Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

Communauté Jean Nicolas Saint Mard et Marie Thérèse Genin à Harnoncourt

Informations généalogiques

Jean Nicolas Saint Mard voit le jour le jeudi 20 décembre 1798 à Wiseppe (Meuse, France). Il est le fils légitime de Mathieu Saint Mard, vannier, journalier, âgé de 19 ans et de Marie Françoise Amante Persin, âgée de 26 ans.

Jean sera vannier ambulant, journalier.

Il épouse le mercredi 31 décembre 1823 à Lamorteau (Luxembourg, Belgique), Marie Thérèse Genin, sage-femme, la fille légitime de Henry Genin et de Catherine Guerlot.

Le couple aura six enfants :

Patrimoine

Si nous avons deux actes d’achat de champs à Rouvroy et Harnoncourt, le patrimoine de la communauté Saint Mard-Genin est essentiellement connu par un bulletin de propriétés de 1844 [1] et une obligation hypothécaire au profit du Bureau de Bienfaisance de Virton pour garantir le remboursement d’un prêt de 400 francs (12 juin 1847) [2].

Habitation

Le ménage est propriétaire d’une maison sise à Harnoncourt de huitième classe fiscale sur neuf [3], d’une emprise de 1 are 8 centiares comprenant un corps de logis, une écurie, une petite grange, un jardin potager et une chènevière (culture du chanvre) [4]. Cette description correspond à une ferme bicellulaire dont la travée agricole est divisée en deux espaces distincts : un espace de stabulation et une grange. C’est la petite ferme lorraine type des manouvriers qui élèvent quelques têtes de bétail et cultivent un lopin de terre.

Description du patrimoine

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 50 a. 50 c. 93,04 %
Jardin 2 a. 70 c. 4,97 %
Maison et Place 1 a. 8 c. 1,99 %
Total général 54 a. 28 c. 100,00 %

En 1822, notre seul point de référence, les vanniers de Saint-Mard et Vieux-Virton sont en moyenne propriétaire d’une superficie de 61 ares 81 centiares. Le moins nanti possède une superficie de 1 are 5 centiares, le plus nanti 1 hectare 85 ares. Les bulletins de propriétés ne permettent pas de savoir si certaines de leurs terres sont des saussaies [5]. La valeur médiane est 33 ares 48 centiares.

De 1823 à 1838, Jean Nicolas est qualifié comme son père de vannier dans les registres de l’état civil. En 1838, il est journalier. En 1858 et 1862, il est dit cultivateur.

En 1822-1844, les journaliers et manœuvres de la vallée du Ton sont en moyenne propriétaire des 65 ares 72 centiares de biens fonciers avec un très grand écart entre le moins fortuné (17 centiares) et le plus fortuné (13 hectares 37 ares) qui au passage possède plus de bien que quatre propriétaires qualifiés de cultivateurs. La valeur médiane est 27 ares 98 centiares.

La superficie des biens immobiliers du ménage Saint Mard-Génin est inférieure à la moyenne de celle des journaliers et des vanniers, mais supérieure aux valeurs médianes.

Le ménage possède une parcelle de terres labourables de troisième classe (35 ares 50 centiares) et une de quatrième classe (15 ares).

Les terres de troisièmes catégories sont des terres végétales mêlées de pierres calcaires, plus pierreuses, moins profondes que celles de première et seconde classe. Une partie d’entre elles est plus profonde, mais située sur un sol imperméable retenant l’eau sur sa superficie. Sans pouvoir être qualifiée de mauvaise, les terres de troisième classe sont moins productives et moins faciles à travailler que celle de première et seconde classe.

Les terres de quatrième classe ont la même nature que les précédente, mais plus pierreuse et moins profonde. Une partie des terres de quatrième classe ont plus de sols, mais il est plus compact et plus humide.

Conclusion

Comme son père Mathieu, Jean Nicolas appartient aux classes sociales les plus basses. En exerçant la profession de vannier, il a une certaine importance certes moindre qu’un charron ou un maréchal-ferrant, car pour les cultivateurs, il fabrique des vans à blés, des corbeilles, des paniers…

Si à soixante et soixante-quatre ans, Jean Nicolas est dit cultivateur, il ne doit pas avoir beaucoup de terres à travailler. Incontestablement, au moindre incident de la vie, le couple, qui doit peut-être être qualifié de pauvre, tombera dans la misère.



Notes et références

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administration du cadastre, Royaume de Belgique, commune de Lamorteau, bulletin no 401.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton III, minute no 1125.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administration du cadastre, Royaume de Belgique, commune de Lamorteau, bulletin no 401.

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton III, minute no 1125.

[5] Saussaie = culture de saules.