Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

Patrimoine de Jean Louis Saint-Mard à Velosnes

Informations généalogiques

Jean Louis Saint-Mard est né le lundi 13 juin 1836 à Velosnes (Meuse, France).

Il est le fils Jean François Joseph Saint-Mard (1803-1846), charron, et de Catherine Benoît (1799-1871).

Il est charron et reste célibataire.

Il est décédé en 1908.

Biens à Dampicourt

Comme son père, Jean Louis est propriétaire de quelques biens à Dampicourt (Belgique).

Nature Superficie Pourcentage
Prairie 16 a. 87 c. 22,46 %
Terre 58 a. 25 c. 77,54 %
Total général 75 a. 12 c. 100,00 %

Il les a reçus lors du partage du 8 octobre 1871 [1] répartissant la succession de ses parents.

Il ne conserve pas ses biens en Belgique :

  1. Le 22 avril 1873, il vend à son cousin Jean-Baptiste Saint-Mard, deux parcelles de terre d’une superficie totale de 33 ares 12 centiares [2] pour une somme de 800 francs.
  2. Le 20 janvier 1883, il vend au même 32 ares 40 centiares [3] pour une somme de 400 francs.
  3. Le 16 novembre 1895 [4], avec ses sœurs Marie veuve Meillier et Catherine épouse Gillardin, il vend les ¾ de quatre parcelles à sa sœur Marie-Joseph. Les biens vendus appartenaient pour un quart à chacun des vendeurs indivis et pour un quart à Marie-Josèphe Saint-Mard. Les quatre parcelles qui proviennent de la succession de leur frère Jean Baptiste ont une superficie totale de 56 ares 10 centiares pour un prix de 615 francs.

Biens à Velosnes

La matrice cadastrale [5] de Velosnes couvrant la seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle décrit le patrimoine de Jean Louis Saint-Mard.

Habitation et bâtiments

État 2011. En partant de la droite, la maison de Jean-Louis est la deuxième devant laquelle sont garés une voiture et un vélomoteur.

En 1874, Jean Louis devient propriétaire de la maison de ses parents, un logis de deuxième classe d’une emprise de 1 are 13 centiares, cadastrée no 561, qu’il conservera jusqu’à sa mort. C’est une demeure spacieuse à deux travées et quatre fenêtres en façade. Le linteau droit de la porte d’entrée est millésimé de 1820. Deux ouvertures sous corniches aèrent les combles. Néanmoins, elle est qualifiée par Gérard Cady de maison d’ouvrier ou de saisonnier.

Il semble être propriétaire d’un second bâtiment. Dans la matrice, nous trouvons un bien d’une superficie de 1 are 2 centiares qualifié de sol (no cadastral 551). Il l’a acquis en 1899.

Nous ne trouvons pas de bâtiment pouvant être son atelier. Nous pouvons imaginer qu’il travaille avec son frère propriétaire de la boutique.

Évolution dans le temps du patrimoine

Année Terre Prairie Autre Total
1875 33 a. 20 c. 0 1 a. 13 c. 34 a. 33 c.
1880 33 a. 20 c. 0 2 a. 26 c. 35 a. 46 c.
1885 83 a. 60 c. 0 2 a. 26 c. 85 a. 86 c.
1890 1 h. 28 a. 25 c. 0 2 a. 26 c. 1 h. 30 a. 51 c.
1895 2 h. 10 a. 15 c. 0 3 a. 66 c. 2 h. 13 a. 81 c.
1900 2 h. 60 a. 75 c. 7 a. 46 c. 5 a. 6 c. 2 h. 73 a. 27 c.
1905 3 h. 25 a. 88 c. 7 a. 46 c. 38 a. 30 c. 3 h. 71 a. 64 c.
1910 0 7 a. 46 c. 38 a. 30 c. 45 a. 76 c.

Avant 1874, Jean Louis ne possède aucun bien. Célibataire, il vit chez sa mère comme son frère Jean-Baptiste avant son union avec Marie Demantin.

En 1822-1844, les charrons des communes belges voisines possèdent en moyenne 1 hectare 15 ares de biens immobiliers. La valeur médiane plus révélatrice sur un aussi petit échantillon est de 29 ares 25 centiares. Le moins nanti est propriétaire de 3 ares 33 centiares, le plus nanti 1 hectare 15 ares.

À partir de 1881, il possède plus de biens que la moyenne précitée. De nouvelles acquisitions en 1887, 89 et 90 portent la superficie de ses biens à 1 hectare 30 centiares. Régulièrement, il agrandit son domaine. En 1905, à la fin de sa vie, il est propriétaire de 3 hectares 71 ares dont 3 hectares 25 ares de terres labourables. C’est un charron aisé.

À de rares exceptions, Jean-Louis a conservé tout son patrimoine de son vivant.

Description du patrimoine (acquisition)

Nature Superficie Pourcentage
Terre 3 h. 65 a. 88 c. 85,79 %
Terrain planté 22 a. 5,16 %
Prairie 14 a. 94 c. 3,50 %
Jardin 11 a. 72 c. 2,75 %
Verger 6 a. 98 c. 1,64 %
Saussaie 2 a. 80 c. 0,66 %
Sol maison 1 a. 13 c. 0,26 %
Sol (bâtiment ?) 1 a. 2 c. 0,24 %
Maison - -
Total général 4 h. 26 a. 47 c. 100,00 %

La profession de charron n’exige pas d’avoir beaucoup de terre. Jean-Louis est un personnage singulier. Il aurait pu se contenter des 83 ares de biens qu’il avait, âgé de 51 ans. À 54 ans, il est propriétaire de 1 hectare 28 ares. À 59 ans, 2 hectares 10 ares. À 69 ans, 3 hectares 25 ares.

À 60 ans, nous pouvons considérer qu’il est propriétaire d’une petite ferme. Il est charron et cultivateur. Mais les exploite-t-il ou met-il ses terres en fermage ?

Les terres labourables représentant presque 86 % des biens et les prairies 3,5 %. Les jardins et le verger ont une taille respectable permettant la culture des gros légumes et la récolte des fruits pour son usage personnel.

Les saussaies — culture du saule — sont indivises.

Classement des propriétés
Classe Superficie Pourcentage
1 87 a. 25 c. 20,46 %
2 58 a. 50 c. 13,72 %
3 58 a. 80 c. 13,79 %
4 60 a. 35 c. 14,15 %
5 1 h. 61 a. 57 c. 37,89 %
Total général 4 h. 26 a. 47 c. 100,00 %

L’administration du cadastre qui utilisait une division en quatre classes dans les matrices les plus anciennes évalue les biens de Jean Louis en 5 catégories.

Une évidence, 52 % de ses biens (classe 4 et 5) sont de plus médiocre qualité. Un peu plus de 34 % sont de bonne qualité (classe 1 et 2).

Cela est d’autant plus marqué pour les terres labourables.

Classe Superficie Pourcentage
1 41 a. 60 c. 11,37 %
2 58 a. 50 c. 15,99 %
3 58 a. 80 c. 16,07 %
4 60 a. 35 c. 16,49 %
5 1 h. 46 a. 63 c. 40,08 %
Total 3 h. 65 a. 88 c. 100,00 %

Par analogie avec la vallée voisine du Ton qui a été décrite par l’administration du cadastre entre 1819-1823 [3] (période hollandaise), nous pouvons décrire les terres labourables de Velosnes géologique comme des terres végétales mêlées de pierres calcaires de plus en plus pierreuses, de moins en moins profondes, de plus en plus difficiles à travailler ou de plus en plus humides lorsque l’on monte dans la classification (Classe 1 = bonne qualité, classe 5 = la moins bonne qualité).

Les terres de la moins bonne qualité (classe 4 et 5) représentent 56,57 % des terres de Jean-Louis. Les meilleurs (classe 1 et 2) représentent un peu plus de 27 %. Nous pouvons imaginer que Jean Louis s’est contenté d’acquérir les terres disponibles.

Mode de liquidation

Jean-Louis a conservé presque intégralement ses biens de son vivant. Sans descendance, après son décès, son patrimoine est partagé le 20 décembre 1908 [6] entre ses trois sœurs survivantes :

  1. Marie (o 1830) épouse de Georges Meillier (1820-1874).
  2. Marie Joseph (1832 - 1924) épouse de Jean Baptiste Saint-Mard (1837-1924).
  3. Marie Catherine (o 1838) épouse d’Antoine Gillardin (o 1831).

Dans les archives familiales, nous n’avons que le lot attribué à Marie Joseph et Jean Baptiste Saint-Mard qui nous confirme l’existence de terres sur le territoire de Bazeilles-sur-Othain (4 des 14 parcelles).

La composition du troisième lot comprenant douze parcelles de terres labourables, une prairie et une friche est semblable à la répartition par nature des biens de défunt Jean-Louis. Il est constitué des 90 % de terres.

Nature Superficie Pourcentage
Terre 1 h. 53 a. 66 c. 90,70 %
Friche 7 a. 88 c. 4,65 %
Prairie 7 a. 88 c. 4,65 %
Total général 1 h. 69 a. 42 c. 100,00 %

Il nous permet d’estimer la superficie totale des biens du défunt. En effet, le partage est égalitaire en valeur, mais pas nécessairement en superficie. Si nous multiplions par trois le total du lot no 3 nous obtenons 5 hectares 8 ares 26 centiares soit une valeur largement supérieure aux 3 hectares 71 ares calculés à partir de la matrice cadastrale. Même en fixant arbitrairement une incertitude de +- ½ hectares la taille minimum de son patrimoine serait de 4 hectares et demi.

Conclusion

Jean-Louis Saint-Mard est un personnage singulier. Tardivement, il acquiert de nombreux biens qu’il n’exploite peut-être même pas vu son âge. Néanmoins, si tel était le cas, ses terres labourables étaient très certainement exploitées par un apparenté ou mise en bail à ferme, et il en percevait un loyer (quote-part de la récolte).

La taille de son domaine était comprise entre 3 hectares 71 ares (minimum) et 5 hectares (maximum).

Bibliographie

  1. CADY, Gérard ; TOUSSAINT Christian. Velosnes. Promenades du patrimoine en pays de Montmédy dans la vallée de la Chiers. Virton, Éditions Michel frères, 2008, p.26.


Notes et références

[1] Archives privées, dimanche 8 octobre 1871 : Acte de partage de biens appartenant Jean-François Saint-Mard à Dampicourt (succession).

[2] Archives privées, mardi 22 avril 1873 : Acte de vente de terre et pairie sis Dampicourt (notaire Lambinet de Virton).

[3] Archives privées, samedi 20 janvier 1883 : Acte de vente sous seing privé entre Jean-Louis et Jean Baptiste Saint-Mard.

[4]Archives priées, samedi 16 novembre 1895 : Acte de vente sous seing privé (3/4 des 4 parcelles).

[5] France, Archives Départementales de la Meuse, Archives anciennes (Série P : Finances, cadastres, postes, douanes, depuis 1800), Matrices cadastrales de Velosnes (à partir de 1850), cote : 340 W 1459, page 267.

[6] Archives privées, Acte de partage du 20 décembre 1908. Lot échu à Jean-Baptiste Saint-Mard demeurant à Dampicourt. Il a épousé Marie-Joseph Saint-Mard, sœur de Jean-Louis. Ils sont cousins germains et ont pour grands-parents communs Jean-Baptiste St Mard (1767-1816) et Anne Marie Simon (1767-1847).