Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

Communauté Jean Saintmard et Anne François à Lamorteau

Informations généalogiques

Jean Saintmard né le mercredi 31 mai 1775 à Lamorteau (Luxembourg, Belgique) est le fils légitime de Jacques Saint Mard, maître maçon, âgé de 38 ans et d’Anne Louis.

Jean sera cordonnier.

Il épouse le mardi 5 février 1805 (16 pluviôse an XIII) à Torgny (Luxembourg, Belgique) Anne François, la fille légitime de Jean Baptiste François et de Marguerite Bradfort.

Le couple aura deux enfants :

Jean Saintmard est décédé le samedi 21 mai 1836, à l’âge de 60 ans, à Lamorteau.

Patrimoine

Habitation

Jean Saintmard a acquis avant son mariage en 1805 une maison dont le coût d’achat est entièrement supporté par le ménage Saintmard-François après son union. Un acte de remploi du 21 juillet 1810 [1], nous la décrit comme suit : « trois quarts dans une maison, grange, écurie, jardin derrière, leur aisance et dépendances, situés à Lamorteau, tenant aux héritiers Jean Layon et du couchant à Nicolas Noizet, pour le prix de 280 francs au cours de France. »

La maison dont le terrain a une superficie de 1 are 50 centiares est classée de 7e catégorie sur 9 dans le bulletin des propriétés de Madame veuve Jean Saintmard en 1844. Telle que décrite ci-dessous, elle ressemble à une ferme lorraine bi ou tricellulaire dont le corps de logis serait fort modeste.

Description de patrimoine

Nous reconstituons le patrimoine du couple par l’addition de la déclaration de succession du 11 septembre 1836 et de la superficie de la maison reprise au bulletin des propriétés de 1844. Nous avons une marge d’incertitude de 50 ares correspondant à deux prairies et un jardin prairie mentionné en 1844 que je n’identifie pas dans la déclaration de succession. Si nous les intégrons, la superficie du patrimoine serait portée à 2 hectares 28 ares 19 centiares.

Nature Superficie Pourcentage
Terre 1 h. 25 a. 20 c. 70,26 %
Prairie 39 a. 1,5 c. 21,90 %
Jardin 12 a. 47,5 c. 7,00 %
Maison 1 a. 50 c. 0,84 %
Total général 1 h. 78 a. 19 c. 100,00 %

En 1822-1844, les cordonniers sont en moyenne propriétaire de 1 hectare de 27 ares de biens immobiliers. Le moins aisé d’entre eux est propriétaire de 36 centiares. Le plus aisé est propriétaires de 7 hectares 97 ares de biens fonciers.

La superficie de la micro-exploitation Saintmard-François est supérieure à la moyenne.

L’importance des terres labourables permet au ménage de pratiquer une agriculture vivrière, d’en vendre l’éventuel surplus ou de les mettre en fermage. Nous nous trouvons dans une configuration identique à leurs cousins de Torgny maçon cultivateur ou la taille des exploitations ne permet pas de les faire vivre, mais apporte un revenu complémentaire à l’activité d’artisan.

Incontestablement, sans être nécessairement aisé, le ménage n’est pas pauvre.

Bulletin des propriétés de Madame veuve Jean Saintmard, journalier à Lamorteau — 1844

Nature Superficie Pourcentage
Pré 29 a. 50 c. 57,28 %
Jardin verger 20 a. 50 c. 39,81 %
Maisons 1 a. 50 c. 2,91 %
Total général 51 a. 50 c. 100,00 %

Le bulletin de propriété de 1844 [2] est établi huit ans après le décès de Jean Saintmard. Cependant, il reprend peut-être la situation de 1836 estimée à une superficie totale de 3 h. 23 a. 30 centiares. En effet, la déclaration de succession en ligne directe du 11 septembre 1836 porte sur 22 biens (une maison, trois jardins, cinq prairies et treize terres labourables). Dans le bulletin de 1844, sur les 21 parcelles mentionnées, 15 sont barrées, car reprises dans un autre bulletin. Nous y trouvons une maison, deux jardins, un jardin verger, quatre prairies, une pâture pré et douze terres labourables. La confrontation des noms des lieux-dits renforce l’impression.

Nous pouvons donc évaluer au travers de la classification cadastrale la qualité du patrimoine du ménage. Pour ce faire, nous devons prendre comme référence l’expertise de la commune d’Harnoncourt faite entre 1819-1823 qui a établi quatre catégories de terres labourables et non cinq comme en 1844.

Trois parcelles de terres labourables sont de deuxième classe, huit de troisième et une de cinquième :

Une prairie est de première catégorie, deux de deuxième et une de troisième :

Les pâtures (2 parcelles de deuxième classe) sont situées sur le bord du Ton. Desséchées par le sable déposé par la rivière, elles produisent très peu d’herbes.

Les jardins ont un sol plus ou moins profond, plus ou moins compact, et plus ou moins humide. L’unique différence existante entre ceux de première catégorie et de deuxième est que les premiers sont inondés par la rivière. Tous les jardins sont situés près d’habitations et cultivés en gros légumes.

Cette description démontre que le couple possédait des terres de bonne qualité : 91 % des parcelles de terre sont de deuxième ou de troisième classe, et 75 % de prairies sont de première ou seconde classe.

Constitution du patrimoine

Le patrimoine du ménage s’est principale constituée par voie d’achat. Entre 1816 et 1834, lors de cinq ventes publiques, Jean et Anne ont acquis pour 1 hectare 47 ares 47 centiares de terre. Avant son union, Jean avait acheté la maison.



Notes et références

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Bernard PAPIER (An X - 1821), carton X, minute no 209.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administration du cadastre, Royaume de Belgique, commune de Lamorteau, bulletin no 398.