Carnets de notes - Territoire

Terre de Jametz

Sur les cartes anciennes, Jametz est bien seule. Elle a un minuscule territoire, néanmoins plusieurs auteurs lui attribuent un bailliage et une seigneurie relativement importante. La carte des Estats du duc de Lorraine ou sont les Duchez de Lorraine et de Bar en 1734 rattache à ladite terre Romagne-sous-les-Côtes petite enclave au sud-est de Damvillers.

Une petite souveraineté sous les princes de Sedan

À sa création en 1536, la souveraineté de Jametz ne forme pas un ensemble cohérent. Il n’y a aucune continuité territoriale. Elle comprenait nous dit Constant Lapaix dans son Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine les ville, château et prévôté de Jametz ; les seigneuries de Romagnes-sous-les-Côtes à 17 kilomètres du chef-lieu, Cierges-sous-Montfaucon sur la rive gauche de la Meuse à plus de trente kilomètres, Dampicourt à plus de vingt kilomètre et Royville. [i]

Le 24 juillet 1589 après sa reddition, Jametz devient possession des ducs de Bar et de Lorraine. En 1602 par le traité de Marville, le duc de Bar (duc de Lorraine) cède au duc de Luxembourg « tout le droit entièrement mouvant du fief et seigneurie directe et ce qu‘[il] a et à lui appartient » dans les censes d'Aigremont, Maton, Dampicourt « villages indivis ou enclavé dans ou au nord des vallées du Ton et de la Vire. » Les trois seigneuries ressortissant des prévôtés de Virton et de Saint-Mard constitue l’actuel village de Dampicourt.

La paix de Marville tend à prouver l’existence d’un droit seigneurial quelconque sur Dampicourt mais la justice y était exercer par la communauté et le prévôt, et les appellations se faisait à la cour de Luxembourg.

Pour Gérard Cady dans ses très belles Promenades du patrimoine en pays de Montmédy, en 1557 le bailliage de Jametz comprenait « les localités et des droits sur les lieux suivants » : Azannes, Brandeville, Billy, Chaumont-devant-Damvillers, La Crenette en Romagne-sous-les-Côtes, Dampicourt, Duzy, Gérouville, Jametz, Loison, Mangiennes, Meix-devant-Virton, Nouillonpont, Pillon, Proiville-lez-Dun, Remoiville, Romagne-sous-les-Côtes, La Vieille court en Gouraincourt, Ville-devant-Chaumont, Villers-sous-Mangiennes. [ii] Dans cette liste, nous retrouvons pêle-mêle des communautés appartenant à des prévôtés du duché de Luxembourg, duché de Bar et comté épiscopal de Verdun.

Sous les rois de France et les princes de Condé

En 1632, Stenay et Jametz sont mises en dépôt pour quatre ans entre les mains du roi de France (traité de Liverdun). Elles sont cédées par le duc Charles de Lorraine à la France par le traité de Paris (1641) et le traité de Guemine (1644). Cette cession confirmée par les articles 64 et 65 du traité des Pyrénées (1659) et le traité de Vincennes (1661).

Néanmoins par lettres-patentes de décembre 1648, Louis XIV donne les terres et seigneuries de Stenay, Dun, Jametz et Clermont au prince de Condé. La fronde des Princes retardera la cession effective.

Prévôté de Jametz

En 1677, sous les Condé, le bailliage de Jametz est supprimé [iii] et remplacé par une prévôté composée des localités suivantes [iv] :


Bibliographie

  1. LAPAIX Constant, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Évêchés (Meurtre, Meuse, Vosges, Moselle, Haute-Marne, etc.), Nancy, Chez l’auteur, 1868, pp. 134-153
  2. LIÉNARD Félix, Dictionnaire topographique du département de la Meuse comprenant le nom de lieu anciens et modernes, rédigé sous les auspices de la Société philomatique de Verdun, Paris, Imprimerie Nationale, 1872, p. 115

Cartes

  1. JAILLOT Alexis-Hubert (+ 1712), Les Estats du duc de Lorraine ou sont les Duchez de Lorraine et de Bar. : Le temporel des eveschez de Metz, Toul et Verdun, Paris, Jaillot, 1734 [BNF catalogue général]

Références

[i] Lapaix, 1868, p. 135

[ii] CADY Gérard, Dans la vallée du Loison : Jametz, Promenades du patrimoine en pays de Montmédy, 2013, p. 195 note n° 6

[iii] Lettres-patentes du mois de janvier 1677 (Almanach des Trois-Évêchés pour l'année bissextile mil sept cent quatre-vingt-huit, Metz, Chez J. B. Collignon – Imprimeur-Libraire, 1787, p. 254)

[iv] Lapaix, 1868, p. 135 ; Liénard, 1872, p. 115