Carnets de notes - Une famille Saint-Mard

La communauté Elisabeth Saint Mard et Jean Joseph Gonry à Lamorteau

Informations généalogiques

Elizabeth Saint Mard née le dimanche 10 novembre 1805 (19 brumaire an XIV) à Lamorteau (Luxembourg, Belgique), est la fille légitime de Jean Saintmard, cordonnier, âgé de 30 ans et d’Anne François, âgée de 28 ans.

Elle épouse le mercredi 14 octobre 1835 à Lamorteau Jean Joseph Gonry, charron, le fils légitime de Joseph Gonry et de Marie Catherine Doucet.

Le couple aura six enfants :

Elizabeth Saint Mard est décédée le mercredi 11 février 1863, à l’âge de 57 ans, à Lamorteau.

Patrimoine

Habitation

La maison habitée par le ménage à Lamorteau comprend un corps de logis, une boutique ou cellier de charron, une écurie, une petite grange, un jardin potager et verger derrière celle-ci. Elle est bâtie entre la voie publique — la Grand Rue — et la rivière le Ton. Son emprise est de 1 are 44 centiares.

La maison est plusieurs fois hypothéquée :

  1. Le 29 juillet 1846 [1], le couple emprunte 3.070 francs à Théodore Ignace de Taithes, rentier à Rossignol. Remboursement et deux fois le 1er novembre 1846 et le 20 août 1849.
  2. Le 3 mai 1850 [2], emprunte 2.200 francs au même prêteur. Terme le 3 juin 1852.
  3. Le 13 août 1852 [3], emprunte 500 francs à Jean Pierre Dominique Ambroise Lambinet, notaire à Virton. Remboursement en 5 termes égaux (5 ans).
  4. Le 20 mars 1857 [4], emprunte 750 francs à Jean-Baptiste Édouard Lesquoy. Terme 3 ans.

Le couple maîtrise son endettement. Les prêts ne se chevauchent pas. Il paie leurs dettes. La maison reste dans leur patrimoine sinon elle n’aurait pas pu être hypothéquée plusieurs fois.

Une seconde maison est acquise en propre par Élisabeth Saint Mard lors d’une vente publique le 29 octobre 1849 [5]. Le bien indivis lui appartient pour moitié. La covendeuse est sa sœur Jeanne épouse Ancel. Cette demeure sise à Lamorteau comprend un corps de logis, une grangette, une écurie, un jardin potager et un verger.

En 1857 [6], le ménage hypothèque une petite maison en construction, sise au Pâquis, tenant du midi à la route de Montmédy, du nord au chemin de vidange, du levant et du couchant à l’aisance communale. La place à bâtir, d’une superficie de 1 are 25 centiares, avait déjà hypothéqué en 1852 [7].

Bulletin des propriétés de 1844 (Jean Joseph Gonry)

Nature Superficie Pourcentage
Labour 1 h. 35 a. 30 c. 77,23 %
Pré 21 a. 20 c. 12,10 %
Jardin 10 a. 25 c. 5,85 %
Pâture 7 a. 4,00 %
Maison et place 1 a. 44 c. 0,82 %
Total général 1 h. 75 a. 19 c. 100,00 %

Les bulletins des propriétés [8] de Joseph Gonry (13 articles) sont une base plus fiable que la liste des biens hypothéqués pour estimer le patrimoine du ménage.

En 1822-1844, les charrons des villages de la basse vallée du Ton sont propriétaires en moyenne de 56 ares 65 centiares de biens immobiliers. La valeur médiane plus révélatrice sur un aussi petit échantillon est de 59 ares 25 centiares. Le moins nanti est propriétaire de 3 ares 33 centiares, le plus nanti 1 hectare 15 ares.

Jean Joseph Gonry est le plus aisé de ces charrons. En effet, un dernier charron propriétaire de 22 hectares 77 ares 64 centiares de biens fonciers, qui pourrait être considéré comme un cultivateur, a été exclu du calcul des moyenne et médiane.

Dans la société paysanne, la profession de Jean Joseph est très importante. Le demi-hectare de terres labourables et les jardins ne servent que pour leur consommation personnelle (agriculture vivrière).

Biens hypothéqués

24,75 % des biens du ménage ont été hypothéqués.

Après compilation des biens repris dans les obligations hypothécaires et suppression des doublons, nous obtenons le décompte ci-dessous :

Nature Superficie Pourcentage
prairie 23 a. 10 c. 49,84 %
terre 14 a. 30,20 %
jardin 8 a. 17,26 %
place à bâtir 1 a. 25 c. 2,70 %
maison - 0,00 %
Total général 46 a. 35 c. 100,00 %

En y ajoutant l’emprise de la maison (1 are 44 centiares), la superficie est de 47 ares 79 centiares et ne comprend pas un jardin à Langlissant dont les actes ne mentionnent pas la superficie.

Nous constatons une importante différence entre le décompte et le bulletin des propriétés qui ne mentionne pas de prairies. Ces dernières représentent presque cinquante pour cent des biens mis en garantie. Les terres se réduisent à un petit 14 ares.



Notes et références

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton II, minute no 1038.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton IV, minute no 1440.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard THOMAS (1846-1857), carton V, minute no 1100.

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton VI, minute no 2369.

[5] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton III, minute no 1368.

[6] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean Baptiste Modeste FONCIN (1836-1872), carton VI, minute no 2369.

[7] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard THOMAS (1846-1857), carton V, minute no 1100.

[8] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des Institutions de droit public (époque contemporaine), Cadastre du Royaume de Belgique, Province de Luxembourg, Canton de Virton, Commune de Lamorteau, Bulletins des propriétés no 187 et 188.