Carnets de notes - Chroniques et récits

Henry (1767-1844) époux de Marie Jeanne Neveu : maçon à Torgny

Récits St Mard : du côté d’Hubert St Mard (vers 1666-1706) et sa descendance.

Informations généalogiques :

Henry SAINT MARD est le fils de Jean Baptiste SAINT MARD, maçon, tailleur de pierre, bourgeois et de Catherine MEREAUX.
Il est baptisé à Torgny, le 31 décembre 1767.
Le dimanche 1er février 1801 à Harnoncourt, il épouse Marie Jeanne NEVEU, la fille de Noël l’aîné NEVEU et de Jeanne LOUIS.
Henry SAINT MARD est décédé le samedi 16 mars 1844, à l’âge de 76 ans, à Torgny.

Le ménage qui s’est uni en 1801 habite à Torgny, un village frontalier construit sur un coteau dans la vallée de la Chiers.

Le 21 novembre 1806 [1], Henry Saint Mard et ses frères et sœurs se partagent la demeure de leurs défunts parents. Sept lots sont attribués. Catherine Saint-Mard reçoit une chambre qu’elle conserve. Les autres héritiers lui revendent les cinq septièmes restants pour un prix de 347 francs 95 centimes. Le bâtiment est décrit comme suit : « [...] une maison avec un petit jardin derrière situé en ladite commune de Torgny aisance et dépendance tenant à la veuve de Nicolas Jeanjean du levant et du couchant faisant face […] la rue publique au midi et aboutissant du nord à Nicolas Urbin. »

Torgny, le croisement des rues Escofiette et de l’Ermitage où ont habité Henry et Marie Jeanne.
La documentation cadastrale ne permet pas d’identifier avec certitude la maison.
À l’arrière-plan, la colline de la Ramonette et les premières maisons de Velosnes.

Pour garantir le bon remboursement d’un emprunt de 1.152 francs contracté au prêt de la fabrique d’Église de Signeulx [2], le 2 juin 1810, la maison et trois terres d’une superficie totale de 90 ares 45 centiares sont hypothéqués.

Comme tout artisan, Henry Saintmard, maçon, domicilié à Torgny, éprouve de temps en temps des difficultés à se faire payer.

Le 7 décembre 1813 [3], Henry demande « à ce que André Jaminet, menuisier, domicilié en la commune de Dampicourt, soit condamné à lui payer la somme de vingt-sept francs, qu’il s’est obligé de lui payer à la décharge du Sieur Henri Genin, du dit Dampicourt, sur le prix des ouvrages en maçonnerie faits pour le profit de celui-ci, par lui demandeur, en dix-huit cent onze, aux intérêts légaux, et aux dépens, y compris ceux d’une invitation, et sauf à déduire le prix des ouvrages en menuiserie, que le défendeur a faits, pour lui demandeur. »

Henry Saint Mard est amené à prêter serment. « Donnant acte du Serment référé et prêté en cause, et faisant droit en dernier ressort », le Juge de paix condamne le défendeur André Jaminet à payer au demandeur la somme de 27 francs, à la décharge du dit Henri Genin.

En 1822, sous la période hollandaise, l’administration met sur pied une nouvelle matrice cadastrale. Les détenteurs sont invités à vérifier leur bulletin des propriétés. Le ménage possède une maison dont la description est celle d’une ferme tricellulaire, un jardin, un verger, seize parcelles de terre labourable et une prairie. Maçon, Henry est aussi un petit cultivateur.

Le 8 juillet 1825 [4], Jean Pierre Guiot, Juge de paix du canton de Virton, tenant le bureau de conciliation reçoit Marie Jeanne Neveu comparante pour son mari Henry Saintmard, demandeur par exploit de l’huissier Jean Baptiste Jacques ; et Jean Baptiste Denef, garde forestier particulier, demeurant et domicilié au dit Torgny, défendeur.

Henry Saintmard demande « qu’a faute de conciliation, il soit condamné à payer au demandeur la somme de 155 florins 92,5 cents, savoir dès maintenant, celle de 24 florins 32 cents ; pour le second terme, échu le 24 décembre dernier, 2° celle de 51 florins 87 cent et demi, exigible le 24 décembre prochain, pour le troisième terme échéant à cette époque ; 3° enfin, celle de 49 florins 61 cents, pour quatrième et dernier terme, exigibles le 24 décembre 1826. »

Jean-Baptiste Denef sollicite un « délai de quinzaine pour faire révision de compte avec le demandeur, sans aucune spécification d’erreur, et s’est retiré de l’audience, en déclarant refuser de signer, sur l’interpellation qui lui a été faite. »

La conciliation ayant échoué, le Juge les laisse à se pourvoir devant juridiction compétente.

Juillet 1836 [5], Henry et sa femme se portent cautions pour « Marie Jeanne Saint Mard, leur fille, demeurant avec eux et sur le point de contracter mariage avec monsieur Jean Baptiste Huviaux [Huriaux], préposé de deuxième classe, de poste à Torgny. » D’après les instructions de l’administration des droits d’entrées, de sorties et des accises, les futurs époux doivent justifier qu’ils jouissent d’un revenu annuel de 400 francs, outre le traitement du futur jusqu’à l’époque ou enfin il jouira des émoluments attachés au grade de sous-brigadier.

Les parents de Marie Jeanne s’obligent solidairement à lui payer une fois par an 400 francs jusqu’au moment où le futur pourra justifier d’une pareille somme. En conséquence, ils hypothèquent deux pièces de terre et deux de prairie.

Décembre 1840 [6], Henry a 72 ans. Le couple, moyennant conditions, donne à trois de ses huit enfants leur maison qui est divisée et décrite comme suit :

Henry Saint Mard et Marie Jeanne Neveu continueront d’occuper leur maison. Les donataires devront servir aux donateurs et au survivant d’eux, une rente annuelle et viagère de 360 francs, à raison de 60 francs, par chacun des donataires. De plus, ils devront soigner leurs parents dans toutes leurs maladies ou dans tous les accidents, qui pourraient leur survenir, de suppléer, en cas d’insuffisance de la pension viagère, à tous les besoins des donateurs ; d’organiser leurs obsèques et services funéraires, d’une manière honorable ; d’acquitter les dettes contractées et à contracter.

Samedi 16 mars 1844, Henry s’éteint à Torgny. Il est âgé de 76 ans. Dix années plus tard, le 8 janvier 1854 [7], Marie Jeanne Neveu veuve Saint Mard et ses enfants vendent l’entièreté de la maison. « La dame veuve de Henri Saintmard, pour faciliter à ses enfants la vente des bâtiments qui seront ci-après désignés, déclare renoncer purement et simplement à tout avantage résultant en sa faveur, d’un acte de donation — partage, reçu par Maître Marson, notaire à Virton, présents témoins, le 28 décembre 1840. »



Notes

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Jean-Baptiste FRANÇOIS (fils) (1768-1811), carton III, minute no 507 et 510.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Bernard PAPIER (An X, 1821), carton X, minute no 168.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 36, minute no 256.

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 48, minute no 107.

[5] Belgique, Archives de l’Etat à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Notariat de Virton, Maximilien Joseph MARECHAL, minute no 185.

[6] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), carton XXVII, minute no 7446.

[7] Belgique, Archives de l’Etat à Arlon, Notariat de Virton, Joseph Édouard MARSON (1811-1846), minute no 1352.