Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

La communauté Marguerite Saint Mard et Jean Everling à Torgny

Informations généalogiques

Marguerite Saint Mard est née le samedi 16 janvier 1819 à Torgny (Luxembourg, Belgique). Elle est la fille légitime de Jean Baptiste Saint Mard, tailleur de pierre, âgé de 48 ans et de Marie Margueritte Dubois, âgée de 37 ans.

Marguerite sera couturière.

Le lundi 23 février 1852 à Lamorteau (Luxembourg, Belgique), elle épouse Jean Everling, maréchal-ferrant, le fils légitime de François Everling.

Patrimoine

Le patrimoine propre à Marguerite Saint Mard est connu par son bulletin des propriétés de 1844 [1]. Celui du ménage après son mariage tardif — elle est âgée de trente-trois ans — est connu grâce à deux obligations hypothécaires (1884 [2] et 1889 [3]).

Habitation

En 1884, le ménage est propriétaire d’une maison en indivision. Jean et Marguerite détiennent respectivement chacun quatre neuvièmes du bien. Marie Jeanne Saintmard, sœur de Marguerite détient le dernier neuvième.

La maison proprement dite comprend un corps de logis, une écurie, une remise, une place et un jardin derrière ainsi qu’un four à pain. Cette simple description est celle d’une ferme lorraine bicellulaire. Y accolé, le bâtiment de la forge de maréchal-ferrant et un jardin. L’ensemble forme une propriété de minimum [4] 5 ares 89 centiares en 1884.

En 1889, la superficie du même ensemble est évaluée à 10 ares (4 ares pour les bâtiments et 6 ares pour les jardins). À cette époque, les époux Everling-Saint-Mard semblent être pleinement propriétaires de leur maison.

En 1893, Marguerite veuve Everling vend la maison et forge pour une somme principale de 2.520 francs.

Description des biens

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 82 a. 80 c. 81,70 %
Jardin 11 a. 30 c. 11,15 %
Maison 4 a. 3,95 %
Maison avec place et jardin 1 a. 49 c. 1,47 %
Bâtiment 96 c. 0,95 %
Forge de maréchal-ferrant 70 c. 0,69 %
Four à pain 10 c. 0,10 %
Total général 1 h. 1 a. 35 c. 100,00 %

La compilation du bulletin des propriétés de 1844 — bien propre de Marguerite — et des deux obligations hypothécaires nous offre un aperçu du patrimoine immobilier du ménage.

En 1822-1844, les maréchaux-ferrants de la vallée du Ton sont en moyenne propriétaire de 2 hectares 62 ares de biens immobiliers. Leurs collègues, charrons, de 56 ares 65 centiares.

Les terres labourables permettent au couple d’avoir une activité agricole vivrière ou éventuellement d’obtenir un revenu complémentaire par fermage.

Bulletin des propriétés de 1844 — Biens propres à Marguerite Saint Mard

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 39 a. 40 c. 93,90 %
Jardin 1 a. 60 c. 3,81 %
Bâtiment 96 c. 2,29 %
Total 41 a. 96 c. 100,00 %

En 1844, Marguerite est célibataire. Elle n’est pas propriétaire d’une maison, mais d’un bâtiment de nature indéterminé.

Elle a peu de bien, mais de bonne qualité. En effet, les deux parcelles de terre sont de première (18 ares) et de troisième classe (21 ares 40 centiares). C’est-à-dire des terres franches et végétales mêlées d’argile, de couleur plus ou moins grisâtre, une faible partie est rougeâtre, se trouvant sur des pentes douces et sur quelques petits plateaux pour celle de première classe. Quant à celle de troisième classe, elles sont plus pierreuses, moins profondes et moins productives que celle de 1re et seconde classe sans pour autant devant être considéré comme de terres médiocres.

Le jardin a une terre identique aux terres labourables de première classe. Elle peut y cultiver de gros légumes, du chanvre, et des pommes de terre.

Obligations hypothécaires (1884 et 1889)

Nature des biens hypothéqués Superficie Pourcentage
Terre labourable 23 a. 40 c. 79,89 %
Jardin 3 a. 70 c. 12,63 %
Maison et place 1 a. 49 c. 5,09 %
Forge 70 c. 2,39 %
Total 29 a. 29 c. 100,00 %

En 1844 et 1889, le ménage hypothèque la maison, la forge et deux parcelles de terres labourables pour garantir le paiement des intérêts et le remboursement du capital de deux sommes empruntées (1.000 et 600 francs).

Liquidation du patrimoine

En 1882 [5], le couple vend une parcelle de terre de 16 ares. La reconstitution ci-dessus étant basée sur deux actes de 1844 et 1889, la surface totale des biens avant la vente était de 45 ares 59 centiares.

Conclusion

Le détail et la superficie du patrimoine du ménage nous permettent de dire qu’il n’était pas pauvre sans pour autant — par manque de documentations et de points de comparaison — pouvoir dire quel était leur niveau d’aisance.



Notes et références

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume de Belgique, Province de Luxembourg, Canton de Virton, Commune de Lamorteau, Bulletin des propriétés no 403.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Octave FONCIN (1872-1911), minute no 3073, le 28 juin 1884.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, FONTAINE Édouard (1872-1900), minute no 4110, le 4 janvier 1889.

[4] La superficie du jardin de la maison n’est pas prise en compte.

[5] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Octave FONCIN (1872-1911), minute no 2306, le 1er février 1882.