dit la voie de Sommethonne.
  6. Montquintin, section B, lieu-dit aux Onze Jours.
  7. Saint-Mard, section A, lieu-dit au-dessus de Barrière.
  8. Saint-Mard, section B, lieu-dit Ruchamp.
  9. Torgny, section A, lieu-dit le Douaire.

2e classe

Les terres cultivables de seconde classe diffèrent peu des terres de première classe. Leur profondeur est moindre : 8 à 10 pouces (20 à 25 cm). Leur localisation est un peu moins avantageuse. Elles sont situées « dans des côtes plus rapides [xxxiv]» à Dampicourt, « dans des revers plus inclinés, ou à des expositions moins favorables [xxxv]» à Montquintin, « à des expositions qui ne sont pas aussi favorables » à Saint-Mard et enfin « quelques-unes sont sujettes à être endommagées par les eaux lors de la fonte des neiges [xxxvi]» à Torgny

La terre est plus sablonneuse (Dampicourt) ou plus pierreuse (Harnoncourt, Saint-Mard, Torgny). Quelques terres reposent sur un sol imperméable à Harnoncourt qui est « trop humide pour produire une bonne végétation [xxxvii]». À Montquintin, une fraction des terres « occupent une terre blanche, plus profonde, mais plus froide, sur l’argile, et les récoltes sont plus incertaines. [xxxviii]»

Sur tout le territoire décrit, les terres de seconde classe sont propres au froment et à l’orge. L’avoine et le trèfle y sont cultivés hormis à Harnoncourt. Les pommes de terre uniquement dans les communes de Dampicourt, Saint-Mard et Torgny.

Lieux-dits de référence :

  1. Dampicourt, lieu-dit le Chapeau.
  2. Harnoncourt, section A, lieu-dit aux Goutière.
  3. Harnoncourt, section B, lieu-dit aux Longue Raier.
  4. Harnoncourt, section C, lieu-dit, à Verlache.
  5. Montquintin, section A, lieu-dit au Nea Jardin.
  6. Montquintin, section B, lieu-dit à la Maimont.
  7. Saint-Mard, section A, lieu-dit au Groulier.
  8. Saint-Mard, section B, lieu-dit Bechaux.
  9. Torgny, section A, lieu-dit au gros Terme.
  10. Torgny, section B, près la Chapelle, tenant de l’orient à la France et des trois autres côtés aux aisances.

3e classe

Les terres labourables de troisième classe sont de natures diverses. Il en existe de différentes sortes dans chacune des communes. La qualité des terres est altérée par plusieurs facteurs. Dégager des constantes s’avère peu aisé.

À Dampicourt, la grande majorité des terres occupe les hauteurs de Montquintin. Pour les autres communes, il n’y a aucune localisation privilégiée.

Six causes dégradantes peuvent être mises en évidence.

La dureté de la terre. Sur l’ensemble du territoire décrit, nous trouvons de terres compactes difficiles à labourer. À Montquintin, l’expert du Cadastre précise qu’il faut employer six bons chevaux pour les labourer. À Harnoncourt, ces terres sont marneuses. À Saint-Mard et Torgny, elles sont limoneuses. À Montquintin, elles sont brunes et mêlées de pierre.

L’humidité est un second facteur important qui se rencontre dans les communes de Harnoncourt et Montquintin. À Harnoncourt, les terres sont soit d’une nature identique à celle de première classe, mais plus profonde et plus humide, soit des terres marneuses situées « en pente assez rapide [xxxix]» qui retiennent fortement l’humidité. À Montquintin, une terre blanche de faible profondeur se liquéfie au printemps. Ces « semences sont exposées à périr. [xl]»

Deux communes, Saint-Mard et Torgny, sont affectées par la présence de limon, sol difficile à travailler. « Les eaux ne peuvent y filtrer [xli]» et si le printemps est pluvieux, beaucoup de semences sont perdues.

La présence de pierre concerne une partie des terres de quatre communes (Harnoncourt, Montquintin, Saint-Mard et Torgny). À Montquintin, les terres sont de couleur rouge ou brune et « extraordinairement chargée de pierres [xlii]» ou « mêlée de pierres, extraordinairement compacte [xliii]». À Saint-Mard, elles sont « légères et chargées de pierraille ». À Torgny, les terres dénommées blanches par les habitants sont « légères, sèches et chargées de pierraille [xliv]».

Le sable ne concerne que Dampicourt où il existe des « terres légères fortement sablonneuses [xlv]».

Dans l’ensemble, les terres de troisième classe sauf exception ont une plus faible épaisseur. Elles ont 5 à 6 pouces de profondeur (12 à 15 cm) voir environ sept à Dampicourt (17 à 18 cm). À Harnoncourt, l’expert se contente de dire qu’elles sont « moins profondes [xlvi]».

Sur tout le territoire décrit, les terres de troisième classe sont propres au froment et l’avoine. L’orge est cultivée à Harnoncourt et Torgny. Le trèfle est semé à Dampicourt, Saint-Mard et Torgny. Les pommes de terre le sont à Saint-Mard et Torgny. Le méteil à Montquintin et Saint-Mard.

Lieux-dits de référence :

  1. Dampicourt, lieu-dit le Mont de Villers.
  2. Harnoncourt, section A, lieu-dit au Chenois.
  3. Harnoncourt, section B, lieu-dit au-dessus le pré Cordonnier.
  4. Harnoncourt, section C, lieu-dit, à Parfondeur.
  5. Montquintin, section A, lieu-dit à la Mouchière.
  6. Montquintin, section B, lieu-dit dessus la Vanne.
  7. Saint-Mard, section A, lieu-dit aux Ânes.
  8. Saint-Mard, section B, lieu-dit la Grande Croix.
  9. Torgny, section A, lieu-dit au Haut des Coquillettes.
  10. Torgny, section B, lieu-dit la Petite Couture.

4e classe

Les terres de quatrième catégorie sont les plus médiocres. Elles sont chargées de pierre ce qui « qui gênent infiniment les labours [xlvii]». À Montquintin, une partie des terres rouges est « tellement pierreuse, sur une rocaille profonde, contre le bois que l’on n’a remarqué aucun vestige de terre, lorsque la pluie a lavé ses pierres du peu de terre dont elles sont mêlées et que le labour a ramené à la surface. [xlviii]» À Torgny, une fraction des terres « sont sèches et chargées de pierres qui gênent les labours [xlix]». Il en est de même à Saint-Mard.

D’autres terres sont dures. À Dampicourt, des terres de couleur blanche sont fortes. À Harnoncourt, lorsque leur épaisseur est plus importante, elles sont plus compactes. À Montquintin, une petite partie est formée de « terrains compacts, bleus, de très mauvaise qualité et d’un labour aussi difficile que le produit en est insignifiant. [l]»

À Saint-Mard et Torgny, les terres limoneuses de couleur rouge ou grise sont humides et d’une culture extrêmement difficile.

Pour terminer, lorsque cela est précisé, elles sont de faible épaisseur. À Dampicourt, une partie des terres « n’ont que la profondeur d’un simple labour [li]». À Harnoncourt, une autre partie a « seulement 4 à 5 pouces de profondeur » (10 à 12,5 cm). À Saint-Mard, elles « n’ont que la profondeur nécessaire à la culture [lii]».

À Dampicourt, ces terres sont situées « en grande partie de terres situées aux extrémités du territoire [liii]». À Montquintin, elles sont insignifiantes par leur étendue.

Sur tout le territoire décrit, les terres de quatrième classe sont propres à l’avoine hormis à Harnoncourt. Elles sont propres au froment à Dampicourt, Harnoncourt, Montquintin et Torgny. Elles le sont au méteil à Montquintin et Saint-Mard. On y cultive le seigle à Dampicourt et Montquintin, et l’orge à Harnoncourt.

Lieux-dits de référence :

  1. Dampicourt, lieu-dit Au-dessus du bois.
  2. Harnoncourt, section A, lieu-dit au Chenois.
  3. Harnoncourt, section B,lieu-dit à la Rondeille.
  4. Harnoncourt, section C,lieu-dit au plat de Massure.
  5. Montquintin, section A, lieu-dit Trounait de Grevire.
  6. Montquintin, section B, lieu-dit Derrière la Vanne.
  7. Saint-Mard, section A, lieu-dit le Brausou.
  8. Saint-Mard, section B, lieu-dit le Long de Cerisier.
  9. Torgny, section A, lieu-dit aux Gouttière.
  10. Torgny, section B, lieu-dit Bois Touquet.

5e classe

Si en 1844, l’administration du cadastre utilise une autre grille de classification des propriétés foncières, en 1822, Saint-Mard est la seule commune du territoire étudié à avoir des terres labourables de cinquième classe.

Ce sont des terres « froides, lourdes, et l’eau peut les pénétrer, elles restent en jachère pendant un certain nombre d’années, pendant lesquelles elles sont abandonnées à la pâture [liv]». Elles sont situées « à proximité des bois, où dans des cotes rapides, la plus grande masse se trouve sur la limite avec la mairie d’Harnoncourt[lv]».

Lieu-dit de référence :

  1. Saint-Mard, section B, lieu-dit le Long de Cerisier.

Genre de culture

Avoine

Céréale cultivée principalement pour l’alimentation des chevaux, mais aussi à l’engraissement des moutons, porcs et des oiseaux de la basse-cour. Sa paille fournit un assez bon fourrage.

Sa farine donne un pain de mauvaise qualité et son gruau, grain d’avoine débarrassé de sa glumelle (enveloppe), se mange dans certaines contrées.

Variété

Il en existe deux grandes variétés :

L’avoine d’hiver cultivée dans le sud et le sud-ouest de la France est semée en septembre.

L’avoine de mars est semée de février à avril « dès que l’on n’a plus à craindre les fortes gelées ou l’extrême humidité du sol. [lvi]»

Culture

La culture de l’avoine se pratique sur tous les terrains à l’exclusion de ceux qui sont trop secs. Elle aime la fraîcheur et ne craint l’humidité que lorsqu’elle est excessive.

C’est une plante robuste nécessitant qu’un bon labour et un sarclage. Dans la vallée du Ton, on y donne une façon de charrue et une de herse.

L’avoine est semée à la volée après le grand froid de l’hiver sur une terre fraîchement labourée. Le cultivateur enterre les semences avec la herse puis en passant le rouleau. « Le temps d’une petite pluie est fort bon pour cela. [lvii]» Lorsque les jeunes pousses auront atteint une hauteur d’environ dix centimètres, le champ sera sarclé et échardonné.

Une deuxième méthode consiste à répandre les graines sur un labour ancien et à les enterrer par un second labour superficiel.

Le rendement de l’avoine est variable : 60 hectolitres à l’hectare dans les meilleures conditions, 20 à 25 hectolitres dans l’assolement triennal avec jachère. Il est moindre dans les sols maigres, crayeux ou sablonneux.

Proportion de la récolte à la semence (pour une unité semée) :

Classe Rendement moyen
1 9,00
2 7,75
3 6,40
4 5,00
5 5,00
Moyenne générale 6,79

Froment

Variété de céréales et de blés la plus utile :

Sa farine fournit le meilleur le pain.

Après séparation de la farine, le son sert d’aliments à différents animaux domestiques et aux volailles de la basse-cour.

La paille sert de litière et d’aliment pour les animaux.

Variété

Il en existe deux grandes variétés :

Le froment d’hiver semé en automne (fin septembre-15 décembre) dont la récolte est plus assurée et abondante que celui de mars.

Le froment de mars semé au printemps.

Culture

Le froment se cultive dans les meilleures terres labourables qui doivent être fumées et labourées à plat au minimum un mois avant les semailles. Dans la vallée du Ton, on donne à la terre de toutes les classes trois façons de charrue et une de herse.

Il est semé à la volée. Ses semences doivent être recouvertes par hersage renouvelé au printemps. Lorsque la terre est légère, le rouleau peut être utilisé. Durant sa croissance, la terre doit être sarclée pour en ôter les mauvaises herbes et plantes nuisibles.

Rendement

En 1879, la production moyenne en France d’un hectare de froment est de 14 hectolitres soit environ 6 fois la semence. Les terres les moins fertiles produisent 9 hectolitres.

La paille pèse suivant les années deux à trois fois le poids du grain.

Proportion de la récolte à la semence (pour une unité semée) :

Classe Rendement moyen
1 9,70
2 7,80
3 6,30
4 4,50
Moyenne générale 7,36

Méteil

Le méteil est un mélange d’un tiers de froment et de deux tires de seigle semé et récolté ensemble.

Sa farine donne un pain bon et nourrissant.

Pour le cultiver, les paysans de la vallée du Ton donnent à la terre trois façons de charrue et une de herse.

Proportion de la récolte à la semence (pour une unité semée) :

Classe Rendement moyen
1 10,00
2 8,00
3 6,50
4 4,50
5 5,00
Moyenne générale 6,43

Orge

Céréale secondaire dont la farine donne un pain « rude et grossier [lviii]» et permet de faire de bonnes buvées blanches pour les animaux. Mélangée à de la farine de seigle, l’orge donne un pain grossier.

Son grain est une excellente nourriture pour les animaux. Sa paille est utilisée comme litière.

Sous forme de malt, c’est un ingrédient utilisé pour la fabrication de la bière.

Variété

Il en existe deux grandes variétés :

L’orge d’hivers ou escourgeon d’automne, le plus cultivé, est semée en septembre.

L’escourgeon de mars est semé de la mi-mars à la fin avril.

Culture

L’orge se cultive sur des terres calcaires, chaulées ou marnées, et bien ameublies. Dans la vallée du Ton, les cultivateurs donnent à la terre trois façons de charrue et une de herse.

Proportion de la récolte à la semence (pour une unité semée) :

Classe Rendement moyen
1 11,00
2 9,00
3 8,00
4 7,00
Moyenne générale 9,46

Seigle

Le seigle est la céréale la plus utile après le froment. Sa farine est moins blanche et nourrissante, mais permet de faire un pain d’assez bonne qualité qui se conserve longtemps frais.

Sa paille sert :

Variété

Il en existe deux grandes variétés :

Culture

Le seigle peut se cultiver dans des terrains qui ne conviennent à la culture du froment et exige peu d’engrais. Il peut être semé dans tous les terrains pas trop humides, voir sec et aride, mais convenable ameublis et même sablonneux.

Les exploitants de la vallée du Ton donnent à la terre trois façons de charrue et une de herse.

Le seigle se cultive comme le froment :

Rendement

Le rendement du seigle varie de manière importante en fonction de la nature du sol.

Proportion de la récolte à la semence (pour une unité semée) :

Classe Rendement moyen
3 7,00
4 4,50
Moyenne générale 5,33

La pomme de terre

Plante cultivée pour ses tubercules, elle est une précieuse ressource en cas de disette. Elle nourrit les hommes et les animaux de la ferme.

Elle sert à la fabrication :

Ses fanes peuvent servir de fourrage vert pour les bovins.

Ils existent de nombreuses variétés de pommes de terre, dont des précoces qui mûrissent en été, et des tardives qui mûrissent en automne.

La culture de la pomme de terre se diffuse dans la région à partir du 18e siècle. D’un bon rendement, elle permet de nourrir tout le monde et favorise la disparition des disettes. Le tubercule prépare la terre pour les cultures qui suivront. Il a la réputation de nettoyer les sols et remplace la jachère. Il apprécie les terrains sablonneux.

En premier lieu, la pomme de terre est cultivéedans les jardins et chanvrières. Ensuite, elle est cultivée en champs. Elle est cultivée sur les revers sableux des grès virtoniens et sur les terres légères des replats des macignos.

C’est la nourriture des pauvres. Sa culture est exonérée de taxes au grand d’âme des décimateursde l’ancien régime qui veulent lever une dîme sur sa récolte.

Tout au long du 19e siècle, sa consommation se généralise. Elle entre dans l’alimentation de toutes les familles, quel que soit son statut social.

Sa culture de la pomme de terre se généralise dans la région tout le long du 19e siècle.

« Pour les pommes de terre deux façons de charrue, l’une à l’automne, l’autre au printemps, outre les façons à bras qu’exige la culture de ce tubercule. »

Proportion de la récolte pour une unité plantée :

Classe Rendement moyen
1 7,25
2 6,25
3 6,00
Moyenne générale 6,60

Trèfle

Le terrain cultivé en trèfle n’est labouré qu’une fois.

Productions secondaires

Quelques productions marginales complètent la liste. À Dampicourt, « l’on ne voit que peu de terres labourables ensemencées en fèves ; pois et vesces ; ce genre de culture n’est pratiquée que par des laboureurs industrieux et ne peut être considérée comme générale. [lix]» À Harnoncourt, « l’on ne voit que çà et là quelques pièces cultivées en pois, chanvre et lin. [lx]»

Travaux agricoles

La culture des céréales, qui épuise les sols, impose des labours préparatoires pour faciliter la germination et le développement des semences. Les terres lourdes requièrent trois labours. Les plus légères exigent moins de travail.

En fonction de la céréale, le labour à la charrue se fait à l’automne ou au printemps.

Plusieurs chevaux du pays sont indispensables pour tracter la charrue dans les sols les terres les plus fortes. La charrue est conduite par deux hommes. Elle est attelée de 4 à 8 chevaux (4 chevaux du pays à Dampicourt, 5 à 8 chevaux pour les premiers labours et 4 pour les autres à Harnoncourt, 4 à 6 chevaux à Montquintin, 4 à 5 chevaux du pays à Saint-Mard).

À Saint-Mard, « pour cultiver une partie des terres des deux dernières classes, le laboureur attelle un plus grand nombre s’il est possible, et s’il ne le peut, il faut plus de temps pour le labour. [lxi]»

À Torgny, « pour cultiver les terres fortes rangées dans les deux dernières classes, le laboureur en attelle un plus grand nombre s’il est possible, s’il ne le peut, la charrue marche plus lentement. [lxii]»

Avant de semer, le terrain exige une dernière façon. À l’aide d’une herse — bâti de bois muni de dents —, le cultivateur casse les mottes et ameublit la terre.

Les semeurs entrent en action. Habillés d’un tablier de toile avec sac ou bassin suspendu, ou équipé d’un drap porté en bandoulière, ils peuvent individuellement ensemencer 5 hectares en une journée.

Pour recouvrir les graines, le champ est hersé. Ensuite, un passage de rouleau tasse la terre.

Au printemps, les champs de grains, froment, orge et avoine sont sarclés.

Labourage

Le labourage est l’ensemble des travaux agricoles qui ont pour objet d’ameublir le sol en vue de le cultiver en le divisant, le retournant, le mélangeant, le nettoyant et l’aplanissant. C’est la plus importante façon qui permet aux racines des plantes de s’enfoncer plus profondément dans la terre et détruit les mauvaises herbes.

Le cultivateur retourne son jardin avec une bêche et son champ avec une charrue tractée par des bœufs ou des chevaux.

Les labours s’effectuent en automne et au printemps. Leurs profondeurs varient en fonction de l’épaisseur et la qualité du terrain. Ils sont dirigés dans le sens du terrain pour faciliter l’écoulement des eaux. Néanmoins, sur les coteaux et les pentes raides, ils sont faits en travers pour éviter l’érosion des terres et l’écoulement des engrais lors des fortes pluies.

Le premier labour est le plus profond.

Manières de labourer

Le labour à plat

La terre est renversée du même côté comblant la raie du sillon précédent. La surface du champ est « lissée [lxiii]».

Le labour à plat est utilisé dans les terrains sains et peu humides.

Le labour en planches ou gros billons

Le laboureur laisse de distance en distance des sillons profonds pour faciliter l’écoulement des eaux. Cette méthode est utilisée dans les terrains humides en pentes douces.

Le labour en petits billons ou ados

Variante du labour en planches avec des sillons plus rapprochés les uns des autres. Il nécessite moins de tirage, mais laisse, au milieu de chaque billon, une partie inculte qui gêne l’action des autres instruments aratoires.

Autres façons

Le hersage

Le hersage se pratique principalement après le labour pour briser et émietter les mottes, et unir la surface du champ. Il ne doit pas se faire trop tôt après le labour « afin de laisser à la terre le temps de prendre l’air [lxiv] » ni trop tard avant que le sol n’ait eu le temps de durcir.

Dans la culture des céréales, la herse est utilisée pour enterrer les semences.

Le roulage

Opération consistante faire passer sur un terrain un rouleau de bois, de pierre ou de fer traîné par les animaux d’attelage.

Sur les sols argileux ou calcaires, il sert à briser les mottes.

Le sarclage

Opération consistant à détruire les herbes nuisibles aux céréales et cultures en ligne à l’aide d’un sarcloir, d’un extirpateur ou d’un scarificateur.

Le buttage

Opération consistant à accumuler la terre au pied des plantes qui ont besoin d’être buttée.

Ces façons se font principalement au printemps lorsque la terre n’est ni trop sèche ni trop humide.

Moisson

Les mois d’été sont consacrés à la récolte des céréales. La moisson, moment fort dans l’année, nécessite une main-d’œuvre importante. Le paysan mobilise toute sa famille et fait appel à des journaliers, des petits cultivateurs qui lui doivent des journées de travail pour les labours de leurs champs…

Le seigle, l’escourgeon d’automne et l’avoine se récoltent les premiers. Le froment, l’orge de printemps, l’avoine de mars se récoltent vingt à trente jours plus tard.

Avant la mécanisation, trois outils étaient utilisés :

« Les hommes, équipés anciennement d’une faucille, manœuvraient avec force une faux montée d’une armature en bois, destinée à recueillir les céréales coupées et à les coucher, en javelles, sur les champs. [lxv]»

En une journée, un bon travailleur pouvait moissonner 15 ares avec une faucille ou 50 à 60 ares avec une faux, mais il avait besoin d’aide pour ramasser et ranger les épis derrière lui. Les femmes les ramassaient et formaient des javelles — petites bottes — si les hommes ne l’avaient pas déjà fait. Elles les regroupaient en gerbes liées par de longues pailles qu’elles dressaient par dix ou douze pour former des dizeaux, des ensembles de dix gerbes.

Au milieu du 19e siècle, l’invention des machines à moissonner traînées par des chevaux permit d’améliorer les rendements.

La récolte était ramassée avec les lourds chariots et engrangée. Durant l’hiver, le grain était battu au fléau dans les granges.

Régression des terres de cultures au 20e siècle

Le 20e est marqué par la conversion des terres labourables en prairies (pâtures, prairies permanentes, et prairies de fauches) et un recul de la surface cultivée par reboisement notamment. Beaucoup de terrains sont inadaptées à la mécanisation.

Entre 1929 et 1950, dans les arrondissements de Virton et Arlon, il y a une diminution de 36 % des terres cultivées et un recul de 17 % de la surface totale cultivée [lxvi].

De nos jours, les prairies accaparent 85 % de la surface agricole utile en Pays gaumais (75 % en prairies permanentes et 10 % en prairies de fauche et aux plantes fourragères [lxvii]. Les terres de cultures, 15 % restantes, sont semées en orge, avoine, froment, épeautre et seigle.

Les cultivateurs se sont reconvertis en éleveurs. Quelques rares céréaliers valorisent les dernières terres labourables.

Archives consultées

Archives de l’État à Arlon (Belgique)

  1. Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume des Pays-Bas, Grand-Duché de Luxembourg, Bulletins des propriétés — 1822 : Dampicourt ; Montquintin et Couvreux ; Saint-Mard et Vieux-Virton.
  2. Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Administration du cadastre, Royaume de Belgique, Bulletins des propriétés — 1844 : Commune de Lamorteau (Lamorteau, Harnoncourt, Rouvroy et Torgny).
  3. Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume des Pays-Bas, Grand-Duché de Luxembourg, Direction d’Arlon, Expertises des communes, 1819-1823 : Dampicourt ; Harnoncourt (Rouvroy et Lamorteau) ; Montquintin ; Saint-Mard ; Torgny.

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  11. FOUSS, Edmond P. Sur la structure agraire et le paysage rural de Torgny. Extrait du « Pays gaumais », 9e année, 1948. Virton, Édition du Musée gaumais. [pp.4-6, 8, 10-11, 13, 15, 17-19, 21-24]
  12. L’agronome, ou Dictionnaire portatif du cultivateur, contenant toutes les connoissances nécessaires pour gouverner les biens de campagne, & les faire valoir utilement, pour soutenir ses droits, conserver sa santé, & rendre gracieuse la vie champêtre…, tome premier. Paris, J. F. Bassompierre — Libraire, 1761. [pp.61, 372]
  13. MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE.La Lorraine Village/Paysage. Ensembles ruraux de Wallonie. Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1983. [pp.16, 20-21, 23]
  14. SAUCEROTTE Constant, Petite agriculture des écoles, suivie d’éléments d’horticulture : Simples notions sur la culture des champs et des jardins, quatrième édition, Paris, Delalain frères, 1880. [pp.43-44, 71, 82, 85, 110, 112-114, 116-117]

Notes

[1] Surface agricole utile (SAU) : surface consacrée à la production agricole (les terres de labours, les prairies permanentes et les jachères).

CASTIAU, Étienne, et al. Atlas des paysages de Wallonie. Tome 5. L’Ardenne centrale et la Thiérache. Conférence Permanente du Développement Territorial-SPW, 2014, p.295.

[2] Parler paysan. (Fouss, 1948, p.10)

[3] 14 ares x 2 x 3 = 84 ares


Références

[i] Architecture rurale, 1983, p.39

[ii] Architecture rurale, 1983, p.42

[iii] Forêt et agriculture, 2008, p.9

[iv] Cornerotte, 2007, p.69

[v] Forêt et agriculture, 2008, p.10 ; Cornerotte, 2007, p.70

[vi] DELSALLE, Paul (Université de Besançon). Nos ancêtres laboureurs à travers les archives. In La revue française de généalogie, no avril/mai 2003, p.21.

[vii] Architecture rurale, 1983, p.39

[viii] Architecture rurale, 1983, p.42

[ix] Barrau-Heuzé, 1879, p. 26

[x] Barrau-Heuzé, 1879, p. 26

[xi] Defrance, 1952, p.84

[xii] Cornerotte, 2007, p.49

[xiii] Fouss, 1948, pp.4-5

[xiv] Bianchi et all, 1999, p.51

[xv] Bianchi et all, 1999, p.51

[xvi] Bianchi et all, 1999, p.51

[xvii] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[xviii] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[xix] Fouss, 1948, p.5

[xx] Architecture rurale, 1983, p.42

[xxi] Fouss, 1948, p.13

[xxii] Fouss, 1948, p.8

[xxiii] Fouss, 1948, p.21

[xxiv] Fouss, 1948, p.24

[xxv] Fouss, 1948, p.24

[xxvi] Colin-George, 1966, p.91

[xxvii] Fouss, 1948, p.17

[xxviii] Fouss, 1948, p.17

[xxix] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[xxx] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[xxxi] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xxxii] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[xxxiii] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[xxxiv] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[xxxv] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xxxvi] Expertise Torgny, 1819-23.

[xxxvii] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[xxxviii] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xxxix] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[xl] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xli] Expertise Saint-Mard, 1819-23 ; Expertise Torgny, 1819-23.

[xlii] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xliii] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xliv] Expertise Torgny, 1819-23.

[xlv] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[xlvi] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[xlvii] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[xlviii] Expertise Montquintin, 1819-23.

[xlix] Expertise Torgny, 1819-23.

[l] Expertise Montquintin, 1819-23.

[li] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[lii] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[liii] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[liv] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[lv] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[lvi] Barrau-Heuzé, 1879, p. 76

[lvii] L’agronome, t1, 1761, p. 61

[lviii] Barrau-Heuzé, 1879, pp. 74-75 

[lix] Expertise Dampicourt, 1819-23.

[lx] Expertise Harnoncourt, 1819-23.

[lxi] Expertise Saint-Mard, 1819-23.

[lxii] Expertise Torgny, 1819-23.

[lxiii] Barrau-Heuzé, 1879, p. 31 et 33 ; Saucerotte, 1880, p. 82

[lxiv] Barrau-Heuzé, 1879, p. 36

[lxv] Chariot-Pezzin, 2005, p.64

[lxvi] Defrance, 1952, p.91

[lxvii] Forêt et agriculture, 2008, p.13