Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

La communauté Charles Saint Mard et Marguerite Genin à Lamorteau

Informations généalogiques

Charles Saint Mard voit le jour le jeudi 7 décembre 1780 à Lamorteau (Luxembourg, Belgique).

Il est le fils légitime de Jacques Saint Mard, maître maçon, âgé de 43 ans et d’Anne Louis.

Charles est cordonnier.

Il épouse le lundi 6 février 1809 à Harnoncourt Marguerite Genin, la fille légitime de Noël Genin et de Jeanne Desalle.

Le couple aura six enfants :

Charles Saint Mard est décédé le mardi 8 mars 1853, à l’âge de 72 ans, à Lamorteau.

Patrimoine

Habitation

Le ménage est propriétaire d’une modeste maison de huitième classe sur neuf. Son emprise est de 48 centiares.

En 1849, Charles donne sa moitié en nue-propriété à son fils Jean-Baptiste Saintmard qui ne pourra en jouir qu’à compter du jour du décès du donateur.

Bulletin de propriété de 1844

Si nous avons une vision partielle du patrimoine du ménage, le bulletin des propriétés en 1844 [1] de Charles, veuf depuis 1827, permet de décrire avec précision ses biens qu’ils soient propres ou de la communauté Saint Mard-Génin. Charles Saint Mard, cordonnier, est qualifié de journalier en 1844.

Nature Superficie Pourcentage
Terre labourable 1 h. 36 a. 90,68%
Pré 7 a. 4,67%
Jardin 6 a. 50 c. 4,33%
Maison 48 c. 0,32%
Total général 1 h. 49 a. 98 c. 100,00%

En 1822-1844, les journaliers et manœuvres de la vallée sont en moyenne propriétaire de 65 ares 72 centiares de biens avec un très grand écart entre le moins fortuné (17 centiares) et le plus fortuné (13 hectares 37 ares) qui au passage possède plus de bien que quelques propriétaires qui se déclarent cultivateurs. Les cordonniers sont propriétaires en moyenne de 1 hectare 27 ares de biens fonciers avec un écart plus important entre le moins bien nanti (36 centiares) et le plus nanti (7 hectares. 97 ares).

L’hectare et demi « agricole » - terres labourables, prairie et jardin – ne lui permet pas de vivre décemment. Elle lui permet de pratiquer une agriculture vivrière. Le cumul d’une activité artisanal qui peut se pratiquer à la mauvaise saison couplée à une activité de journalier doit lui permettre de s’en sortir. Sans certitude, du fait de ses activités, nous pouvons le considérer comme pauvre sans pour autant être un misérable.

La déclaration de la succession échue en ligne directe de Charles Saintmard le 5 août 1853 confirme en partie le bulletin des propriétés. À cette époque, les biens sont indivis. Ses enfants-héritiers en sont propriétaires chacun d’une partie. En prenant en compte à 100 % la superficie des parcelles, nous obtenons le résultat ci-dessus.

Nature Superficie Pourcentage
Terre 1 h. 45 a. 94,77%
Jardin 8 a. 5,23%
Maison Non précisée -
Total général 1 h. 53 a. 100,00%

En tenant compte de l’emprise de la maison (47 centiares), nous avons tout de même une différence significative d’environ un demi-hectare.

Biens propres à Marguerite Génin

En 1836 [2], Marguerite reçoit de sa mère Jeanne Dessalles veuve de Noël Génin cinq champs et une prairie pour une superficie totale de 73 ares 5 centiares dont avec certitude nous en identifions deux dans la déclaration de sa succession portant sur 97 ares 18 centiares de terres, 8 ares 49 centiares de prairie et une demi-maison (22 janvier 1838). Nous ne pouvons les identifier dans le bulletin des propriétés précité.

Le risque de survalorisation du patrimoine du couple étant bien trop important, nous n’intégrons pas les 73 ares dans la superficie totale des biens.

Cautionnement et hypothèque

Pierre Joseph Saint-Mard, second fils du couple, pour devenir gendarme a dû fournir une garantie de six cents francs, pour sûreté des objets, qui lui seront fournis. Son père Charles se constitue volontairement caution et répondant solidaire de son fils, envers le Gouvernement belge. Le 26 avril 1839 [3], il hypothèque deux terres d’une superficie de 25 ares 60 centiares et 16 ares. L’absence de référence cadastrale ne permet pas d’identifier lesdites terres dans le bulletin de propriétés.

Conclusion

La communauté Saint-Mard-Génin ne devait pas être bien riche, mais probablement vivait correctement. Cordonnier en 1836, journalier en 1844, Charles ne devait pas avoir beaucoup d’argent, mais les terres apportaient un complément alimentaire à la famille, peut-être même avait-il l’opportunité de vendre ses surplus.



Notes et références

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Administration du cadastre, Royaume de Belgique, Commune de Lamorteau, Bulletin n° 393.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), carton XXIII, minute n° 6232.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), carton XXVI, minute n° 7031.