Carnets de notes - Chroniques et récits

Jean-Baptiste (o 1845) époux de Justine Guiot : tailleur de pierres à Chenois

Récits St Mard : du côté d’Hubert St Mard (vers 1666-1706) et sa descendance.

Informations généalogiques :

Jean-Baptiste SAINT MARD voit le jour le mercredi 13 août 1845 à Chenois.
Il est le fils de Henry SAINT MARD, maçon, âgé de 33 ans et de Marguerite RIBONNET, ménagère, âgée de 32 ans.
Le mercredi 20 janvier 1892 à Latour, il épouse Justine GUIOT.

Jean Baptiste Saint Mard est tailleur de pierres à Chenois. Dans la traversée du village de Chenois, il stocke des pierres sur une parcelle étroite comprise entre la route provinciale de Saint-Mard à Aubange et la ligne de maisons. Le tas empêche Auguste Lambert Baillieux, tisserand, d’avoir accès au jardin contigu à son domicile. Dans le courant du mois de novembre 1878, il « s’est permis de déposséder violemment ce dernier, en enlevant les pierres qu’il avait en dépôt sur la place dont s’agit et les rejetant sur la voie publique. » Ce faisant, il a détérioré fortement plusieurs pierres.

Jean-Baptiste revendique la possession de cette place et demande des dommages et intérêts pour préjudice subi. Dans son jugement du 25 janvier 1878 [1], la justice de paix déclare infondé Jean-Baptiste en son action, mais condamne « le défendeur devra lui payer à titre d’indemnité pour le dommage occasionné aux pierres déplacées la somme qui sera fixée par une expertise ; nomme à cet effet les sieurs Haquet maçons à Virton, désigné par le demandeur et le sieur Senvon, maçon à Latour désigné par le défendeur. » Monsieur Baillieux doit en sus payer le coût de l’avertissement et les frais d’expertise.

Par-devant maître Octave Foncin, notaire à Virton, le 14 octobre 1880, Jean Baptiste reçoit de sa mère Marguerite Ribonnet, « une maison d’habitation consistant en corps de logis, écurie, grangette avec jardin derrière y attenant, le tout d’un immeuble d’une superficie d’environ 17 ares sis à Chenois commune de Latour entre François François et la Veuve Clausse » ainsi que « dix chaises et une armoire qui se trouvent actuellement dans la place dite : poêle et un buffet qui se trouve dans la cuisine de la maison. ». Jean-Baptiste devra « laisser à sa mère et à son époux, jusqu’au décès du survivant d’eux, la jouissance, dans la maison […] donnée, de deux places à l’étage du côté de la veuve Clausse, aussi que de la place dite le haut grenier. » Il devra différente somme à ses frères et sœurs en compensation de la donation.

Premier avril 1881 [2] à la sortie d’une audience en justice de paix Jean-Baptiste se rend au café Ribonnet. Henri Habran, cabaretier, l’injurie et le traite de voleur. À titre de réparation d’honneur, Jean-Baptiste lui réclame un montant de deux cents francs.

À l’audience du 23 avril 1881 [3], par-devant Philippe André Adolphe Rousseau, Juge de paix du canton de Virton, et son greffier Joseph Nefontaine, deux témoins de la scène déposent.

Célestine Escarnelle épouse Ribonnet, âgée de vingt-huit ans, demeurant à Virton, parente du demandeur au degré de cousine issu de germain au cinquième degré par alliances, déclare : « À la sortie d’une audience de la Justice de paix il y a peu de temps, les deux parties se sont trouvées chez moi en même temps, dans la salle du café, et Habran a traité à deux reprises différentes, Saintmard de fainéant et de voleur.

Interpellé par le défendeur le témoin dit qu’avant les propos lancés par Habran, il n’a pas entendu Saintmard lui faire des reproches sur la conduite de son frère. »

Le second témoin, Ferdinand Ribonnet âgé de trente-quatre ans, plâtrier, demeurant à Virton, cousin issu de germain au cinquième degré au demandeur, dépose : « Je me trouvais à la sortie d’une audience de la justice de paix, il y a eu bien quinze jours. [...] Je prenais une consommation avec le demandeur, quand y arriva Habran avec sa fille et son gendre et à peine entré il traita Saintmard de petit voleur, répétant ce propos à diverses reprises, malgré son gendre qui voulait l’en empêcher, quand il fut sorti je l’ai entendu dans la rue, professer ce propos, et ce plusieurs fois. »

Le défendeur Habran se présenta, mais ne produit aucun témoin.

Plus d’une fois, Jean-Baptiste parut devant la justice de paix.

Le 9 octobre 1891 [4], Prosper Michel, meunier à Saint-Mard, est débouté de sa demande. Il est condamné à payer à Jean-Baptiste Saint Mard, une somme de trente centimes qu’il lui redoit pour farine non remise.

La majorité des litiges concerne son occupation professionnelle.

Le 22 avril 1881 [5], il invite « le sieur Joseph Denis, entrepreneur de travaux demeurant à Éthe, à comparaître devant ce tribunal à l’audience du premier avril courant pour se concilier avec lui faute de quoi il portera son action devant le tribunal compétant, à l’effet de l’y faire condamner à lui payer 1° neuf cent quatre-vingts francs qu’il lui redoit pour ses appointements comme surveillant des travaux de construction dont il avait l’entrepris ; 2° quatre-vingt-huit francs soixante centimes pour taille de pierres en lieu-dit le long des aunes ; en outre aux intérêts, et aux dépens. »

Le 24 juin 1881 [6], Jean-Baptiste est condamné à payer à Joseph Saintmard, tailleur de pierres, demeurant à Chenois, une somme de 247 francs 65 centimes pour salaire de journées de travail.

Le 27 janvier 1882 [7], le Juge de paix déclare Jean Baptiste Saint Mard bien fondé en son action pour ce qui concerne une créance de 114 francs 1 centime ; non fondé pour l’excédent. Il condamne le défendeur, Jean Baptiste Holeschette, marchand brasseur à Virton, à lui payer cette dette avec les intérêts à partir du trente et un août dernier. Le défendeur obtient donc satisfaction. Il contestait le prix demandé pour travaux de maçonnerie effectués chez lui. Jean-Baptiste Saint Mard devra payer le coût de l’expertise.

Le 22 décembre 1882 [8], le Juge de paix condamne Auguste Ribonnet, plâtrier demeurant à Virton, à payer à Jean-Baptiste Saint Mard, la somme de 252 francs 18 centimes.

Le 25 mars 1887 [9], Jean-Baptiste Saint Mard est condamné à payer une somme de 39 francs 65 centimes à Victor Lange, manœuvre, domicilié à Chenois, pour journées de travail.



Notes

[1] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 110, minute no 29.

[2] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 167.

[3] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 195.

[4] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 123, minute no 231.

[5] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 190.

[6] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 113, minute no 302.

[7] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 114, minute no 42.

[8] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 114, minute no 593.

[9] Belgique, Archives de l’État à Arlon, Archives des institutions de droit public (époque contemporaine), Tribunaux, Justice de Paix, Virton, Carton no 119, minute no 74.