Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

Patrimoine de la communauté Édouard Constant Saint-Mard et Marguerite Toussaint à Verneuil-Petit

Infos généalogiques.

Édouard Constant Saint Mard voit le jour le vendredi 1er octobre 1858 à Verneuil-Petit (Meuse, France). Il est le fils légitime de Jean Saintmard, cultivateur, âgé de 56 ans et d’Odile Demouzon, ménagère, âgée de 35 ans.

Édouard sera aubergiste et manœuvre.

Il épouse le vendredi 2 mai 1884 à Gérouville (Luxembourg, Belgique) Marguerite Toussaint, la fille légitime de Jean-Baptiste Toussaint et de Catherine Arendt.

Le couple aura six enfants :

Édouard Saint Mard est décédé vers 1933, à l’âge de 74 ans environ, à Thonnelle (Meuse, France).

Patrimoine de Marguerite Toussaint à Gérouville

Marguerite est propriétaire de dix parcelles de terres labourables et une prairie à Gérouville (Belgique) qu’elle ne peut exploiter après son mariage en 1884 et son installation à Verneuil-Petit (France) distant de onze kilomètres.

Elle le liquide lors de deux ventes publiques (en 1887 et 1895 – elle est âgée de 25 et 33 ans) et une vente de gré à gré en 1887.

Nature Superficie Pourcentage
Terre 2 h. 18 a. 32 c. 79,88 %
Prairie 55 a. 20,12 %
Total général 2 h. 73 a. 32 c. 100,00 %

Bien de la communauté à Verneuil-Petit

Dans l’état actuel de ma recherche, le patrimoine du ménage ne peut être appréhendé qu’à partie d’un seul document : une matrice cadastrale [1] couvrant la seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle.

Habitation

Le ménage est propriétaire d’une ferme de première classe d’une emprise au sol de 1 are 42 centiares (no cadastral 509). Elle se situait à hauteur des numéros 9 et 11 de la Grand Rue.

État 2011. Antenne râtelier de télévision effacée.

L’emprise de la parcelle correspond sur la photographie ci-dessus, en partant du haut de la rue, à la seconde maison blanche mise en vente, à la grange, l’étable et le corps de logis (escalier) sans le premier bâtiment avec une porte-gerbière qui lui se trouve sur la parcelle 507. [2]

C’est une ferme multicellulaire d’une dimension disproportionnée à la taille de l’exploitation agricole du couple.

En 1910, le couple vend la ferme ainsi que son jardin (parcelle no 508) et une chènevière (parcelle no 507). Depuis lors les parcelles 507 à 509 ont été profondément remaniées. L’état actuel du bâti ne reflète qu’en partie l’état du début du vingtième siècle.

Évolution dans le temps du patrimoine

Année Terre Prairie Autre Total
1890 99 a. 42 c. 83 a. 55 c. 13 a. 17 c. 1 h. 96 a. 14 c.
1895 2 h. 3 a. 62 c. 83 a. 55 c. 13 a. 17 c. 3 h. 0 a. 34 c.
1900 3 h. 46 a. 54 c. 1 h. 31 a. 20 c. 15 a. 03 c. 4 h. 92 a. 77 c.
1905 3 h. 57 a. 14 c. 1 h. 31 a. 20 c. 15 a. 03 c. 5 h. 3 a. 37 c.
1910 46 a. 30 c. 14 a. 45 c. 0 60 a. 75 c.
1915 11 a. 50 c. 14 a. 45 c. 0 25 a. 95 c.
1920 11 a. 50 c. 14 a. 45 c. 0 25 a. 95 c.
1925 11 a. 50 c. 14 a. 45 c. 0 25 a. 95 c.
1930 0 0 0 0

En 1890, Édouard a 32 ans, Marguerite 28 ans. Le couple est marié depuis six ans. Ils sont parents d’une fille. À cette époque, ils possèdent 1 hectare 96 ares de terres labourables, prairie et aussi une chènevière de 10 ares 20 centiares (culture du chanvre), un jardin de 1 are 55 et un bâtiment d’une emprise de 1 are 42.

Le domaine agricole est largement trop petit que pour pouvoir en vivre. Dans les registres de l’état civil, Édouard est qualifié de manœuvre.

En 1906, le ménage parent de six enfants est à la tête d’une exploitation d’un peu plus de 5 hectares. Le domine se divise en 3 hectares 57 ares 14 centiares de terres labourables, 1 hectare 40 ares 90 centiares de prairie (le couple en a acquis 9 ares 70 centiares en 1906), 10 ares 83 centiares de chènevière et 2 ares 78 centiares de jardin. Certes la superficie de l’exploitation est relativement petite. Mais ne l’oublions pas, de l’autre côté de la frontière, dans la basse vallée du Ton, un peu moins de 75 % des propriétaires qualifiés de cultivateur dans les bulletins des propriétés de 1822 et 1844 ont moins de 5 hectares de biens immobiliers. Édouard est un petit cultivateur parmi tant d’autres.

Fait intrigant, en 1910, le ménage se sépare des deux tiers de ses biens y compris de leur habitation. Édouard est âgé de 52 ans et Marguerite de 48 ans. De quoi vivent-ils ? Dans les registres d’état civil, Édouard est aussi qualifié de manœuvre et d’aubergiste. Il est aussi maire du village. La réponse à ces questions se trouve très certainement dans les archives d’un notaire de Montmédy.

Description du patrimoine

Répartition du patrimoine par nature au maximum en 1905

Nature Superficie Pourcentage
Terre 3 h. 57 a. 14 c. 70,95 %
Prairie 1 h. 31 a. 20 c. 26,06 %
Autre 15 a. 3 c. 2,99 %



Total 5 h. 3 a. 37 c. 100,00 %

Avant la mécanisation de l’agriculture, la Gaume voisine et le canton de Montmédy sont des pays de labours. L’élevage est une activité secondaire. La répartition terre-prairie de l’exploitation Saint-Mard-Toussaint reflète cet état de choses.

Les autres biens consistent en chènevières, jardin et maison ferme.

Qualité des biens acquis

Nature Superficie Pourcentage
Terre 4 h. 53 a. 94 c. 71,70 %
Pré 1 h. 64 a. 10 c. 25,92 %
Chènevière 10 a. 83 c. 1,71 %
Jardin 2 a. 78 c. 0,44 %
Sol bâtiment 1 a. 42 c. 0,22 %
Total général 6 h. 33 a. 7 c. 100,00 %

Jusqu’en 1906, le ménage a acquis 6 hectares 33 ares 7 centiares de biens immobiliers. Leur qualité est évaluée par d’administration du cadastre sur une échelle de 1 à 4.

Classement Superficie Pourcentage
1 1 h. 80 a. 64 c. 28,53 %
2 2 h. 68 a. 78 c. 42,46 %
3 62 a. 65 c. 9,90 %
4 1 h. 21 a. 19,11 %
Total général 6 h. 33 a. 7 c. 100,00 %

Globalement, les biens du couple sont de bonne qualité. Les biens de classe une et deux représente 70,99 % de l’ensemble. Les trois premières classes représentent 80,89 %. La classe 2 est la plus importante. Néanmoins, les terres et prairies de quatrième classe représentent presque 20 % du domaine. En l’absence d’une étude qualitative du territoire utile agricole de Verneuil-Petit, nous ne pouvons pas interpréter cette donnée.

Classe Terre Prairie Chènevière Jardin Sol bâtiment Total
1 1 h. 11 a. 64 c. 60 a. 10 c. 5 a. 93 c. 1 a. 55 c. 1 a. 42 c. 1 h. 80 a. 64 c.
2 1 h. 98 a. 64 a. 65 c. 4 a. 90 c. 1 a. 23 c.
2 h. 68 a. 78 c.
3 37 a. 70 c. 24 a. 95 c


62 a. 65 c.
4 1 h. 6 a. 60 c. 14 a. 40 c.


1 h. 21 a.
Total 4 h. 53 a. 94 c. 1 h. 64 a. 10 c. 10 a. 83 c. 2 a. 78 c. 1 a. 42 c. 6 h. 33 a. 7 c.

Par analogie avec la vallée voisine du Ton qui a été décrite par l’administration du cadastre entre 1819-1823 [3] (période hollandaise), nous pouvons décrire les terres labourables de Verneuil-Petit appartenant au même ensemble géologique comme des terres végétales mêlées de pierres calcaires de plus en plus pierreuses, de moins en moins profondes, de plus en plus difficiles à travailler ou de plus en plus humide lorsque l’on monte dans la classification (Classe 1 = bonne qualité, classe 4 = la moins bonne qualité).

Le même principe s’applique à la prairie. Celle de classe 1 produise une meilleure herbe, en plus grande quantité et un regain plus important que les prairies des classes 2 à 4. Les classes 4 pouvant être considérée comme les plus médiocres.

Conclusion

En 1906, le ménage est autosuffisant, mais pas nécessairement aisé. En 1906, leur exploitation atteint sa taille maximale de 5 hectares 13 ares et 7 centiares. Leur vie après la liquidation de leurs biens dépasse la simple étude de leur patrimoine. C’est une autre histoire.



Notes et références

[1] France, Archives départementales de la Meuse, Archives anciennes (Série P : Finances, cadastres, postes, douanes, depuis 1800), Matrices cadastrales de Velosnes (à partir de 1850), cote : 340 W 1499, pages 350 et 352.

[2] Plan cadastral de 1848 : VERNEUIL-PETIT — Section C — du Village — feuille 04139 FI 261 — Archives de la Meuse.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administrations d’état et de la Région wallonne, Expertises des communes, 1819-1823 [Dampicourt, Harnoncourt (Rouvroy et Lamorteau), Montquintin, Saint-Mard, Torgny].