Carnets de notes - Villes et villages

Martelange

Présentation

Sur la frontière de la Belgique et du Grand-duché-de-Luxembourg.

Situation en 1838 [i] :

Divisions civiles

Ancien régime

Sous les ducs de Luxembourg

Juridictions

Révolution française (fin du 18e siècle)

Réunion de la Belgique et du Pays de Liège à la France : loi du 9 vendémiaire an IV (1er octobre 1795)

Cession des Pays-Bas Autrichien à la république française : traité de Campo-Formio (1797)

« Dans le traité de Campo-Formio comme dans celui de Lunéville, le duché de Luxembourg est compris sous la dénomination de Pays-Bas autrichiens ou de provinces Belgiques.[vii]»

Divisions territoriales

Juridictions

Époque contemporaine

France

Divisions territoriales
Juridictions

Gouvernement des alliés (1814-1815)

Gouvernement-général du Moyen-Rhin (1814)

À partir de janvier 1814, le département est progressivement occupé par les Prussiens. Le 2 mars, un gouverneur-général prend pour les Alliés la tête de son administration en remplacement du préfet. Toutes les lois, règlements antérieurs restent en vigueur. [ix]

Divisions territoriales
Juridictions
Gouvernement-général du Bas-Rhin et Moyen-Rhin (1814-1815)

Le 30 mai 1814, le premier traité de Paris acte la défaite de Napoléons Ier et détache de l’Empire français les territoires annexés après le 1er janvier 1792. Le 31, les Puissances alliées remanient les circonscriptions des gouvernements d’occupations. Les Prussiens administrent « les pays sur la rive gauche du Rhin situé entre ce fleuve, la Moselle et la Meuse. » [xi]

Divisions territoriales
Juridictions
Royaume des Pays-Bas

Avant la conclusion du congrès de Vienne, le 16 mars, Guillaume d’Orange-Nassau prince de Provinces-Unies se proclame roi des Pays-Bas et Grand-duc de Luxembourg. Le 12 mai, il prend possession des Pays d’Outre-Meuse (Proclamation du 12 juin 1815). [xii]

Grand-Duché de Luxembourg

Sous administration hollandaise (1815-1830)

État souverain créé par l’acte final de Congrès de Vienne mais administré comme une province du royaume des Pays-Bas excepté ses relations avec la Confédération germanique (La loi fondamentale, art. 1er).

Divisions territoriales

Si dans le Dictionnaire géographique du Luxembourg, Vandermaelen et Meisser rattachent Ébly et Witry (canton de Fauvillers) au district de Neufchâteau, ils rattachent Martelange (canton de Fauvillers depuis 1802) au district d’Arlon (réformes de 1822/1823). [3]

Juridictions

Les juridictions inférieures sont maintenues telles qu’elles ont été créées sous le régime français.

Sous administration belge (1831-1839)

Les Luxembourgeois ayant adhéré à la révolution belge de l’automne 1830, le Grand-duché à l’exception de sa capitale tenue par une garnison prussienne, est occupé par les troupes belges, revendiqué par la Belgique et administré comme une province belge.

Le 4 octobre 1830, le nouvel état a proclamé son indépendance ; le 16 octobre, il transfère provisoirement à Arlon le siège des administrations luxembourgeoises. Dans un premier temps, les puissances européennes exigent l’évacuation du Luxembourg, mais par le traité de Londres de novembre 1831, elles le démembrent : les quartiers romans et une portion congrue des quartiers allemands (Pays d’Arlon) reviennent au royaume de Belgique. Guillaume Ier ne le ratifie pas. La Confédération germanique n’agit pas. Le statu quo perdure jusqu’en 1839.

Belgique (1839 à nos jours)

De droit, la province de Luxembourg devient belge par le traité signé à Londres le 19 avril 1839.

Une erreur s’est glissée dans l’article 2 dudit traité qui décrit en ces termes le tracé de la frontière de Steinfort à Martelange : « À partir de la frontière de France entre Rodange, qui restera au grand-duché de Luxembourg, et Athus, qui appartiendra à la Belgique, il sera tiré, d'après la carte ci-jointe, une ligne qui, laissant à la Belgique la route d'Arlon à Longwy, la ville d'Arlon avec sa banlieue, et la route d'Arlon à Bastogne, […] De Steinfort, cette ligne sera prolongée, dans la direction d'Eischen, de Hecbus, Guirsch, Ober-Pallen, Grende, Nothomb, Parette et Perlé, jusqu'à Martelange : Hecbus, Guirsch, Grende, Nothomb et Parette devant appartenir à la Belgique ; et Eischen, Ober-Pallen, Perlé et Martelange au grand-duché. De Martelange, la dite ligne descendra le cours de la Sûre, dont le Thalweg servira de limite entre les deux états, jusque vis-à-vis Tintange […] »

Les auteurs du Dictionnaire géographique du Luxembourg (1838) expliquent en ces termes le problème : « Martelange est aujourd'hui à la gauche de la route d'Arlon à Bastogne en partant d’Arlon, par suite d'un changement fait en 1828 ; le village était auparavant à la droite toujours en partant d'Arlon.

D'après le traité du 15 novembre 1831, la route d'Arlon à Bastogne appartient à la Belgique et Martelange au roi grand-duc ; ce qui suppose que ce village est encore comme autrefois à la droite de la route. La conférence de Londres avait sous les yeux une carte antérieure à 1828 et devenue inexacte. »[xiii]

Cette explication peu convaincante est reprise dans une note bas-de-page de l’Essai historique et politique sur le Révolution belge du baron Jean Baptiste Nothomb : « On s’est même servi d’une ancienne carte aujourd’hui inexacte. Aux termes de l’art. 2 des 24 articles, la route d’Arlon à Bastogne doit appartenir à la Belgique, et le village de Martelange au Grand-Duché, ce qui suppose que ce village est situé à droite de la route, en partant d’Arlon, et non à gauche, comme il l’est par suite d’un changement fait en 1828.[xiv] » Mais ni sur la carte de Ferraris de 1777 ni sur celle de Vandermaelen de 1850 nous ne trouvons la trace d’une ancienne route passant à l’ouest du village. Tout au plus en 1777, le tracé le plus court du chemin d’Arlon à Bastogne passait par le centre du bourg.

L’article 4 §5 de la convention de limite entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg du 7 août 1843 lève l’incertitude. La limite, entre le royaume de Belgique et le grand-duché de Luxembourg, « partage […] le territoire de Martelange en laissant à la Belgique ladite chaussée d’Arlon à Bastogne dont elle suit le côté oriental, à partir du chemin de Perlé à Martelange et arrive, en aval du pont de fer existant sur la Sure, au thalweg de cette rivière.[xv] » L’extrémité est du village construit de l’autre côté de la route reste luxembourgeoise et porte de nos jours le nom de Rombach [4].

Divisions territoriales
Juridictions

Divisions ecclésiastiques (Église catholique romaine)

Premier empire

Époque contemporaine [xxii]

Depuis 1823 :

Écarts et dépendances

Évolution de l’orthographe

Démographie

Année Feux / ménages Source
1501 110 ménages Dénombrement du Luxembourg [xxix]
1525 87 ménages Dénombrement du Luxembourg [xxx]
1528 80 ½ ménages Dénombrement du Luxembourg [xxxi]
1537 81 feux Dénombrement du Luxembourg [xxxii]

Année Population Source
1815 610 habitants Dictionnaire des communes belges [xxxiii]
1838 1.061 habitants Dictionnaire géographique du Luxembourg [xxxiv]
1840 1.159 habitants dont
630 à Martelange, 283, Radelange,
166 à Volvelange, et 80 à Gremelange
Dictionnaire Havard [xxxv]
1840 1.040 habitants Dictionnaire des communes belges [xxxvi]
1890 1.382 habitants Dictionnaire des communes belges [xxxvii]
1910 2.147 habitants Dictionnaire des communes belges [xxxviii]
1938 1.562 habitants Dictionnaire des communes belges [xxxix]
1947 1.604habitants Dictionnaire des communes belges [xl]

Géographie

Hydrographie

Économie

Agriculture

Récolte (1838) [xlii] :

Fourrages pour la consommation.[xliii]

Chevaux pour l'agriculture, bêtes à cornes, moutons et porcs. [xliv]

Abeilles. [xlv]

Industrie et commerce

Situation en 1838 [xlvi] :

Situation en 1850 [xlvii] :

Situation en 1947 [xlviii] :

Les ardoises de Martelange étaient réputées pour leur grandeur, leur durée et leur grain. [xlix]

Foires et marchés

Un marché hebdomadaire le mercredi, mais il est peu fréquenté.[l]


Bibliographie

  1. DE SEYN Eugène, Dictionnaire historique et géographique des communes belges, troisième édition, tome premier, Turnhout, Établissement Brepols S.A., 1950
  2. GROB Jacques, VANNÉRUS Jules, Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, tome premier, documents fiscaux de 1306 à 1537, Bruxelles, Librairie Kiessling et Cie – P. Imbreghts successeur, 1921
  3. HAVARD J.M., Dictionnaire géographique, topographique, historique, statistique, ecclésiastique administratif, judiciaire et postal des communes, sections de communes et hameaux de Belgique, Bruxelles, Charles Hen – Éditeur, 1840, p. 212[
  4. VANDERMAELEN Philippe, MEISSER François Joseph (Docteur), Dictionnaire géographique du Luxembourg, Bruxelles, À l’Établissement géographique, 1838, pp. 95-96 – [Le dictionnaires des communes à proprement parler commence après la page 284 et la pagination redémarre au n°1]

Cartes

  1. Le duché de Luxembourg divisé en quartier Wallon, et allemand dans chacun desquels sont diviséz les seigneuries, prevostés et comtés, le duché de Bouillon, le comté de Namur et le pays entre Sambre et Meuse, Paris, Chez le Sieur Jaillot, 1690 [BNF catalogue général]

Écarts et dépendances, hydrologie :

Géoportail de la Wallonie [Belgique] - Application WalOnMap :

  1. Carte de base
  2. Cartes de Vander Maelen 1850
  3. Carte de Ferraris 1777

Notes

[1] Constitution du Royaume de Belgique (Adoptée le 17 février 1994 ; modifiée le 22 décembre 2008)

Titre premier : De la Belgique, de ses composantes et de son territoire

Article premier : La Belgique est un État fédéral qui se compose des communautés et des régions. […]

Article 3 : La Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise. […]

Article 5 :

La Région wallonne comprend les provinces suivantes : le Brabant wallon, le Hainaut, Liège, le Luxembourg et Namur. […]

Sources : Wikisource, article « Constitution du Royaume de Belgique du 17 février 1994» [Pdf Wikisource] ; La constitution belge, texte coordonné sur le site du Sénat belge

[2] En matière civil, l’appel en révision au Grand-Conseil est abrogé entre 1769 et 1785. (Voir : Délice des Pays-Bas, septième édition de 1785, p. 19)

[3] Circonscription ne s’appliquant qu’aux communes rurales. (Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 175)

[4] Rombach (Rombech en luxembourgeois, localement Roumicht) : District de Diekirch, canton de Redange, commune de Rambrouch. Wikipédia. Rombach. [en ligne] (Modifié le 13 juin 2015) Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rombach (Consulté le 12/09/2016)


Références

[i] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[ii] Les délices des Pays-Bas ou description géographique et historique des XVII. provinces Belgiques, sixième édition, tome quatrième, Paris – Anvers, 1769, p. 16

[iii] Les délices des Pays-Bas ou description géographique et historique des XVII. provinces Belgiques, septième édition, tome quatrième, Paris – Anvers, 1785, p. 19

[iv] Grob-Vannérus, 1921, pp. 119-123, 204-205, 247-248 et 462-464

[v] Carte : Le duché de Luxembourg, Jaillot, 1690

[vi] De Seyn, 1950, p. 860

[vii] Vandermaelen/Meisser, 1838, page 236

[viii] Dictionnaire géographique et méthodique de la République française en CXX départemens, y compris les Colonies Occidentales et Orientales […] destiné aux administrateurs, négocians, gens d’affaires, et à ceux des pays conquis ou cédés à la République Française […] par une société de géographe, quatrième édition, tome second, Paris, chez Prudhomme – éditeur, An VII, 1798-1799, p. 643

[ix] Recueil des circulaires, instructions et autres actes émanés du ministère de la justice ou relatifs à ce département, deuxième série (1814-1830), tome I, Années 1814-1816, Bruxelles, Imprimerie de Weissenbruch Père, imprimeur du Roi, 1849, pp. 79-80

[x] Recueil des circulaires, 1849, p. 88

[xi] Recueil des circulaires, 1849, pp. 109-110

[xii] Recueil des circulaires, 1849, p. xxvii – introduction

[xiii] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xiv] NOTHOMB, Jean Baptiste. Essai historique et politique sur le Révolution belge. [en ligne] Troisième édition. Bruxelles, J.P. Meline, Libraire-éditeur, 1834, pp. 418-419 Disponible sur : https://books.google.be/books?id=bGhTAAAAcAAJ&lpg=PA299&ots=1SnU5nqrdY&dq=Essai%20sur%20la%20r%C3%A9volution%20belge&hl=fr&pg=PP9#v=onepage&q&f=false

[xv] Convention de limites entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg, conclue à Maestricht le 7 Août 1843 ; [en ligne] Bruxelles : Imprimerie du Moniteur belge, 1844, pp. 4-5. Disponible sur : https://books.google.be/books?id=AOVCAAAAcAAJ&dq=fronti%C3%A8re%20belgique%20luxembourg&hl=fr&pg=PR4#v=onepage&q&f=false

[xvi] Havard, 1840, p. 212

[xvii] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xviii] Havard, 1840, p. 212

[xix] Havard, 1840, p. 212 ; Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 114 (partie dictionnaire)

[xx] Havard, 1840, p. 212

[xxi] TULARD, Jean ; TULARD Marie-José. Napoléon et 40 millions de sujets : La centralisation et le Premier Empire. Paris : Éditions Tallandier, 2014, p. 299

[xxii] Diocèse de Namur - site officiel (diocesedenamur.be) ; Wikipédia, article « Diocèse de Namur » (http://fr.wikipedia.org)

[xxiii] Havard, 1840, p. 212

[xxiv] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xxv] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xxvi] Grob-Vannérus, 1921, pp. 119-123

[xxvii] Grob-Vannérus, 1921, pp. 204-205, 247-248 et 462-464

[xxviii] Carte : Le duché de Luxembourg, Jaillot, 1690

[xxix] Grob-Vannérus, 1921, pp. 119-123

[xxx] Grob-Vannérus, 1921, pp. 204-205

[xxxi] Grob-Vannérus, 1921, pp. 247-248

[xxxii] Grob-Vannérus, 1921, pp. 462-464

[xxxiii] De Seyn, 1950, p. 860

[xxxiv] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xxxv] Havard, 1840, p. 212

[xxxvi] De Seyn, 1950, p. 860

[xxxvii] De Seyn, 1950, p. 860

[xxxviii] De Seyn, 1950, p. 860

[xxxix] De Seyn, 1950, p. 860

[xl] De Seyn, 1950, p. 859

[xli] Havard, 1840, p. 212

[xlii] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95-96 (partie dictionnaire)

[xliii] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 96 (partie dictionnaire)

[xliv] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xlv] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xlvi] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)

[xlvii] Cartes de Vander Maelen 1850

[xlviii] De Seyn, 1950, p. 859

[xlix] De Seyn, 1950, p. 860

[l] Vandermaelen/Meisser, 1838, p. 95 (partie dictionnaire)