Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

La communauté Nicolas Denis Saint Mard et Jeanne Catherine Bieuvelet à Torgny

Informations généalogiques

Nicolas Denis Saint Mard est né et baptisé le samedi 30 juillet 1785 à Torgny (Luxembourg, Belgique). Il est le fils légitime de Jean Baptiste Saint Mard, maçon, tailleur de pierre et de Catherine Mereaux.

Nicolas sera maçon.

Le lundi 22 juillet 1811 à Torgny, il épouse Jeanne Catherine Bieuvelet, la fille légitime de Jean Baptiste Bieuvelet et de Marie Catherine Neveux.

Le couple aura neuf enfants :

Nicolas Denis Saint Mard est décédé le dimanche 15 décembre 1839, à l’âge de 54 ans, à Torgny.

Patrimoine

Le patrimoine de la communauté est connu au travers de quelques documents, dont les bulletins des propriétés de 1822 [1] (30 ares 89 centiares) et celui de 1844 [2].

Habitation

En 1822, le ménage est propriétaire d’une maison bien modeste avec place. Elle est de classe 8 et le terrain a une superficie de 1 are 71 centiares. En 1844, le numéro de parcelle cadastrale n’est pas le même quand 1822, la maison est de classe 6, mais la superficie est inchangée. Nous pouvons en toute raison penser qu’il s’agit du même bien. Néanmoins, nous n’en avons aucune description.

En 1856, la veuve Saint Mard achète une toute petite maison décrite comme suit : une chambre au rez-de-chaussée, une écurie et un jardin derrière, située à Torgny, lieu-dit Derrière l’Église, tenant du nord à François Marechal, du couchant à la rue.

Cadastre de 1844

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 74 a. 20 c. 70,61 %
Pré 24 a. 60 c. 23,41 %
Verger 2 a. 80 c. 2,66 %
Jardin 1 a. 78 c. 1,69 %
Maison et Place 1 a. 71 c. 1,63 %
Vigne 0 0,00 %
Total général 1 h. 5 a. 9 c. 100,00 %

Le ménage est propriétaire d’une parcelle de terres labourables de seconde classe (11 ares 80 centiares), deux de troisième (37 ares 90 centiares) et une de cinquième (24 ares 50 centiares).

La parcelle de seconde classe est une terre franche et végétale mêlée d’argile plus pierreuse et moins profonde que les terres de première catégorie. Celle de troisième classe dont nous éprouvons une difficulté à la définir, car l’expertise de la section de Torgny faite entre 1919 et 1823 par l’administration du cadastre subdivise les terres en quatre catégories et non en cinq comme en 1844, ne doit probablement pas être considérées comme une terre de médiocres qualités, mais en tout cas moins productive que celle de seconde classe et avec un sol de moins bonne qualité.

La parcelle de terre labourable de classe 5 est incontestablement une mauvaise terre difficilement cultivable décrite comme des terres légères, sèches et chargées de pierraille ou des pierres, des terres fortes et limoneuses, des limons imperméables à l’eau ou humide suivant la nature du sol. Néanmoins, elle semble être correctement valorisée. C’est une vigne.

L’unique prairie est de seconde classe qui produit un foin, une herbe de moins bonne qualité que les prairies de première classe et un regain « plus du quart de la première herbe ». À Torgny, elles se situent le long des rivières du Ton et de la Chiers.

En sus, le couple possède un verger (2 ares 80 centiares) planté soit en pommiers, poiriers, pruniers ou cerisiers, et un jardin (1 are 78 centiares) de seconde classe c’est-à-dire un jardin plus éloigné du village, moins bien exposé et avec une terre plus caillouteuse comme les terres labourables de seconde catégorie.

Après la mort de Nicolas Denis, Jeanne Catherine Bieuvelet achète en 1847 un champ [3] à Torgny d’une superficie de 16 ares 86 centiares chacun, et en 1853 une terre labourable [4] à Mandeville (Épiez-sur-Chiers) d’une superficie de 16 ares 86 centiares

La superficie totale des biens s’est donc accrue de 33 ares 72 centiares, soit une surface totale de 1 hectare 38 ares 81 centiares pour autant qu’elle n’ait procédé ni à un partage des biens en commun avec son époux ou à une vente de ceux-ci.

Les biens de la communauté acquis avant 1834 sont gagés [5] pour garantir le paiement d’une rente annuelle et perpétuelle de 11 francs 52 centimes au profit de la fabrique de l’église de Latour.

Conclusion

Tant la superficie que la qualité de leur patrimoine permettent au ménage Saint Mard Bieuvelet de pratiquer une agriculture vivrière en complément des revenus d’artisan du bâtiment. Sachant que les maçons et tailleurs de pierres en 1822 et 1844 sont propriétaires en moyenne d’un hectare 61 ares de biens immobiliers, nous ne pouvons pas considérer le couple – propriétaire de plus d’un hectare de biens – comme pauvre même s’il me manque des éléments objectifs pour définir leur statut social.



[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume des Pays-Bas, Grand-Duché de Luxembourg, Commune de Torgny, Bulletins des propriétés no 140.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume de Belgique, Province de Luxembourg, Canton de Virton, Commune de Lamorteau, Bulletin des propriétés no 395.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard THOMAS (1846-1857), carton I, minute no 120. 

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard THOMAS (1846-1857), carton VI, minute no 1172.

[5] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), carton XXI, minute no 5702. Rente annuelle et perpétuelle de 11 francs 52 centimes, dont Nicolas Denis Saint-Mard et Jean-Baptiste Collignon s’engagent solidairement à continuer le paiement, au 18 février de chaque année, jusqu’au remboursement du capital, montant à 230 francs 45 centimes.